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The Shape of Water - Guillermo del Toro - 2017


Jeremie

Messages recommandés

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L'affiche dessinée n'a pas été gardé pour la France et on a eu droit à un titre littéral à la québécoise

 

Dans les années 50, Elisa passe son temps à récurer le sol d'un laboratoire gouvernemental dirigé par l'intimant Richard Strickland. Celui-ci ramène un curieux spécimen d'Amérique du Sud, un homme poisson particulièrement agressif. La jeune femme, malgré le danger, se sent irrémédiablement attirée par la créature et décide de la secourir...

 

Je trouve ça très plaisant que Del Toro soit enfin célébré (les Oscars arrivent, et le film n'en sortira sans doute pas bredouille) et qu'il fasse enfin ce qu'il veut à Hollywood mais c'est quand même loin d'être le chef d'oeuvre vendu hélas Mais il faut relativiser bon, c'est quand même très au dessus de 90% de ce qu'on bouffe actuellement ! C'est un blockbuster adulte, qui assume totalement son Rated-R, avec une relation belle/bête ici totalement sexuée et assumée, ce qui est assez rare pour être soulignée ! Il y a un rapport au sexe assez décomplexé, une vraie violence frontale...j'avoue que je m'y attendais pas vu le sujet. Le quatuor Hawkings/Jenkins/Spencer/Stuhlbarg est formidable : la passion des outcasts a quelque chose d'assez Burtonien, et le choix des années 50 est d'autant mieux choisie. J'aime beaucoup ce personnage de dessinateur homo qui pour une fois, échappe aux clichés hollywoodiens (et miracle, il ne meurt pas !). Après j'ai trouvé Shannon un peu en sous-régime, et son perso de bad guy ne renouvelle pas la galerie de méchants Deltororien : glacial, sadique, frustré. Le coup des doigts c'est quand même bien crade...

 

La créature est absolument sublime, mais un peu sous-exploitée à mon humble avis : le seul moment où l'on adopte son point de vue, elle bouffe un chat. Ok, bon. C'est là où le bas blesse : j'ai eu un peu de mal à croire à tout ça, c'est un peu toc et surtout SURTOUT je ne comprends pas les choix de Del Toro en terme d'atmosphère. On est aux States dans les 50's, et a on une b.o façon Amelie Poulain/Montmartre totalement hors sujet d'ailleurs Jeunet crie actuellement au plagiat

Ce seul choix m'a tué un peu dans l'oeuf toute tentative d'émotion, malgré une jolie (et inattendue) scène musicale. Quant

au twist final, il explique bien pourquoi Elisa est attirée aussi rapidement pour la créature, mais ça remet bien la romance sur les marches d'un truc plus conventionnel. Oh bah, faudrait surtout pas que ce soit de la zoophilie

 

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Perso, j'ai adoré ! Bon, je suis un fan inconditionnel de Jack Arnold et plus particulièrement de L'Étrange Créature du Lac Noir (le ChériBibi n°10 à paraître devrait vous en convaincre !*) depuis une certaine Dernière séance du 19 octobre 1982, mais à part Le Labyrinthe de Pan et Mimic (film avec lequel je l'ai découvert) qui m'ont vraiment botté, j'avais toujours trouvé les films de Del Toro sympathiques sans être retourné non plus.

Là, on a non seulement un hommage au "Gill-Man" de toute beauté esthétique, mais qui rend aussi parfaitement le contexte politique post-maccarthyste en pleine guerre froide (le film se passe en 1962 si je me rappelle bien). Ce qui fait aussi partie de l'hommage vu comment la paranoïa anti-rouges s'est abattue sur les faiseurs de la série B des 50's (William Alland, producteur des films d'Arnold et Arthur Ross -l'un des scénaristes de Creature From The Black Lagoon seront entre autres emmerdés par la sinistre chasse aux sorcières).

Comme tu dis, le casting est épatant (mention spéciale à Sally Hawkins que j'avais adoré dans Paddington 1 & 2), je trouve que la musique fonctionne très bien (ça fait plaisir d'entendre Piaf autrement que chez Jeunet justement -j'ai détesté Amélie Poulain) et a toute sa place dans l'histoire, ce qui est rare.

