Le Monde de Charlie - Stephen Chbosky - 2012

L'affiche momoche n'aide pas il est vrai et pourtant...je crois bien que ça fait une eternité que je n'avais pas vu un teen movie aussi touchant et pertinent.

Charlie va débuter ses années lycées. Distant, timide, et d'une grande intelligence, il va d'abord se lier à son prof de littérature. Puis un jour, deux créatures excentriques en marge de l'établissement, Patrick et sa demi-soeur Sam, l'accueillent à bras ouvert...

Des sujets rebattus à tort et à travers (rejet, premier amour, homosexualité, drogues...) pour un film qui commence de manière bien plan plan, avant de prendre progressivement un sacré tournant. Plus le film avance, et plus les thématiques graves se multiplient, toutes traitées avec un tact saisissant. Pourtant, on n'est ni dans l'auto-masturbation indé ("tu l'as vu mon film ? il est beau hein ? il est singulier hein ?"), ni dans le racolage outrancier. On glisse vers une ode à la vie précieuse (les passages dans le tunnel sont superbes) qui intègrent à merveille ses références musicales (le Rocky Horror Picture Show, The Smiths et Bowie se retrouvent magnifiquement au coeur du récit) et dirige une pléiade d'acteurs en grande forme : Emma Watson sort enfin de l'ombre d'Hermione Granger et resplendit, Ezra Miller (l'ado barjo de We've need to talk about Kevin) est grandiose en homo assumé et bondissant et Logan Lerman étonne à plus d'un titre, malgré une fragilité d'abord déconcertante, fragilité qui trouvera des échos diablement émouvants au fil du récit.

Très sympa aussi l'idée de ne pas énoncer clairement l'époque du film (on pourrait être aussi bien dans les 70's que les 2000's), propre à rendre le propos universel : mais le très joli et nostalgique échange permanent de compils audio sur cassette donne quelques indices assez parlants

Un très très beau moment, pas loin du

Quand j'ai vu la bande annonce, j'ai cru que c'était Mena Suvari. Et je me suis demandé comment elle avait fait pour paraître si jeune... Et ben non, c'était Emma Watson.

Tout pareil que Jérémie ! Gros gros coup de cœur du mois, voire plus !

Un magnifique film, touchant, subtil, d'une grande justesse. Le mélange des genres fonctionne à merveille, le tout est bien rythmé, très fin, magnifiquement interprété, avec de belles références, très bien intégrées comme ça a été dit plus haut. Je vais pas dérouler des adjectifs à la pelle pour vous convaincre, mais vraiment, vous pouvez foncer, une petite perle, qui m'a cueilli comme ça ne m'était pas arrivé depuis bien longtemps !

et je le cale pas tous les 3 jours !

Pareil que la brochette de connards du dessus, et je relance d'un big up à Tom Savini en prof de techno !

C'est en effet vachement bien, très bien rythmé, écrit et prenant. Mais je sais pas, y a une part rationnelle en moi qui trouve le film un peu balisé, comme un patchwork de tous les films cultes pour ados.

C'est moins bien que Daria, quoi, dans le même genre.

Alors là pas du tout d'accord avec le type du dessus.

C'est quand même très loin devant les films pour ado de base et les films indé sur les ados dépressifs à la con.

J'ai eu le sourire aux lèvres très longtemps pendant la vision du film. Je me suis retrouvé dans plusieurs personnages, le film me parait plus "vrai" niveau sentiments.

Alors c'est le même acteur qui joue Charlie et Percy Jackson et là je me dis putain comment on peut être si brillant dans tel film et aussi pourrave dans l'autre.

Emma Watson me laisse de marbre.

Ezra Miller est génial.

j'ai passé un excellent moment devant ce film. pour ce qui est des compliments, tout a déjà été dit : rythmé, bien filmé, touchant, on se reconnait effectivement dans les situations et les personnages (les échanges de compils sur cassettes ).

le genre de film qui reste dans la tête...

et c'est peut-être le problème. à force d'y repenser le lendemain, j'ai fini par retrouver quel autre film ça me rappelait : le cercle des poètes disparus

un héros jeune et timide, une bande de potes lycéens formant une sorte d'élite rebelle (délurés, écorchés vifs, intellos, cultivés, artistes) par opposition au reste des élèves (intégrés, méprisants, beaufs, populaires), un super prof de littérature, un père complètement fermé qui remet son gamin "dans le droit chemin" par la force, les autres parents restant quasi-inexistants,... la liste des analogies est longue.

bon sang, j'espère qu'il vieillira mieux

A titre perso, j'ai juste trouvé ça odieux, démago et archi-balisé. C'est le syndrome "Cercle des poètes disparus" où l'adolescent malheureux est forcément un outsider timide qui va se révéler et se dépasser, mais encore une fois, c'est blindé de cliché...le héros petit intello, les méchants sportifs, le prof de littérature sympa...Utiliser les clichés du film de l'adolescence pour illustrer un véritable propos sur cette période difficile, ça existe, ça s'appelle Breakfast Club et pour l'instant, je ne vois pas qui a touché plus juste que Hugues. Dans un registre moins glorieux et plus réaliste, y'a aussi Bienvenu dans l'age ingrat, mais bon c'est tout de suite moins vendeur .

Je vous conseille d'écouter les 2 comm audio du réalisateur, auteur du bouquin d'origine, qui a l'impression d'être le nouveau Salinger. Je vais me repasser Submarine pour la peine.

La vérité du film d'ado, c'est les beaux gosses. Mais c'est moins glamour qu'Emma Watson pas foutu de reconnaître Heroes à la radio. Indie-kid en bois d'arbre!

La vérité du film d'ado, c'est les beaux gosses. Mais c'est moins glamour qu'Emma Watson pas foutu de reconnaître Heroes à la radio. Indie-kid en bois d'arbre!

Ah je ne suis pas le seul que ça a choqué

oui la relation à la musique dans ce film est assez ambigue : d'un côté sam et autres se targuent d'être de fins connaisseurs (ils écoutent des groupes anglais, la classe merde quoi), de l'autre il leur faut un an pour mettre la main sur un tube de bowie.

ceci dit, j'ai trouvé pour le coup que c'était une restitution assez fidèle des années lycées où tu te convaincs assez rapidement d'écouter la crème de la crème de l'underground pour peu que tu aies dépensé 100 balles chez un petit disquaire et n'y connais concrètement que dalle.

c'est une époque révolue, maintenant les jeunes ont accès à l'ensemble de la culture universelle en un clic... mais ils préfèrent s'échanger des photos de leurs bites sur facebook

IDIOCRACY !!! on y vient !!!!

Et Nabila est son prophète