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House (Hausu) - 1977 / Nobuhiko Obayashi


Robe Bottine

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Si on peut volontiers s'interroger parfois sur la santé mentale des japonais (et ce n'est certainement pas ce film qui va nous rassurer là dessus), on ne peut en revanche nier qu'en matière d'avance sur leur temps, ils se posent là.

Hausu a déjà 30 balais et pourtant, il épouse une telle richesse inventive et visuelle qu'on jurerait que le film n'a pas plus de cinq ans d'ancienneté.

Bien sur je suis surement pas en train de dire que les films d'antan sont systématiquement pauvres artistiquement et les oeuvres récentes des modèles de prouesse artistique.

Non, c'est juste que les faits sont là : Hausu n'a pas pris une ride trente années après sa création.

Une inventivité de tous les instants se traduisant par une multiplication sans cesse grandissante d'effets de lumières, de filtres de couleur, de montage, de photographie, de trucages bluffants...

Paradoxalement, l'intrigue principale s'avère très superficielle : une jeune lycéenne accompagnée de six amies se rend dans la maison de campagne de sa tante, une demeure bien entendu hantée et pire que ça : vivante...

L'ambiance du film est absolument inqualifiable. On navigue quelque part entre le manga, la bande-dessinée "live" (les personnages évoluant parfois dans des décors dont l'arrière plan peint fait office de "trompe-l'oeil"), l'horreur cartoonesque anticipant sur les Evil Dead de Raimi, et on a même droit à de drôles de séquences musicales joyeuses à l'imagerie hippie (la musique fait d'ailleurs penser à du Jefferson Airplane de la grande époque).

Malheureusement, ce mélange étourdissant de thèmes n'est pas sans conséquence fâcheuse : c'est un peu "trop beaucoup" au bout d'un moment, si bien qu'on frôle l'indigestion, en particulier lors du final horrifique totalement dément, d'une hystérie rarement vue au cinoche : les meubles prennent vie, un piano dévore une câtin, une autre découpée en morceaux parvient à faire virevolter ses membres, les portes claquent, une tapisserie de chat dégueule du sang, des spectres apparaissent et disparaissent, des vortex spatio-temporels entrainent les jeunes filles dans des limbes sans fin, etc.

Etourdissant, et moi qui suis pas trop friand en temps normal de cinéma nippon, j'avoue avoir été un chouia gâvé par le côté manga parfois un peu trop prononcé à mon goût.

Quoiqu'il en soit, que l'on soit hermétique au cinéma asiatique ou bien un fan acharné, ce film est à découvrir absolument, histoire de se ramasser quand même malgré ses quelques défauts une bonne tarte dans la gueule.

Un film malheureusement difficile à trouver puisqu'uniquement dispo en dvd sur le continent asiatique.

 

 

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Bah de toute façon, pour espérer le voir, y'a pas 36 solutions.

Méthode réprouvée approuvée par moi aussi

 

Concernant les sous titres, ils n'existent pas.

En revanche, dispo chez Mr Donkey et tous ses amis, il existe une espèce de traduction en anglais faite par un occidental, se présentant sous la forme de sous-titres expliquant les grandes lignes du film à divers moments clés.

C'est un fichier .nfo de 2 Ko.

Vivement conseillé mais bon, comme expliqué plus haut, l'histoire est superficielle...peu de dialogues, c'est surtout le visuel qui prime ici.

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  • 2 years later...

la surfrapance psychédélique à son meilleure

 

Découvert l'année dernière (et moi j'ai des sous-titres ) et on tient là un putain d'OVNI. C'est sûr, Raimi a dû prendre bien des notes pour sa trilogie Evil dead...

Un film d'horreur pop et acidulé sans aucune limites, ça part dans tous les sens (et tiens je te fous du pinku, du gore, de la comédie musicale, du shojo, des arts martiaux... ), ça veut rien dire et c'est tant mieux.

Et en plus c'est quand même loin d'être d'un total mauvais goût, ça fait quand même du bien aux yeux

 

LA B.O EST IMMENSE ET COMPLET INTROUVABLE

 

Allez le chat qui foume, faites-péter la galette

 

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Je confirme: un chef ultra surpuissant, un film qui te flingue les rétines de A à Z et fait passer toutes les niponneries onirico-prétentieuses actuelles pour de gros boulets indigestes (ce que ces films sont souvent).

 

Un véritable bol d'air frais enrobé de joyeuses subversions filmiques entre psychédélisme et surréalisme exacerbé (ça veut rien dire, mais c'est beau).

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Vu aussi y a longtemps (mais sans sous-titres ) et pareil une bombasse ce film

 

A relire effectivement ici : http://www.zonebis.com/forum/viewtopic.php?f=8&t=3547

ou là : http://www.zonebis.com/forum/viewtopic.php?f=8&t=3547

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

et un p'tit ici : http://www.zonebis.com/forum/viewtopic.php?f=8&t=3547

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Effectivement, faut le voir pour le croire Un film complètement improbable avec une grande liberté de ton, du style soap/roman-photo avec des midinettes, de l'humour absurde, du grand-guignol, du kung-fu manga, tout en couleurs très pops sous un déluge de décors peints, un vrai plaisir des yeux. Dommage que le scénario quasi inexistant ne soit qu'un prétexte à étaler du n'importequoi visuel, mais bon c'est tellement frais (dire ça d'un film de plus de 30 ans ) et fun que bon, il faut le voir.

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  • 3 weeks later...
  • 2 months later...
  • 6 months later...

Après l'avoir vu sur youtube (en 15 parties), j'ai eu la chance de le voir au cinéma il y a environ 10 jours. En 16mm! Et bien, c'est une sacrée grosse claque!

 

Incroyable, ce film. A la base, c'est une histoire d'horreur qui semble très classique. A savoir, une petite bande de jeunes filles vont en vacances chez la tante de l'une d'elles, qui habite dans une vieille demeure. L'héroïne essaie d'échapper à l'emprise de son père qui veut absolument lui faire accepter sa nouvelle belle-mère, sa chère mère étant décédée depuis déjà 8 ans. S'ensuit des événements très étranges chez la tante où la maison semble possédée, de même que la chère tantine doit certainement être elle aussi du royaume des morts....

 

En découvrant le film, on ne peut s'empêcher de penser à EVIL DEAD où le fameux réalisateur Sam Raimi semble avoir été pêcher ses influences pour ses gros délires de mise en scène. Car cette histoire de maison hantée est un étrange spectacle visuel complètement hallucinant où Obayashi expérimente sans cesse à travers ses images d'une folle originalité. C'est un univers complètement délirant, à la fois cartoonesque et cauchemardesque. Une suite grandiose d'énormes morceaux de bravoures où la distribution féminine est décimée une par une. Schéma classique du film d'horreur mais qui ne plombe aucunement le caractère assez unique de cette obscure histoire. La folie ambiante est assurée par des effets spéciaux absolument dingues, à la fois macabre et somptueux. Et quel déchaînement de couleurs, on se croirait chez Mario Bava ou Dario Argento. HAUSU est un film vraiment très bizarre et très captivant. Un mélange iconoclaste qui tient autant du cinéma d'horreur que de la comédie pure, presque parodique. Et ce ton très léger qui se dégage du long-métrage, presque enfantin... C'est vraiment très étrange, à nulle autre pareil. Sans aucun doute l'un des films les plus fous qu'il m'ait été donné de voir. J'ai déjà envie de le revoir. Fabuleux!

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