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Les Rencontres d'après Minuit - Yann Gonzalez - 2013


Jeremie

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Bon alors je vais me sentir très seul, et je m'en fous, j'ai quand même envie d'en parler

 

Un soir, Matthias et Ali préparent une orgie avec leur bonne. Ils accueillent, dans leur appartement au milieu de nulle part la Star, l'Adolescent, la Chienne et l'Étalon.

 

Oui c'est un scenar de porno sauf que derrière il y a Gonzalez, qui est un mec nourri aux mêmes références que nous (on y voit Beatrice Dalle qui débarque en Ilsa tigresse du Goulag ), et c'est déjà autre chose...

 

Je cache pas que j'ai totalement adhéré du début jusqu'à la fin à cet espèce de Breakfast Club du cul qui cite ouvertement Rollin, Robbe-Grillet, Rohmer...c'est donc très (trop même) écrit, très bizarre, très cochon, parfois franchement too-much, mais surtout inspiré. J'y ai vu les mêmes qualités que Nos héros sont morts ce soir qui est sorti le mois dernier, (et que tout le monde a ignoré ici ) en proposant pour une fois vraiment quelque chose de différent dans le cinéma de genre. Trop inclassable...je l'ai vu dans une salle assez moqueuse, une partie s'est casséd durant le film. Je peux comprendre, mais c'est dommage.

Le film a la durée qu'il faut, va au bout de son sujet, étonne à plusieurs reprises (c'est ouvertement fantastique), brise complètement les barrières homo/hétéro, et déploie un climat mélancolique sacrement efficace. La musique de M83 tabasse d'ailleurs méchamment (et on entend du John Maus ).

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La musique de M83 tabasse d'ailleurs méchamment (et on entend du John Maus ).

 

 

C'est réalisé par le frère de M83 d'ailleurs.

 

La bande-annonce :

 

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Ca a l'air d'effectivement être un sacré Jérémie's Movie. Et comme l'a dit Didier Super à propos de Dieudonné : "Il ne faut pas juger sans voir. Il faut voir pour se rendre compte que c'est exactement comme on l'avait jugé avant de le voir".

 

Pourquoi pas.

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Le (très bon) trailer est tout à fait représentatif du film. Donc si vous accrochez pas, ça sert à rien

 

J'en démordrais pas que Gonzalez est clairement un mec à suivre : son dégout de la linéarité du cinéma français, son éducation ciné très bis (adepte des vidéo-clubs, sensitivité s'orientant vers DePalma et Argento...)... Moi je suis convaincu.

 

Le titre du film à l'international est aussi joli que le français d'ailleurs :

 

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Je sais pertinemment que c'est une question ironique mais je dirais quand même que L'inconnu du Lac est juste sympa. Là perso je suis fan...

 

J'ai revu le film à Bastille, où j'étais jamais allé d'ailleurs : j'ai un peu halluciné vu la gueule des fauteuils moisis et déchirés, m'enfin bon

Je confirme tout le bien que je pense du film, qui enquille les scènes too much et sublimes tranquilou : l'intro façon Robbe Grillet feat Argento, Cantona qui parle de sa grosse bite, le jukebox sensoriel, le rêve collectif, l'arrivée hallucinante de Fabienne Babe, le récit de Delon Junior, la déclaration finale sur fond de soleil levant...

J'aime beaucoup que le film soit assez pop et léger, et en même très sérieux et lyrique lorsqu'il expose les sentiments des personnages. Tout comme il réussit à être franchement cochon, et en même temps assez tendre. un peu comme moi quoi

 

La b.o du film (qui est un peu à mi-chemin de François Roubaix et de Francis Lai période eros-soft) est dispo sur le net (et sortira sans doute sur un beau vinyle l'année prochaine)

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Suite au mini-succés du film (en même temps, deux salles c'était quand même un peu juste...), le film sera projeté dans trois autres cinéma parisiens (le Publicis, le Medicis et le Ciné 104.) et dans quelques autres en Province à partir de demain.

 

Et sinon les trois titres joués sur le jukebox sensoriel dans le film et qui n'apparaissent pas dans l'ost (la meilleure de l'année pour ma part et de loin...) :

 

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Vu et ma foi j'ai trouvé ça très bon mais avec des bémols. Déjà clairement faut entrer dans le sujet, le style Rohmer sous md. C'est dans des décors visibles et si on est pas habitué c'est pas la peine. Mais c'est un film en apesanteur avec des moments géniaux, touchant, palpitant et d'autres plus lents et je l'avoue un peu lourd comme la mort de Mathias (paniquez pas c'est pas vraiment sa mort). Là c'est trop Rohmer pour moi. Mais quand ça parle cul comme un Ozon sous acide alors là c'est parfois à mourir de rire. L'histoire de Canto et de sa bite. Sublime.

