Legend (Brian Helgeland - 2015)

Londres, les années 60. Les jumeaux Reggie et Ronnie Kray, célèbres gangsters du Royaume-Uni, règnent en maîtres sur la capitale anglaise. À la tête d’une mafia impitoyable, leur influence paraît sans limites. Pourtant, lorsque la femme de Reggie incite son mari à s’éloigner du business, la chute des frères Kray semble inévitable…

Le parcours de Brian Helgeland a de quoi laisser perplexe.

Scénariste chevronné, ses débuts dans la mise en scène frisent l'excellence avec le parfait b-movie Payback puis le très chouette Chevalier (l'un des films qui met le plus de bonne humeur).

Mais faut-il croire que l'échec de son Sin Eater (pourtant pas si nul, de mémoire) a éteint quelque chose en lui tant les deux films qu'il a depuis réalisé (42 sur l'icône du base-ball Jackie Robinson et donc celui-ci) offrent quelque chose d'académique et sans passion, à mille lieux de ses premiers titres ludiques et malins.

En l'occurrence, le terreau semblait pourtant favorable à ce spécialiste du polar : une bio des fameux frangins Kray, une reconstitution soignée du Londres des 60's, un peu de violence sèche et Tom Hardy dans un double-rôle.

Sauf que si tout le début (disons, la première demi-heure), sans génie mais solide, ressemble bien à ce qu'on imagine, la suite enquille sur... on-ne-sait vraiment quoi...

Comme si Helgeland avait été incapable de choisir l'angle de son film ou ne savait pas trop ce qu'il voulait raconter. Un classique rise and fall ? Une love-story contrariée ? Une sociologie du gangstérisme de l'époque ? L'étude pathologique d'un psychopathe ? Tout à la fois ?

À force d'avoir le derrière entre plusieurs chaises, le film ébauche plusieurs pistes sans en suivre vraiment aucune. Du coup, le rythme s'alanguit, l'intérêt se délite jusqu'à la fin qui arrive sans qu'on ait l'impression que le film ait vraiment commencé.

Dommage...