Et puis merde, sans la dévoiler, la dernière partie rend enfin justice à la Créature qui, dans la "trilogie" originale, se la mettait sur l'oreille façon Jean-Claude Duss...

 

Le film de Jack Arnold (Creature From The Black Lagoon) a marqué l'enfance de del Toro (comme la mienne) et l'on sent vraiment qu'il a mis tout son coeur et son talent -et celui de son équipe- dans ce film (The Shape Of Water). Qu'il décroche les lauriers institutionnels en vigueur -Golden Globes, Oscars etc- n'est finalement peut-être qu'une preuve qu'un cinéma de genre se prenant au sérieux arrive enfin à être reconnu, en dehors des esbrouffes farcies de clins d'oeils (trop) référentiels d'un Tarantino. Et puis on s'en fout des lauriers non ? On veut du varech !

 

* http://www.cheribibi.net

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  • 2 weeks later...

Je suis réconcilié avec Del Toro! Le premier que je digère depuis "L'échine du Diable". Plus que ça, j'ai été littéralement conquis par la chose. Entre la beauté plastique, les personnages, les décors, l'humour noir (les doigts de Shannon) et l'histoire elle-même, difficile de ne pas craquer! C'est du vrai beau cinéma qui fait voyager, qui fait rire, qui émeut, qui émerveille..... Ca n'arrive pas tous les jours.

Alors il y a bien deux petits éléments qui fâchent, et c'est bien dommage: l'accordéon Amélie Poulain cité plus haut (mais pourquoi???), et

 

la créature souffrante se prend deux bastos dans le buffet pour revenir à la vie plus forte qu'avant.... hein?

 

Mais sinon c'était vraiment très très bien, et je ne pensais pas dire cela un jour d'un film signé par ce bouffeur de burritos.

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Je rejoins pas mal l'avis de Jérémie.

 

C'est bien, voire très bien, on est content que des films comme celui-là se fassent, alors qu'en plus il soit célébré et récompensé, c'est top, mais j'arrive pas à crier au génie non plus !

 

Après, pour être franc, ça me fait ça sur à peu près toute la filmo de Del Toro. J'aime le gars, son univers, ses références, ce qu'il tente. Ca fonctionne, ses films sont bons, mais ça n'a jamais été le claquage de beignet non plus, il manque toujours un petit "je ne sais quoi" pour que ça me marque plus que ça ou que j'adore une de ses œuvres...

 

Donc voilà, un bon moment, un bon film, c'est déjà pas mal.

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  • 2 months later...

Pareil que vous tous, ému par le film mais pas bouleversé. Mais j'aime le coté humble de la réalisation de Del Toro, y a aucun choix de poseur, tout est au service de cette belle histoire. La créature est quand même magnifique Pas fan du passage musicale, perso.

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  • 5 months later...

c'est très joli, très maîtrisé, ambiance 50's sympa, mais comme un peu tout le monde ça ne m'a pas spécialement remué.

je trouve que la créature passe trop au second plan, sans compter qu'il ne s'exprime ni avec la voix, ni avec le regard, pas de quoi créer beaucoup d'empathie. j'ai trouvé par exemple le personnage de la collègue zelda-dalila nettement plus intéressant et j'aurais finalement préféré un film sur sa vie.

mais surtout j'ai eu l'impression d'avoir déjà vu ce film : c'était il y a 20 ans et ça s'appelait la Ligne Verte.

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  • 4 months later...

Un film très... Vert.

Des décors aux éclairages en passant par la gelée au citron, y'a eu comme une promo sur le vert chez Del Toro.

 

Passé l'impression de voir un film se déroulant dans des toilettes d'hôpital, on peut apprécier cette belle histoire un peu déviante.

Développant une thématique renvoyant à Hellboy 2 avec une touche de Labyrinthe de Pan, Del Toro camoufle finalement sous sa bonhommie une oeuvre misanthrope où l'humain n'a jamais le bon rôle.

 

 

Et après Justice League, ça fait du bien de voir un film "organique".

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