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Phenomena - Dario Argento - 1984


Jeremie

Messages recommandés

 

Revu l'autre jour pour la vingtième fois avec des non habitués qui "ont aimé mais avaient quand même envie de vomir un peu". Bref....

 

Le début de la dégénérescence du padre pour beaucoup : et il est vrai qu'Argento a pris à partir de ce film sérieusement mésestimé un sentier un peu hasardeux, avec une tendance certaine au free-style scénariste et visuelle.

 

Bon il faut dire, Phenomena à côté de Tenebrae, c'est assez curieux Là ou on attendait le troisième volet de sa saga, voilà que le fan se prend un meting-pot bizarroïde dans les mirettes, poussant le vice jusqu'à reprendre la trame d'un Suspiria. Pas de sorcières cette fois ci, encore moins d'occultisme : on sent tout de même que le maestro a envie de s'essayer à quelque chose de plus risqué. Avait-il toute sa tête ? Ben ça rien n'est moins sûr, vu certaines idées farfelues et l'ajout hors-sujet de Hard Rock FM sur des scènes qui n'en demandaient pas tant

 

Un tueur de jeunes filles, un vent qui rend fou, un singe armé d'un rasoir, la maison de Richard Wagner comme pensionnat de jeunes filles, un trou dans le sol menant vers un charnier grouillant, un chalet insalubre abandonné, une lance en métal qui perfore à loisir, une fille somnambule invoquant des nuées d'insectes...faites le lien

Rencontre d'un onirisme parfois flamboyant et d'une sauvagerie habituelle chez le maître : on regrettera quelques meurtres bâclés (celui de l'introduction est une réussite, les autres beaucoup moins) et une fin hystérique avec des clins d'oeils plus qu'appuyés à Friday 13th (enfin à ce train là, c'est limite si on s'arrache pas un oeil ). Les Gobins et toute la clique font un très bon travail, si on essaye d'oublier un peu le rajout tubesque pas utile du tout.

 

Connelly (qu'Argento a adoré filmer) traverse le film belle comme un coeur, petite créature innocente amie d'un monde incompris (celui des insectes), Alice au pays des horreurs qui trouvera la paix au bout d'une folle aventure sanguinolente, le tout concluant sur une note poétique avec un plan final qu'on croirait surgit d'un livre pour enfant...en parlant en bien hein.

Sans aucun doute, son œuvre la plus grotesque (enfin quoique La putra madre... ) et la plus lyrique, la plus touchante aussi dont il semble vaguement se moquer dans la conclusion pourrave de son Terreur à l'opéra, avec ce réalisateur filmant une mouche dans les Alpes suisse, risible parodie de cette splendide scène ou Connelly suit une mouche à cadavres dans les près verdoyants. Du conte de fées tordu tout ça...

 

 

Le clip de Soavi :

 

 

 

 

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  • 3 weeks later...
  • 3 years later...

Yc__YiipwZg

 

 

Adoré! Une mise en scène stylisée avec de très beaux cadrages et une photographie superbe. En plus, le thème défonce tout. Mon troisième Argento après Opéra et 4 mosche di velluto grigio, pour l'instant il ne me déçoit absolument pas et Dieu que mes attentes étaient hautes après tout le temps qu'on me casse les oreilles qu'il faut que j'en vois + l'envie qui va avec. J'espère que ce sera du même niveau pour La terza madre et Giallo sur lesquels j'ai toutes mes espérances (non, je déconne).

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  • 2 years later...

J'avais vu la fin de ce film un soir sur M6. J'avais rien compris mais bon, comme j'avais pas vu le début, je me suis dit que c'était normal. Et en voyant enfin le film dans sa totalité, j'ai toujours rien compris .

 

La réalisation est magnifique, le choix des lieux et des décors (les montagnes suisses) créé une ambiance vraiment malsaine , et colle parfaitement à ce "conte pour adulte" (on peut pas en dire autant de la B.O). Mais le film part des 1234532 intrigues différentes et n'en exploite véritablement aucune, et le scénario semble plein de trous (avec toutes ces ellipses, j'avais l'impression qu'il manquait des scènes).

