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Le Parrain 3 - Francis Ford Coppola - 1990


DPG

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Bon, le 1 et le 2 mettent à peu près tout le monde d'accord (à part Kero qui n'aime pas ), on se prend juste la tête pour savoir si le premier est meilleur que le second ou l'inverse. Mais globalement, de l'avis à peu près unanime, chefs d’œuvre, intouchables, incontestables.

 

Pour le 3, on va dire que c'est beaucoup plus partagé, mitigé. J'entends rarement de grands éloges, même si personne ne trouve ça nul non plus. J'ai toujours trouvé ça assez injuste, et que le film valait beaucoup mieux que sa réput' de canard boiteux dans une trilogie hors du commun. Une nouvelle vision hier n'a fait que confirmer mon sentiment, à savoir que si bien sur, on ne peut pas le ranger au même niveau d'excellence que ses deux grands frères, ce "Parrain 3" a tout de même de magnifiques restes, et ne fait clairement pas tâche au moment de conclure la saga.

 

Rappel des faits, Coppola n'était pas chaud pour continuer sa fresque. Pour lui, ça s’arrêtait avec le 2 et basta. Mais suite à des déroutes financières dans les 80's, il finit par se laisser convaincre. Commande donc, mais qu'est-ce qu'on aimerait que toutes les commandes suscitent cette implication et aboutissent à pareil résultat ! On reprend donc nos Corleone, une grosse vingtaine d'années plus tard. Michael est vieillissant, malade, affaibli, mais plus que jamais soucieux de "légaliser" au maximum les affaires de la famille et de "purifier" autant que possible le nom des Corleone. Pour ça, il fait des dons pharaoniques à l’Église, s'écarte doucement mais surement des ses anciens associés et tente de prévoir au mieux sa succession, ses enfants ayant fait le choix depuis longtemps de s'éloigner des activités familiales. Mais comme toujours, à chaque fois qu'il veut s'en éloigner, il doit replonger (Pacino exprimant ça à merveille avec sa cultissime tirade "Just when I thought I was out, they pull me back in").

 

Autour de lui, toujours autant de persos qui gravitent. Sa famille, disloquée mais omniprésente. On retrouve Diane Keaton et Talia Shire dans des rôles très intéressants, prolongement logique de leurs liens passés avec Michael. On a les enfants, tiraillés entre leur amour pour leur père et le regard plus que noir qu'ils portent sur ses affaires (et sur les rumeurs entourant son passé...). On a Vincent (Andy Garcia), fils illégitime de Sonny, qui s'affirme comme l'héritier naturel, le seul qui aura le cran et la force de faire ce qu'il faut pour protéger l'empire familial. Et les rivaux, Don Altobello (Eli Wallach), Joey Zasa (Joe Mantegna), les seconds couteaux inamovibles, les clins d’œil au passé (Johnny Fontane, la mère de Vincent, etc...). Ça parle de l'ascension de Michael dans la société américaine, où, comme il le dit lui -même, "plus il montait haut, plus il croisait la magouille et la corruption). Ça parle de l’Église, qui en prend pour son grade avec ses malversations financières et sa façon d'absoudre la dernière des crapules en échange d'un gros chèque. Ça parle finalement des mêmes choses que les autres volets, une boucle bouclée autour d'un homme, au crépuscule de sa vie. On a des rivalités de gangsters, le sang qui appelle le sang, le lien à la famille, au passé, avec cette magnifique Sicile qui écrase le dernier tiers du film, hors du monde, hors du temps. Ça offre au final une magnifique conclusion à la saga, autour d'un Pacino encore une fois sublime d'un bout à l'autre et dont les yeux déchirés n'auront pas fini de hanter les spectateurs. A ré-évaluer d'urgence pour les sceptiques ! Masterpiece, encore une fois.

 

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c'est a dire que le Parrain censément le plus faible reste à quelques coudées au dessus de n'importe quel autre film de la même date. C'est tout de même difficile d'y voir une bouse.

 

Personnellement, je le trouve en dent de scie, mais le dernier acte, de l'Opéra à l'épilogue, est un instant de rare déchirement. Rien que pour ça, et toutes les scènes d'Andy Garcia, sans parler de la thématique couillue des accointances entre clergé et mafia, le Parrain 3 reste un grand film.

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