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A Hole in My Heart - Lukas Moodysson (2004)


Steve

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aka Ett Hål i mitt hjärta

 

 

Un petit appartement de banlieue en Suède. Rickard et son ami Geko tourne des films pornos amateurs avec une jeune fille du nom de Tess, qui n'aspire qu'à devenir célèbre. Le fille de Rickard, Eric, vit reclu dans l'appartement et observe la décadence de l'être humain.

 

Je suis un grand admirateur des premiers films de Lukas Moodysson (*), et j'attendais avec beaucoup d'impatience son dernier film, annoncé comme son plus audacieux, un véritable coup de poing pour certains, un objet faussement scandaleux et prétentieux pour d'autres. Tourné dans le plus grand secret en vidéo dans un appartement avec 4 acteurs amateurs, "A Hole in My Heart" fit parler de lui rapidement à sa sortie en Suède et ses passages dans les festivals internationaux grace à son contenu malsain, de mauvais gout disaient certains, en tout cas très très choquant à croire les premiers spectateurs.

 

Il est vrai que le but de Moodysson ici, encore plus que dans ses films précédents, est de choquer son public. Si dans "Fucking Amal", le résultat ne dépassait pas le stade de la thématique tabou, et dans "Together" le stade de la reflexion sur une certaine forme de société ; dans "Lilja 4-ever", Moodysson commencait à vouloir violenter psychologiquement le spectateur avec sa thématique glauque et son imagerie déprimante. Il franchit donc un nouveau stade avec ce nouveau film, où vomi, gros plans de scènes chirurgicales, sang, armes, sexe, urine, sodomie se partage la vedette pendant 90 minutes, le tout délivré comme une oeuvre d'art contemporain, avec ses effets visuels stroboscopiques et ses sons stridents.

 

Audacieux, "A Hole in My Heart" l'est vraiment, à de nombreuses reprises, on sent poindre des reflections interessantes sur la nouvelle dépravation de l'être humain en ce nouveau siècle. Mais Moodysson atteint ici ses limites, et la sauce ne prend plus. Entre des séquences grossièrement métophoriques, des dialogues quelque peu pompeux, et des images qui ne choqueront que les âmes définitivement sensibles car dépourvu de tout point de vue. Finalement, en réalisant un film contre la pornographie, Moodysson tombe en plein dans le panneau, en utilisant exactement les même ressorts esthétiques et artistiques.

 

Le film est inabouti, et c'est d'autant plus dommage qu'il y avait vraiment matière à faire un OFNI digne de ce nom. Certains y ont vu une relecture des écrits de Sade, d'autres carrément un digne successeur du Salo de Pasolini. Je suis très loin de confirmer, et ça me déçoit de la part de Lukas Moodysson.

 

 

 

* Lukas Moodysson - Filmography :

 

Bara prata lite (1997) - court-métrage - 5/5

Fucking Amal (1998) - 4/5

Tillsammans - Together (2000) - 4/5

Lilja 4-ever (2002) - 5/5

Terrorists - The Kids They Sentenced (2003) - Documentaire - 4/5

Ett Hål i mitt hjärta - A Hole in My Heart (2004) - 2/5

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  • 1 year later...

Vraiment de la merde !

Venant de la part de Moodysson c'est encore plus regrettable.

Ca ne raconte rien, c'est moche et c'est chiant.

Un film de pote m'aurais parus plus supportable tellement ça blaire l'amateurisme.

 

A noter que le film comporte un paquet de scènes flouté, visiblement des marques de boisson ou de fringue quand ce n'est pas tout simplement un miroir qui devait faire apparaître le cameraman, tout simplement pitoyable

 

Vu sur le dvd Hollandais avec VOSTF et des bonus que je n'ai pas pris la peine de voir tellement j'en ai rien a péter du film.

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  • 1 year later...

Enregistré sur Arte l'autre jour, vu ce soir (après SERENITY, bonjour le grand écart )... et c'est mon premier Moodyson.

Et je suis comme tous mes prestigieux prédecesseurs: c'est quand même du caca! Il y a bien un ou deux moments qui fonctionnent très bien, le moment où le "film" dégénère en snuff. Là, la tension est palpable, c'est assez bien amené, mais peu après ça le film s'enlise dans une sorte de nombrilisme débilitant dans lequel Moodyson semble se perdre à force d'essayer de trouver un moyen choquant et vulgaire mais intelligent pour dénoncer une industrie qu'il considère comme choquante et vulgaire mais stupide. Malheureusement pour lui, il se mord bêtement la queue.

A noter que la fille n'est pas une débutante, comme le suggère Steve, du moins d'après imdb, puisqu'elle est actrice depuis l'âge de 6 ans, a tourné dans pas mal de séries télé et est aujourd'hui la Virginie Effira suédoise... C'est qu'il y a un petit air. Mais c'est pas demain qu'on verra Effira se faire prendre en double pénétration ou se faire vomir dans la bouche

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