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Death machine - Stephen Norrington (1994)


bloknotise

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Dans un futur proche une société constructrice d’arme se retrouve sous le feu des médias. L’entreprise fabrique des armures faisant de Mr tout le monde un super soldat après un léger formatage du cerveau. La nouvelle directrice fraîchement nommée (Ely Poujet) rentre donc en conflit avec le concepteur de l’armure pour une évidente question de « déontologie ».

Un concepteur à l’imagination débordante (Brad « quand je cabotine c’est pas du pipo » Dourif) puisque celui-ci vient de mettre au point l’arme ultime : un robot tueur à la mâchoire d’acier et aux griffes acérées nommée « Warbeast ».

Impatient de faire valoir sa machine aux yeux de la direction, le concepteur file droit la présenter au directeur adjoint de l’entreprise qui se fera étriper au terme d’une démo plus que concluante. Le corps est découvert, la présidente est prévenue, elle arrive sur les lieux. Et là, elle est prise en otage par un groupe de terroristes écolos fumeurs de joints qui décide pilepoil de ce moment pour pirater le serveur de la compagnie. Tout ce beau petit monde ce retrouve alors enfermé dans le building aux prises avec « la machine de la mort ».

 

Steven Norrington à 30 ans quand il réalise son premier film, dessinateur, infographiste et sculpteur talentueux il est dèja largement connu dans le milieu des effets spéciaux. Il débute en 1984 engagé par ILM dans l’équipe d’infographistes maquettistes pour « Le secret de la pyramide » nom du réa, après s’être fait connaître en travaillant sur quelques clip (notamment avec Russel Mulcahy). C’est en passant d’une équipe D’FX à une autre, pour des séries télé ou des films pour enfants comme Return to Oz en 1984 (à double emploi d’ailleurs puisque pour ce film il est concepteur des personnages mécaniques et tient aussi le rôle de Gump) que Norrington commence sa carrière hollywoodienne.

Il a 22 ans quand il est contacté par un James Cameron très impressionné par ses dessins pour être concepteur/animateur des costumes de monstres pour Aliens en 1987 (les aliens au crâne en plateau avec des nervures apparentes c’est lui). La légende dit même qu’il serait passé sous les costumes pour les besoins de certaines scènes du film (à prendre avec des pincettes puisqu’on dit la même chose de Cameron). C’est de ses passages dans boites d’fx et de ses piges non créditées que Norrington vit jusqu’en 1990. Cette année là il fait un travail très remarqué dans le film MARK 13 de Richard Stanley pour lequel il réalise et anime le robot tueur du film. Une expérience importante pour lui, c’est un film a petit budget qui se monte quasiment dans le même contexte économique et matériel que Death Machine. La même année il sera maquilleur principal pour The Witches de Nicolas Roeg. Confirmé dans le milieu des effets spéciaux rien d’étonnant alors de la retrouver tour à tour aux génériques d’alien 3, Warlock 2 et Hellraiser : Bloodline. C’est entre ces deux derniers films en 1994 que Norrington a l’occasion de réaliser son premier long-metrage pour Japan Victor Company Death Machine.

En 1996 Norrington comme les cadres de JVC qui ont produit son premier film, passe chez New Line, c’est après avoir œuvré (Alors à quel niveau ? FX ou réalisation ? l’histoire du tournage est tellement bordélique) sur Hellraiser : Bloodline qu’il est signé par cette filiale de Miramax pour réaliser BLADE.

 

La chose la plus frappante dans Death Machine c’est sans doute la technique du montage. En 1994 très peu de films associent la dynamique propre à la musique techno et le rythme de montage. Si Paul Anderson en surprend plus d’un avec Mortal kombat et la dance variété qui accompagne les scènes d’actions dignes de Buffy contre les vampires, on est là face a un spectacle beaucoup plus maîtrisé avec Death Machine.

Le pitch minimaliste du film, huit-clos croisement entre Alien et Die Hard 1, permet à Norrington de se concentrer quasiment que sur la technique pour insister sur le climax et les ambiances hystériques lors des apparitions de « la machine ». Scènes vraiment spectaculaires, montées ultra-cut entre prises de vues réelles et vues subjectives depuis la Warbeast, illustrées par son interface « jeux vidéos » largement plus inspiré par DOOM que par celle d’un Terminator.

Bien sur décrit comme ça, on est en droit d’imaginer un film fait d’une bouillies d’images mal cadrées composée de plans d’une seconde où deux comme beaucoup de films d’actions récents (j’vais être cool et pas citer d’exemples).

