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Detroit - Kathryn Bigelow - 2017


kevo42

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Funny games avec des flics à la place des tueurs, tiré d'une histoire vraie.

 

 

1967, des émeutes naissent à Détroit suite au ras le bol d'une population noire entassée dans des immeubles pourris et maltraitée par des policiers à 95% blancs.

Pendant l'émeute, le chanteur du groupe the dramatics, sur le point de signer avec la Motown mais dont le concert a été annulé à cause des émeutes, se retrouve à l'Algiers motel pour passer la nuit, faute de pouvoir rentrer chez lui à cause du couvre feu.

Suite à un tir de pistolet à blanc, la police et la garde nationale, chauffées à blanc, débarquent dans l'hôtel pour trouver un tireur qui n'existe pas.

Qui survivra et que restera-t-il de ceux qui s'en sortent ?

 

Kathryn Bigelow avait déjà abordé le thème des bavures policières dans Strange days. Elle y revient ici dans un récit hyper documenté dont les échos avec Démineurs et zero dark thirty. Stylistique avec cette caméra portée hyper nerveuse et en même temps virtuose. Thématique avec cette vision des forces de l'ordre (police, armée) comme violence aveugle incapable de comprendre ce qui l'entoure et dont les maladresses et le racisme vont alimenter le feu au lieu de l'éteindre.

Exemple : un enfant à la fenêtre pris pour un sniper qui va se faire tirer dessus, ou cette réponse de tout un corps de la garde républicaine tirant sur un hôtel sans se préoccuper de savoir si le tir qui a été fait était réel ou à blanc (même si on se dit que le mec doit être quand même sacrément con pour tirer à blanc dans ce contexte).

La suite est d'autant plus évitable et effrayante que le personnage de flic aux commandes aurait déjà dû être suspendu pour avoir tué quelqu'un dans le dos.

Bigelow fait exister ses personnages suffisamment en amont pour que l'on ressente leurs tourments dans cette situation d'abus de pouvoir révoltante et fatale. On en ressort révolté, avec l'envie de foutre le feu façon NTM, ou avec l'envie de pleurer que si peu ait changé en 50 ans (malgré les discours rassurants en bonus qui semblent ridicules dans le contexte du black lives matter).

 

Le film a fait un bide au box office et n'a pas été récompensé. J'imagine que le sujet était moins consensuel que Démineurs. Le côté torture porn de la chose n'a rien dû arranger.

 

C'est pas un film facile, ça dit des choses que l'on sait déjà plus ou moins, mais ça les dit bien. Je ne crois pas que je le reverrai dans ma vie, mais je suis très content de l'avoir vu, même si j'ai eu du mal à dormir derrière.

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  • 2 months later...

Autant "Démineurs" m'a laissé de merbre, autant "Détroit" m'a foutu une trampe.

C'est visiblement plus difficile de pointer du doigt un truc moche de proximité qu'un truc moche qui a lieu à l'autre côté du globe (quel que soit l'auteur du truc moche).

Excellente prestation de Will Poulter... je ne serai pas étonné qu'il se fasse chambrer dans la rue à cause de son rôle de flic-pute, déjà qu'il n'a pas une gueule facile....

 

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C'est pas mal mais hormis la partie du milieu dans l’hôtel j'ai trouvé le reste un peu plat.

Pourtant le sujet me parle, mais il manque quelque chose que je ne saurais définir qui fait que le film ne me touche pas comme il aurait dû.

Peut être la faute à un casting que j'ai trouvé insipide. Même le méchant flic je l'ai trouvé quelconque.

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