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Drifting Classroom - Nobuhiko Obayashi - 1987


chatterie royale

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Adaptation très libre du manga L'Ecole Emportée de Kazuo Umezu, Drifting Classroom nous raconte comment le jeune Shô, en rupture avec ses parents, se retrouve emporté avec le reste de son petit collège international de Kobe dans une faille temporelle qui les transporte au beau milieu d'un futur post apocalyptique totalement désertique.

 

Ça commence très fort avec Shô à poil au sortir de la douche qui pelote sa mère et lui fait remarquer qu'elle n'a pas de soutif, puis rapidement on tombe en pleine comédie musicale avec toute la classe qui chante et danse.

J'ai eu beau l'aborder en sachant que l'adaptation était en roue libre, j'ai quand même été un peu décontenancé tellement les différences sont innombrables. Le film ne conserve concrètement que le pitch de base, quelques vagues personnages, une pincée de péripéties du début de l'aventure et des éléments de la fin. Ce qui faisait tout le sel du manga n'est pas franchement là, à savoir un désespoir et une violence incroyable qui voit des centaines de jeunes enfants se faire décimer dans des morts toujours plus atroces au fil des chapitres. Mais est-ce seulement adaptable aux standards moraux de l'écran ?

 

Drifting Classroom a manifestement été conçu sous l'angle du film pour enfants typiquement 80s (avec ses indispensables gros à coupe au bol qui a toujours faim et bestiole monstro-mignonne ) destiné à s'exporter. La moitié du casting est composée d'acteurs étrangers (dont Troy Donahue) et une bonne partie des dialogues sont en anglais, ce qui est déjà en soi assez singulier. Obayashi oblige, on retrouve sa patte esthétique étrange tout en éclairages colorés, matte paintings, incrustations plus ou moins réussies, passages romantico-kitsch, pointes d'horreur graphique et cabotinage à tout va. Ce n'est pas la folie d'un Hausu, mais on reconnait le style du maître.

Ce qui plombe véritablement le métrage, c'est de gâcher ses scènes d'action en abusant de shaky cam et d'effets/filtres violets sombres. Il semble évident qu'on a ici tenté de cacher la misère, en particulier celle des insectes géants qui attaquent l'école (et qui ressemblent étrangement aux fangeux du jeu video Fallout, à défaut de ressembler à une créature du manga). A l'écran le rendu est illisible et pénible.

 

En conclusion, si on fait abstraction de l'excellent matériau d'origine et des meilleures oeuvres du réalisateur, il reste un film fantastique pour enfants aux effets foireux mais suffisamment singulier pour qu'on s'y arrête. Et les amateurs apprécieront certainement la bo de Joe Hisaishi (moi perso je m'en fous un peu )

 

 

 

Je le réévaluerai certainement à la hausse quand j'aurai mis la main sur une copie de Drifting School, l'adaptation américaine de 1995 avec Billy Drago et Henry Silva ...qui, d'après les videos disponibles sur youtube, est dans le meilleur des cas un nanar atomique

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Je me permets de recopier la review de Kerozene :

 

"The Drifting Classroom", c'est d'abord un manga horrifique culte de Kazuo Umezu. Quelque chose d'assez glauque, violent et tordu où une école remplie de gamins est projetée dans un futur apocalyptique via une faille temporelle; là, les enfants apprennent la survie, l'organisation en communauté, se battent comme des chiffonniers pour faire valoir leurs droits et affrontent des cafards mutants. Une fois passé à la moulinette Obayashi, il ne faut malheureusement pas espérer voir le réalisateur du génialissime "Hausu" rentrer dans le lard. Au contraire, le réalisateur, qui a mis beaucoup d'eau dans son saké depuis, oriente son métrage vers une aventure définitivement trop consensuelle. Du coup, cette entrée en force dans un monde obligeant les enfants à adopter des comportements adultes s'oriente vers un mode plus proche d'un idéal Bisounours, certes terni par quelques scènes de violence qui tranchent radicalement avec le ton passablement neuneu du film, guère aidé il est vrai par un casting qui peine à trouver le ton juste - d'autant plus que la moitié est tourné en langue anglaise, l'action étant situé dans une école internationale (l'occasion pour nous de rigoler du jeu approximatif d'un Troy Donahue en professeur d'anglais). Ce ton ne convient d'ailleurs pas à la mise en scène du réalisateur au passé expérimental, celui-ci n'hésitant pas à tourner des plans furieux aux mouvements parfois improbables, générant une sorte de sentiment d'urgence souvent inadapté. Les effets spéciaux sont rudimentaires pour la plupart, les transparences sont foireuses, les surimpressions hideuses et les décors simplistes. Ce qui avait du charme dans un "Hausu" complètement dégénéré ne fonctionne finalement pas dans un film en réalité plus terre à terre qu'il en a l'air. Reste les cafards mutants qui rappellent que les japonais n'ont rien à apprendre en matière de bestioles en caoutchouc. Le manga a connu une adaptation américaine, "Drifting School", avec Billy Drago et réalisé en 1995 par Junichi Mimura.
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J'ai longtemps hésité à le voir vu que j'aime bien Umezu, mais le film a vraiment une sale réputation...là je crois que ma curiosité est au niveau - 10

J'avais tenté y'a pas longtemps School in the Crosshairs/The Aimed School d'Obayashi et c'était pas très bon non plus, malgré une volonté de faire un truc un peu autre. Par contre The discarnates vaut vraiment le détour, un kwaidan beaucoup plus maîtrisé et très mélancolique...

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