Mais pas du tout, on n’a pas là à faire à un énième réa de clip venu pour servir de paratonnerre au studio en cas d’échec au box office.

Norrington monte son film avec une volonté presque cubiste, comme quelqu’un qui filme un plan séquence de 10 min en tournant autours d’une sculpture et qui en ferait un montage de 30 secondes avec pour seule volonté évoquer le relief de la sculpture chez le spectateur.

A part que là la sculpture c’est pas le David de Michel-Ange mais plutôt Skeletal Reflection de Chico McMurtrie

la volonté de l’artiste est évidement pas la même, son inspiration et ses références non plus.

 

Et c’est à l’évidence grâce à ce qui l’a inspirée que la réalisation de Death Machine brille. C’est dans la nouvelle « pop culture » que le petit Steven Norrington élevé au Manga, à l’Amiga 550 et aux Spiral Tribe ira chercher tous les éléments qui feront de son film, pour l’époque, une véritable petite bombe.

Que ce soit du coté de la plastique des armures des soldats-cyborg outrageusement pompée sur Apple-seed, celle de la machine à qui il ne manque plus qu’une dizaine de bites pour ressembler à un monstre tout droit sorti du premier UROSTUKIDOJI, ou encore du coté la mise en images des scènes de traques dans le building qui ont tout du montage de parties de DUKE NUKEM. Le tout sur une partition de Techno expérimentale bruitiste hardcore.

Ce qui ne veut pas dire que le film passe en avance rapide ou que le spectateur est submergé de tellement de plans qu’il ne pourra pas tous les mémoriser (combien de films récents, même très cons, il a fallu que je revois 4/5 fois avant de pouvoir avoir un souvenir précis de leur réalisation).

Malgré toutes les influences perçues Death Machine n’est pas pour autant un joyeux bordel hystérico-ridicule ou un produit formaté pour la génération MTV (oui rappelez-vous The crow, Johnny Mnemonic), l’influence majeure du cinéma asiatique et de la culture japonaise en générale (chose encore plus exploitée et frappante dans Blade) glace le film dans une photo très soignée et un rythme de récit en crescendo qui lui confèrent un aspect très maitrisé.

 

Niveau interprétations pas grand-chose a dire, Ely Pouget crédible dans son rôle de femme forte tout droit sorti d’un film de Cameron, Dourif cabotine tellement qu’on le croirait jouant le joker dans Batman. La meilleure performance est sans hésitation celle de John Sharian qui débutait là une brillante carrière de second rôle (du 5eme éléments à Romasanta en passant par Lost in space et Fortress 2) Jouissif dans son rôle d’éco-warrior forcé de devenir une machine de guerre.

 

Le film est sorti en France en vidéo dans une version tronquée de 20 minutes en 96

il est disponible dans son intégralité en dvd Z1 dans une édition minimaliste chez Trimark

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Chapo !!! Superbe critique. Etant fan de Blade j'avais commandé ce film sur Soon (5/6 €) par curiosité. Et le résultat est une excellente série B qui impressione par son ampleur au vu de son budget qu'on imagine très étriqué. Typiquement le premier film qui a été fait avec les tripes. Death Machine prouve en tout cas que Norrington a (avait ?) un potentiel bien supérieur au statut du yes-man qu'on veut bien lui attribuer. Il me reste plus à voir The Last Minute, son film "intimiste" qu'il a fait pour la télé à Londres (mais le DVD est super cher) et qui avait eu d'excellents échos.

Ah si un petit bémol au film c'est l'humour très lourd et franchement ringue (référence à Schwarzenneger ou des trucs du genre...) mais bon le reste est tellement jouissif que ça passe sans encombre

 

Le DVD est très moyen (aucun bonus, aucun sous-titre) mais respecte le format si je ne m'abuse.

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je ne remet pas la main sur l'interview dans lequel je l'ai lu, mais Norrington a toujours dit que se version préférée est celle qu'on a eu en France au montage beaucoup plus serré, il n'aime pas du tout la version dite "uncut".

 

Seul probleme, la VHS est en 1.33 alors que le format du film est effectivement, comme l'a dit Wonkley, du 2.35...

 

Sale recadrage...

