La nuit du chasseur - Charles Laughton - 1955

Avec : Robert Mitchum, Shelley Winters, Lillian Gish, Billy Chapin, Evelyn Varden, Peter Graves

Réalisateur : Charles Laughton

Année : 1955

Après un court séjour en prison, Harry Powell part à la recherche du magot que son ex-partenaire de cellule, Ben Harper, a caché. Prenant l'apparence d'un prêcheur fanatique, Powell retrouve la famille de Harper afin de découvrir où a été caché l'argent...

La Nuit du Chasseur est un conte biblique, le merveilleux et la religion étant au coeur du film. Ainsi, la campagne de l'Ohio est un décor féérique pour Pearl et John, la chambre de leur mère est filmée comme une petite chapelle... Dans une veine surréaliste, Laughton réalise un film rare sur l'enfance, traversé par des fulgurances visuelles somptueuses (le plan sous marin de Shelley Winters, la chevelure flottante) et qui, malgré l'accueil indifférent à l'époque, est peut être le premier film culte de l'Histoire. Assez en tout cas pour inspirer des cinéastes aussi différents que Orson Welles, Tim Burton, François Ozon ou Theo Angelopoulos. Laughton n'a signé qu'un film, mais celui-ci est touché par une grâce céleste qui le rend absolument unique.

Pour moi ce film rend une atmosphère parfois proche d'un conte de Grimm, notamment dans la célèbre séquence, probablement l'une des plus belles de l'histoire du cinéma, où les deux enfants descendent la rivière au clair de lune, endormis dans une barque, avec en premier plan des animaux de la forêt (une grenouille, deux lapins). Totalement onirique...

La Nuit du Chasseur est marqué par l'excès stylistique: c'est ainsi que Laughton annihile tout idée de réalisme pour mieux pénétrer le rêve (ou le cauchemar) vécu par les enfants. Son film est ainsi peuplé de figures religieuses, de personnages sortis de contes, des ombres et des lumières . Powell est le croquemitaine, le bogeyman qui est annoncé par son ombre et accompagné d'un thème musical. On apprend rapidement que son habit de prêcheur n'est qu'un déguisement, et que le Diable en personne s'y est dissimulé. En effet, lorsqu'il s'adresse à Dieu, il avoue sans honte ses crimes: "Well now, what's it to be Lord? Another widow? How many has it been? Six? Twelve? I disremember. You say the word, Lord, I'm on my way... You always send me money to go forth and preach your Word. The widow with a little wad of bills hid away in a sugar bowl. Lord, I am tired. Sometimes I wonder if you really understand. Not that You mind the killin's. Yore Book is full of killin's. But there are things you do hate Lord: perfume-smellin' things, lacy things, things with curly hair."

Un film grandiose sur de nombreux plans...HATE and LOVE....

J'adore, en voila un films que je peut revoir et revoir sans me lasser.

Mitchum est formidable et le style onirique de Laughton fait que ce film ne vielliera jamais (ce serait déja fait tu me diras).

c'est clair...

Mais tu as raison, un film que nous pouvons revoir sans crainte....une ode onirique...

Revu hier en salles, et c'est toujours aussi mortel. Ma première vision quand j'étais jeune m'avait "légèrement" déçu, mais depuis, je le trouve meilleur à chaque fois. Visuellement à tomber, un Mitchum grandiose, une ambiance unique. Vraiment une grande œuvre, à la hauteur de sa réputation en béton !

Vu pour la première fois il y a environ un an. Il est fortement recommandé d'insister sur la mise en contexte du film - chose forcément indispensable quel que soit le métrage à voir, mais tout particulièrement en ce qui concerne "La nuit du chasseur". Un film qui dans le fond reste terriblement subversif, mais qui dans la forme, souffre d'une actualité trop présente - voire pesante. Sa relative légereté est malheureusement dépassée. Evidemment, on ne peut pas en vouloir à ses auteurs....

Vous en avez sans doute entendu parler ici ou là, Wild Side prépare une édition maousse costaud pour ses 10 ans du film, en BR, DVD, plein de bonus, etc... Tout à l'heure, en parcourant une news W.Side sur 1Kult, je me suis demandé si on en savait plus sur ce coffret, et du coup, je suis allé voir sur amazon. Et il est en préco... Pour qd même la rondelette somme de 79€

L'objet est peut être beau, l'édition définitive et tout, mais ça sera sans moi à ce tarif... Edition limitée à 5000 exemplaires, ça va, ça sera pas épuisé tout de suite hein Je me souviens d'une itv de Chiche où il disait en gros "On sort ça, on verra bien s'il y a encore un marché pour un tel objet à un certain prix". Je crains qu'à ce prix là, il soit vite fixé et bien déçu, mais bon, je peux me tromper....

Je les soupçonne de mettre ce prix élevé pour écouler leur produit une fois baissé à 40€

Notez que l'édition simple (mais quand même costaude) est actuellement dans l'offre Fnac

J'avais pas revu le film depuis des années, j'avais beaucoup aimé quand même. A l'arrivée, je préfère quand même la première partie du film, la plus noire, la plus bizarre. J'avais oublié oublié que le côté "conte" voire léger du film s'étirait de plus en plus : la scène finale semble presque échappée d'un autre film mais à mon sens, ça ne joue pas forcément en sa faveur. Trop déséquilibré.

J'adore le jeu de Mitchum (là encore surtout présent dans la première partie), la recherche de pureté de Shelley, les scènes de nuit incroyables, le personnage de Lilian Gish, l'incroyable plan sous l'eau, les dérives expressionnistes...

Inégal mais fascinant.

Pareil que Jérémie, le film soufre d'une rupture de ton pas forcément bienvenue. La 1ère partie, de loin la meilleure est un magnifique cauchemar éveillé. La 2ème partie avec Lillian Gish lorgne malheureusement du côté de Charles Ingals avec enfants joyeux et mère adoptive bienveillante

trouvé le collector Wildside pour 5 euros ce Week end (avec le bouquin)

J'ai toujours adoré ce film, cette nouvelle vision en HD confirme.

Je ne suis pas vraiment d'accord avec les avis sur un "changement de ton" malvenu.

Pour moi ca reste toujours aussi noir du début a la fin.