Le film baigne dans plusieurs genres... c'est poétique, amusant, triste et onirique. Les acteurs sont très bons, surtout les femmes, Kate Moran est sublime, Fabienne Babe touchante. D'ailleurs il y a un hommage à Delphine Seyring dans Les Lèvres Rouges avec une scène avec Fabienne Babe...

Donc c'est un portrait de plusieurs personnes pour ne parler que d'une, l'homme et la femme à différents ages à différents moments de leur sexualité. Le mélange des attirances. La fille pute, la mère, le père et le jeune homme ...

 

 

Bon j'avoue que j'aurais préféré que le réal tombe moins dans le Rohmer lourd parfois mais dans l'ensemble c'est un beau petit film indépendant, bourré de jolis moments (l'entrée de Fabienne Babe est sublime) et surtout avec une scène de fin simple et magnifique ...

 

Et bien sûr la musique de M83 tabasse tout dans le film ...

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Bien pour le clin d'oeil à Kumel, j'avais pas remarqué perso ça rentre tout à fait dans le pan de cinéma que visait Gonzalez.

 

En tout cas, pour ce qui est de la lourdeur, si tu parles du flashback sur le passé d'Alli et Mathias, c'est vrai que c'est un peu limite (on sent l'influence de la période Marquise d'O et Lancelot du lac, donc faut aimer ). Le film prend un risque...mais j'aime bien le côté déconnecté des histoires...

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J'adore ce film alors dès que je l'ai vu j'ai pensé à Seyrig que j'adore. Oui le flashback est un peu trop long à mon goût et c'est vrai vrai que ça ressemble à du Rohmer. Après cela ne m'a pas non plus déconnecté du film parce que leur histoire est touchante surtout quand arrive la fin. De toute façon le film prend des risques tout le temps, y a des brisures de ton assez régulières. Mais y a toujours un moment touchant qui refait décoller le film. C'est très intriguant comme style. J'avoue que la servante m'a bien fait marrer. Le mec est excellent et va jusqu'au bout du rôle. Quand la Chienne traverse plusieurs tableaux c'est très fort aussi. C'est un film qui laisse des traces. Donc c'est que ça marche.

 

Mais c'est vrai que c'est un ovni total ...

Je sais pas si ça va sortir en Bluray un jour par contre. Chez Potemkine sûrement ...

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  • 2 weeks later...

 

Bon alors je vais me sentir très seul, et je m'en fous, j'ai quand même envie d'en parler

 

Eh bien non, tu n'es pas seul. Après Stephane, je te rejoins. Pas grand chose à ajouter sur ce film, vous avez tout et bien dit. Si ce n'est que je ne retrouve pas trop la comparaison à Rohmer ( Ni dans la mise en scène, ni dans la diction ou l'interprétation des textes.). La tentation est bien grande devant une telle oeuvre de la comparer à une autre pour orienter les peu curieux. Ceux qui se lancent, grand bien leur fasse, verront du Gonzalez 2013, et puis voilà. Il y a assez d'originalité et de trouvailles pour qu'il soit apprécié pour lui même. Quant aux références multiples, elles sont noyées dans l'ensemble, assez captivant et novateur pour qu'elles demeurent discrètes. Il me semble que la quasi totalité des spectateurs présents n'avaient jamais vu ni un Ilsa, ni le De Palma pour ne citer qu'eux.

 

Réel plaisir à être un tant soit peu dérouté.

 

PS: ai pas cherché plus loin sur le net, mais un poète est crédité au générique, probablement celui dont les textes sont dits par celui qui ressuscite un des personnages dans une sorte d'ode satanique. Qui est-ce?

 

PS bis: Cantona et sa grosse queue qui lui gâche sa vie de poète: top classe

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J'ai vu le film deux fois et j'ai pas du tout fait attention à ça et vu toutes les tirades qu'on entend dans le film (perso je pense surtout à celle de Delon), difficile de savoir laquelle est concernée...

Dans une interview, il parle avoir été influencé par Mireille Havet. J'ai pas d'autres éléments...

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