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je ne remet pas la main sur l'interview dans lequel je l'ai lu, mais Norrington a toujours dit que se version préférée est celle qu'on a eu en France au montage beaucoup plus serré, il n'aime pas du tout la version dite "uncut"

 

En fait je ne suis même pas sûr que la version coupée en France corresponde à ce que Norrington appelle la version cut. Dans la version VHS les coupes handicapent même le récit, sans spoiler : La première rencontre entre Ely Pouget et Brad Dourif saute comme les scènes présentant le groupe des éco-warriors.

Du coup on ne comprend pas la relation entre Pouget et Dourif (emmerdant surtout quand on sait que c’est le moteur du récit) comme l’arrivée en l’occurrence « cheveux dans la soupe » du commando écolo au bout de 15 minutes de métrage. Le montage de la première ½ heure version cut me parait complètement anarchique, 20 minutes ça fait quand même beaucoup non ?

 

 

Petit papa Noel fait que Norrington n'abandonne pas le cinéma comme il l'a dit... Amen, merci, ciao !

 

 

Merci pour la bonne nouvelle Mr Mélange et aux autres pour vos post,

Ça me faisait bien chichier de savoir ce réalisateur que je trouve si talentueux arrêtait sa carrière de réa pour un métrage qui lui a « échappé ».

C’était d’autant plus frustrant de le voir se faire insulter sur le forum de DD, surtout pour un (pas deux, pas trois, non, un. Maismais on parle pas Michael Bay ou Hugues Bros là) film dont il n’a pas eu le contrôle post-production et qui en plus est loin d’être la catastrophe décriée (à coté d’une autre adaptation de BD de Moore extraordinairement moins réussie par rapport au matériel de base) désolé pour l’avis.

Ca fait minable de dire ça mais c’est ce qui m’a poussé à faire la review.

Le pire après qu’il ai annoncé la fin de sa carrière de réa, c’est de l’avoir vu comme sculpteur principal sur « Exorcist : beginning/dominion » et constater que c’est la seule chose de vraiment réussie dans le(s) film(s), la déco.

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Très fun, très décontracté et si on ne doit retenir qu'une chose du film, c'est la machine à mort du titre, une véritable mécanique de destruction qui cloue sur son siège !

 

Mais le film a pris un méchant coup de vieux, pour l'avoir vu à sa sortie (grosse claque dans la face) puis il y a 3-4 ans, je peux dire que cette deuxième vision fut aussi douloureuse qu'une écharde sournoisement infiltrée sous un ongle.... Quelle misère... Mais il s'agissait de la VF, qui souffre d'un doublage exécrable et d'un étalonage sonore lamentable, donc peut-être qu'une vision du film en VO serait bénéfique...

 

Bon, cela reste de toute façon une bonne série B, une pelloche qui sort du lot, et moi aussi j'aime Norrington, et en particulier son THE LAST MINUTE qui est une pure bombe noire... et je ne suis pas de ceux qui font caca sur LA LIGUE DES.... qui se laisse regarder sans trop de déplaisir. Mais pas trop souvent non plus.

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Excellent divertissemenbt, en effet. Fun et prenant.

J'avais eu à l'époque un échnage d'email avec un gars de chez Trimark qui m'avait annoncé le projet d'une édition spéciale en Scope 16/9 avec commentaire de Norrington.

Trimark a été absorbé depuis par Lions Gate et le porjet est tombé à l'eau, hélas.

Le Z1 est d'une qualité en effet discutable, mais cela donne bigrement envie de le voir au format.

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Le film est sorti en France en vidéo dans une version tronquée de 20 minutes en 96

il est disponible dans son intégralité en dvd Z1 dans une édition minimaliste chez Trimark

J'apprécie également beaucoup Death Machine et ça serait dommage de conseiller le dvd américain à ceux qui veulent découvrir le film vu qu'il est méchamment recadré en 1.33:1 et contient justement la version tronquée (durée 99m et non pas 120 comme annoncé sur amazon).

 

Le dvd anglais est au format respecté 2.35:1 (mais pas 16/9 et transfert pas top) et contient un montage beaucoup plus complet (116m auquelles il faut ajouter les 4% du PAL speedup).

 

Il existe aussi un dvd allemand encore plus long (122m) avec un magnifique master 16/9 mais uniquement doublé en allemand. Inutile donc, sauf pour les fous furieux qui s'amusent à créer leur propre DVD

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Il existe aussi un dvd allemand encore plus long (122m) avec un magnifique master 16/9 mais uniquement doublé en allemand. Inutile donc, sauf pour les fous furieux qui s'amusent à créer leur propre DVD

 

C'est bien d'être pote avec ce genre de fou furieux

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