Aller au contenu

Leather Jacket Love Story - David DeCoteau (1997)


Superwonderscope

Messages recommandés

J'ai revu ce film un peu hors norme de David Coteau (sur le Z1)récemment et il tient la route. Clair que les amateurs de bimbos écervelées tous seins dehors et de séries Z en scope vont en etre pour leur frais. Il s'agit d'un des rares films non fantastiques/horreur que DeCoteau a tourné dans sa carrière. Avec Skeletons et Prey of the Jaguar, ses deux téléfilms, il décide de sortir du placard et de faire un film hors des sentiers battus.

 

J('en profite pour poster un avis que j'avais déposé sur un autre site ):

 

Cette histoire d'amour en blouson de cuir est le film coming out de David DeCoteau en 1997. Jusque là cantonné dans des séries B & Z avec bimbos & coups de haches dans des aliens récalcitrants, il se lache. Tourné en Noir et Blanc 16 mm et en dix jours pour 67 000 dollars, il réussit un pari de tourner un film dont personne ne voulait tout en donnant au film un look très art et essai.

 

Entre des distributeurs ne voulant pas du film à une époque où le marché indépendant était plutôt tendu, et des présentations à plus de trente festivals à travers le monde, il a mis en émoi plus d'un spectateur.

 

David DeCoteau aborde d'une manière décalée mais frontale la romance entre un jeune poete blondinet à peine sorti de l'adolescence et un motard cuir issu de la classe ouvrière. Le réalisateur déclare (dans son commentaire DVD) en avoir eu marre des films gay et lesbiens sombres, dépressifs, traitant du Sida de manière dramatique et avec toujours le même type de protagonistes (jeunes, beaux, riches,etc.).

 

Il a souhaité (et réussi) montrer une histoire d'amour abordée d'une manière positive en brassant une multitude de thèmes se rapportant à l'homosexualité : la drague, le sexe, les agressions homophobes, le sens de la communauté, les rapports de couple...tout en se gardant bien de se prendre au sérieux. Chaque scène versant dans le sérieux papal (séduction, bagarre..) se trouve sciemment soulignée par une musique ringarde choisie dans un catalogue d'émission de télévision américaine des années 50.

 

Le film a également un ton très brut dans les rapports amoureux. Les scènes de sexe sont chargées d'un érotisme brulant qui ne peut laisser indifférent chaque gay qui sommeille en nous. Loin de toute pudibonderie américaine, David DeCoteau choisi le politiquement incorrect et montre sans voyeurisme ce qu'aucun cinéaste américain n'avait osé faire : des scènes d'amour, des vraies, sans draps vaporeux cachant la nudité masculine. Une sexualité dure d'où se dégage une infinie tendresse.

 

Provocateur, il laisse aussi une part belle aux trois Drag Queens apparaissant régulièrement sous forme de chorus grec, impertinentes et outrancières...mais impériales en véritables défenseuses de la communauté. Elles sauvent Kyle d'une agression homophobe en tabassant les trois voyous dans une parodie de Droles de Dames!

 

Les acteurs sont tous très convaincants, tout spécialement Mink Stole, égérie de John Waters, qui volerait presque le film à elle seule. La prestation de Sean Tataryn dans le rôle de Kyle est à noter, tant son rôle difficile a été refusé par un nombre incalculable d'acteurs.

 

Petit budget, tournage en catimini (David DeCoteau a tourné sans autorisation, caméra à l'épaule, prise de son direct), montage à l'arraché...son expérience de la série B a prévalu. Il donne ici sans conteste son meilleur film. Camp, Provocateur, hilarant, sexy en diable et optimiste, Leather Jacket Love Story n'est certes pas un grand film mais il représente de manière honnête une histoire d'amour et de sexe, telles que nous en vivons toutes & tous chaque jour . Et que la communauté homosexuelle vit de sa grande diversité.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...