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White Bird in a Blizzard - Greg Araki - 2014


Jeremie

Messages recommandés

  • 10 months later...

Beaucoup aimé

Marrant de voir que le film part du même principe que Gone Girl, à quelques sorties de décalage : une femme disparaît dans une banlieue américaine. Et tout s'effondre (ou presque). Après, et en dehors de verni qu'on défonce (et du mariage), ça n'a évidemment plus rien à voir...

La b.o est dantesque : Soft Cell, Cocteau Twins, Depeche Mode, The Cure... les 80's comme on les aimait, et comme on les aime encore. On est pas loin d'un équivalent féminin de Mysterious Skin (traquer un trauma, un "trou noir"), en plus light certes, mais c'est tout aussi captivant. Eva Green a tendance un peu à surjouer (je pense pas que le passage sur Penny Dreadful l'a pas calmé ) mais la Shalene est magnifique. Araki va très bien à l'univers de Kasischke, et inversement.

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  • 3 weeks later...

J'ai toujours eu du mal à considérer Gregg Araki comme un 'grand cinéaste', cependant je prends toujours un très grand plaisir à revoir régulièrement chacun de ses films — surtout ses derniers : 'Kaboom' et 'Smiley Face'. Les films d'Araki résonnent en moi plus que je veux bien me l'avouer. Je crois que j'aime par dessus tout la violence onirique et acidulée avec laquelle il donne à voir le monde. Sous la surface lisse et Pop de ses images et de son univers, il y a toujours une étonnante profondeur, mais jamais rien de retord ou d'excessivement intellectuel : le rapport d'Araki au monde passe par les sens et son cinéma est tout tourné vers cette transmission. Je vois dans sa démarche une vraie franchise, un désir d'être accessible en utilisant des formes mainstream (la culture pop, le soap opera) mais sans aucun cynisme, juste dans l'espoir de révéler la vérité d'un monde à ce point obsédé par l'apparence.

 

White Bird in a Blizzard' pourrait être vu comme une version 80's & New Wave de 'Far from Heaven' (Todd Haynes), mais raconté du point de vue de l'adolescente. 'White Bird' fait fusionner le traitement de ses films "sérieux' (Mysterious Skin, Splendor) avec des touches propres à ceux de sa veine pop/barrés. On se retrouve ainsi dans une approche quasi hypnotique, jamais vraiment raccord du réel, parfait traitement pour un film qui parle au fond de notre refus de regarder ce que nous avons sous les yeux (c'était aussi le sujet de 'Mysterious Skin', dont 'White Bird' est en quelque sorte la petite sœur un peu moins sordide).

Le casting est vraiment époustouflant de justesse (comme souvent chez Araki qui se joue des caricatures qu'il donne à jouer et de ce que charrie la filmographie passée de chaque acteur) et se fond parfaitement dans la singularité de son univers. Pour ce qui est du pitch, mieux vaut découvrir le film sans trop creuser car le récit est au fond sans surprise (mais c'est aussi et surtout le sujet du film : la banalité de nos existences, jusque dans ses déraillements), presque déceptif, seul son traitement impulse toute sa valeur à ce film discrètement extraordinaire.

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