 

Bref, je suis assez mitigé : d'un côté on a un réalisateur qui arrive, techniquement, fait un sans faute, mais de l'autre, le bas blesse au niveau de l'intrigue. Dommage.

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  • 3 months later...

Je l'ai revu hier sur le blu-ray d'Arrow (très joli steelpack d'ailleurs !) et je vois pas trop ce que ce nouveau transfert pourrait apporter de plus. À part forcer les éclairages bleutés (le singe sera bleu au pire) ou gommer le grain sur quelques plans...

 

Un Argento que j'aime beaucoup et que je voudrais tant revoir avec mes yeux d'ado. Pas en version censurée (comme j'ai pu le voir à l'époque, merci M6 ) mais avec cette sensation de mettre un pied dans un rêve bizarre, avec un malaise qui monte, qui monte...

Aujourd'hui, la flippe n'est plus, et on voit les quelques défauts (une fin super bis avec des rebondissements improbables comme dans Ténèbres, la musique hard-rock qui surgit de nulle part, le nain , des meurtres baclés ) mais c'est maigrichon par rapport à tout ce qui a pu arriver après. Argento n'est jamais allé aussi loin dans la poésie, dans l'univers des contes (même si Trauma et Suspiria ne sont pas loin), et sa manière de transformer les Alpes en no man's land macabre n'a jamais été surpassé.

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J'ai énormément d'admiration pour le travail de Dario Argento. Je pense qu'il a tourné des films extrêmement dérangeants. (...) Un de ses films,PHENOMENA,m'a profondément troublé,mis vraiment mal à l'aise. Il fait partie des rares films que je ne montrerais jamais à mes enfants. Je peux leur montrer SUSPIRIA,qui est un film très opératique.

PHENOMENA est vraiment un film très difficile. Je crois que cela explique certaines choses sur cette absence de reconnaissance à l'égard de Dario Argento: quand on travaille sur ce genre d'émotions,on court le risque de troubler pronfondément le spectacteur...donc le critique. Mais cela n'enlève rien à la beauté de ses films qui sont parfois extraordinaires. Argento a une manière très étrange de relier la violence au sexe. Et ça dérange les gens..vraiment

 

John Carpenter

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John Carpenter c'est le gars qui a fait "Ghosts of Mars" non ?

 

Oui et c'est aussi le gars qui a fait les "Masters of Horror", "Los Angeles 2013", "The Ward" et il a même ajouté ça sur Argento:

 

"J'ai été moins sensible au SYNDROME DE STENDHAL. Peut-être n'étais-je pas d'humeur le jour où je l'ai vu,mais je dois vous avouer que je n'ai pas réussi à rentrer dans le film. J'ai trouvé qu'il n'était pas assez stylisé."

"J'ai vu LE FANTOME DE L'OPERA il y a trois jours,et je me suis dit que j'aimerais vraiment faire quelque chose dans ce style,avec des couleurs et des éclairages somptueux. Mais pour cela,il faudrait d'abord que je trouve un sujet qui justifie cet emploi de la couleur. Je suis tellement guidé par l'histoire."

 

"Pour moi,tout est d'abord narratif,les situations doivent s'enchainer selon un ordre logique,avoir une raison d'exister. Dario Argento,lui, peut décider d'arrêter son récit,filmer d'un seul coup un rêve,un cauchemar puis revenir à l'histoire. C'est quelque chose que je ne pourrais pas faire. C'est sa force. C'est aussi pour cela que Dario est un grand cinéaste."

 

"Vous savez,je lui ai volé tellement de thèmes musicaux,de plans même."

"SUSPIRIA est pour moi,de toute l'histoire du cinéma,le meilleur film d'horreur jamais réalisé."

"INFERNO c'est comme consommer une drogue et avoir du bon temps. C'est un film que je peux revoir à l'infini"

"Dans chacun des films d'Argento il y a toujours une ou deux scènes qui vont me marquer au point que je vais en rêver la nuit..."

 

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