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Tip Top - Serge Bozon - 2012


Jeremie

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Ah la comédie arty française : ou comment retrouver le charme de la comédie pouet pouet des 80's sans la boeuferie mais avec beaucoup de prétentions et de soutien critique au cul

On a donc une comédie policière en milieu Lillois (ou plutôt dans sa banlieue) qui tourne autour du meurtre d'un indic Algérien. On dépêche deux inspectrices tordues (Huppert la maso et Kiberlain la mateuse) sur les lieux.

 

Sans grand effort, c'est plutôt nul. Et bizarrement j'ai pas détesté. Mais bon, ça c'est la faute de Huppert qui fait son show habituel, très décontractée et prête à faire n'importe quoi, comme une séance SM avec notre ami Samy (qui est à l'affiche d'un autre grand film cette semaine, sacré comeback ). J'ai bien aimé l'esthétique sixties/hipster/glacée avec des blancs aveuglants et des clairs-obscurs assez étranges, histoire de bien souligner le côté décalé. D'ailleurs, mis à part les échanges entre Huppert et Kiberlain, c'est le vide humoristique. François Damiens craint toujours autant (bien qu'une petite fille lui glisse un "Pourquoi t'es moche ?" de belle circonstance).

Le côté policier est confus, lourd (les personnages de Karole Rocher et de son fils sont trop premier degré pour se fondre avec le reste du casting loufoque/chelou, dont un François Negret toujours vivant) avec une toile de fond très engagée sur la communauté algérienne (avec un gimmick sur Rachida Dati que j'ai pas compris). Mais là aussi, on voit pas trop où veut en venir Bozon. En fait on s'en fout.

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  • 3 months later...

 

Sans grand effort, c'est plutôt nul. Et bizarrement j'ai pas détesté …... En fait on s'en fout.

 

Bon, et bien finalement, cela ne m'a pas l'air mal du tout. En tout cas à côté de la soupe habituelle, deux belles rouquines toute fines, un peu allumées, images glacées. J'enrage donc toujours que cela ne sorte pas ici.

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  • 3 weeks later...

En entrée, une bagarre qui sonne très faux, un texte à côté de la plaque. Stupeur. Il s'agit d'une immersion radicale.

 

Il faut passer le premier quart d'heure pour accrocher au ton très particulier qu'adopte Huppert, qui oui fait un show, mais pas son show habituel. On reconnait à peine sa voix, ses tirades sont singulières. Elle se montre fatiguée, quasi fantomatique et marche comme un robot. Dans son ombre, voire dans ses pattes, Kiberlain, habillé de guenilles, tête ahurie et lunettes trop grandes. C'est ignoble et intrigant au début, puis les personnages se mettent en place. Le fond arty et décalé laisse apparaître une enquête basique d'indicateur et de magouille politique, en filigrane, la vision d'une frange d'Algérien vivant en France.

 

La photo des scènes nocturnes est particulièrement réussie, théâtralisant au possible un simple dialogue sur un banc ou une femme qui promène son chien. Quant à Damien, il est encore plus moche que d'habitude. Pour Naceri qui apparait que très peu de temps, plutôt grassouillet pour ne pas dire gras comme une truie, fait juste ce qu'il faut. Seconds rôles au poil, notamment le commissaire et son adjoint.

 

Donc, bon film, voir très bon film. Pour une fois, pas d'attente déçue.

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