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Bamboozled - Spike Lee (2000)


Benj

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Pierre Delacroix est le seul scénariste noir d'une grande chaîne de télévision avide d'audience. Malgré plusieurs projets d'émissions novatrices, Pierre échoue à chaque fois. Mais cette fois-ci, son patron, Dunwitty, est très clair : soit il trouve LE concept, soit il met fin à son contrat.

 

N'ayant plus rien à perdre, Delacroix présente un projet insensé : il relance les spectacles de music-hall où les acteurs maquillés incarnaient des caricatures de Noirs, et imagine une émission de variétés parodique. Mantan, un génial danseur de claquettes à la rue, et son partenaire Womack seront les vedettes de Mantan, The New Millennium Minstrel Show.

 

Contre toute attente, Dunwitty lui donne le feu vert. En peu de temps, le show connaît un succès fulgurant et tourne au phénomène culturel. Cette gloire inattendue pour Delacroix marque toutefois le début de ses problèmes. Il s'efforce de défendre l'esprit de l'émission contre ses détracteurs, mais subit des attaques de toutes parts. Tandis que Dunwitty jubile à la vue du nombre de téléspectateurs qui ne cesse d'augmenter, Pierre voit sa vie basculer.

 

Il y a peu de film qui me marque. Y'a des films qui m'excitent pendant 2-3 jours, d'autres que j'aime beaucoup, mais vraiment tres peu qui me marque.

 

Celui là fait partie de ce qui m'ont marqué.

 

Vu récemment suite à ma volonté de découvrir le cinéma de Spike Lee, je n'attendais vraiment rien de ce film.

Déja le film est tourné en DV (chose que je deteste), y'a un certain temps d'adaptation. Lee faute de budget a été obligé de tourner dans ce format, c'était aussi selon lui le format parfait pour un film sur la tv. Grace à ça il a pu multiplier le nombre de caméra et de plans et nous offre un film en DV techniquement reussi et tres bien réalisé.

 

Quand à l'histoire, il faut peut etre s'interesser un peu à la sociologie et l'histoire du peuple noir pour réellement etre conquis par le film. Mais sans ça le film permet tout de meme de faire découvrir un truc qu'on a tous vu mais dont on ne connaissait pas les fondement.

 

Le scenariste monte donc un show de Blackface dans la tradition de ceux du debut du siecle. La force du film selon moi c'est de nous coincer entre le plaisir et la consternation face à ces show. Lee decide de donner un coté contemporains dans la réalisation de ces show (d'ailleur ce sont les seuls moment du film tourné en 16mm) et on ne peut s'empecher d'avoir un attrait pour eux.

La diffusion en generique de fin d'extrait de films associés aux nombreuses iconographies et objet de collections caricaturaux pendant tout le film finissent de nous achever et fait froid dans le dos.

 

Grace à ça Lee s'en prend un peu à tout le monde (certaine fois maladroitement, comme lorsqu'il s'en prend à Tommy Hilfiger, dénonçant le fait qu'il soit blanc et que sa strategie marketing vise plutot les noirs, et son prétendu racisme. La sequence est drole mais quand on pense que Lee a été le réalisateur de plusieurs pub Nike, on peut se poser des questions), le public completement soumis face aux médias, le rap et son extremisme, les bourgeois afro-americain... La plupart de ces critiquent touchent justent et nous remet en question.

 

Voilà pour moi l'un des plus grands films de Lee. Peut etre pas celui le plus accessible (et encore) mais celui le plus engagé et qui m'a fait bien reflechir pendant 2-3 semaines.

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