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L'angle mort - Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic - 2019


kevo42

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Quel que soit le film, il y aura toujours une quote "magistral" possible pour l'affiche

 

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Dominick est né avec le don de pouvoir devenir invisible. Il n'a jamais trop su quoi faire de ce don, à part espionner mollement ses voisines. Pourtant, le dérèglement de ce don va le troubler. A bientôt 40 ans passés à ne pas vouloir s'investir dans le travail ni dans l'amour, il va peut-être temps de faire des choix.

 

 

Un film pas inintéressant mais néanmoins raté, faute d'avoir travaillé sur le scénario.

J'attendais un peu ce film, à cause du rare duo Bernard Trividic dont j'avais beaucoup aimé l'Autre d'après Annie Ernaux. Ici, ils reviennent avec un récit fantastique inspiré d'une idée d'Emmanuel Carrère. Comme dans la moustache, on voit comment le fantastique s'insère dans le quotidien. On est loin du hollow man de Verhoeven. On comprend qu'il y a d'autres personnes invisibles qui utilisent leur don à plus ou moins bon escient. Le copain d'enfance qui s'en sert pour des cambriolages, un prestidigitateur qui fait passer le vrai don pour une illusion, et une personne qui pousse les gens sous le metro, sous-intrigue largement sous-exploitée.

 

Le coeur du film, c'est vraiment cette métaphore d'un homme qui disparaît à lui-même, paniqué à l'idée de s'engager dans un couple avec Isabelle Carré (sûrement la faute à un visionnage de Garde alternée), à l'idée d'avoir une promotion dans son travail qui l'obligerait à être à l'heure et être dans une position de management, et face à la mort annoncée de sa mère. Malheureusement, le film n'est pas très dense en termes d'écriture. Sur 1h44, je pense qu'il y a facilement 20 minutes de pas grand chose pas très intéressant, qui aurait pu être mieux travaillé. En l'état, on se dit qu'il y a quelque chose mais globalement on s'ennuie.

 

Visuellement, le choix du 4/3 est un peu étonnant, et l'image numérique est très brute. C'est un peu dommage car les deux réalisateurs font partie des réalisateurs français qui ont un goût pour l'image et les ambiances. Certains plans sont réussis, et j'ai bien aimé le parti pris très réaliste de la chose. Pour une fois on a vraiment l'impression de voir des gens qui habitent Paris, avec des apparts normaux, des boulots normaux et des épiceries normales. Malgré tout, le film est globalement assez moche, et le son pas très bien enregistré. J'ai notamment pas du tout compris la dernière phrase du film, prononcée par isabelle Carré. C'est con, ça avait l'air assez définitif, mais je sais pas ce qu'elle dit.

 

A noter pour l'anecdote : le comte de Bouderbala et Claudia Tagbo dans des rôles dramatiques très sobres.

A noter aussi : l'invisibilité passant par le fait de ne pas porter de vêtement, on voit pas mal le zizi du personnage principal et de son pote d'enfance joué par le comte de Bouderbala

 

Tout ça pour dire, qu'il s'agit d'un film dont il y a peu de chances d'entendre parler si on ne va pas tous les jours sur chaos reigns (http://www.chaosreign.fr/critique-langle-mort-de-patrick-mario-bernard-pierre-trividic/) , et malheureusement, on ne peut pas dire que ce soit totalement une injustice.

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