Le Fondateur
Aujourd'hui, McDo est l'étendard du niveau zero de la gastronomie, voire, au sens littéral, un fast-food pour clodo outre-Atlantique.
Il faut pour autant imaginer ce que représentait McDonald dans les années 50. Ce que représentait, au pays du drive-in et du dinner, le fait de manger avec les doigts quelque chose cherché soi-même au comptoir et prêt dans la minute.
Le film s'intéresse à Ray Kroc (!), l'homme orchestre de cette révolution. Il s'empare, dans tous les sens du terme, de la formule gagnante d'un bouis bouis californien tenu par les frères McDonald et la développe à travers tous le pays. Une réussite qu'il devra en grande partie à un sens des affaires impitoyables et un cynisme assumé, qui, quitte à pousser l'analyse, aboutieront tant au succès de la franchise qu'à sa dégringolade qualitative.
Le Fondateur ne ment pas sur la marchandise. Loin d'être un feel-good movie autour d'une entreprise familiale de burger, le film nous dresse le portrait progressif d'un enfoiré (Michael Keaton est formidable, faut-il le préciser) qui roulera les fères McDonalds dans la farine sans sourciller. Une réplique illustre assez bien le propos du film "ne faites pas de la restauration, faites de l'immobilier". McDo ce n'est effectivement plus que cela : des établissement optimisés implantés dans des endroits stratégiques et loués aux exploitants.
Reste que le film se voit de cette façon d'un point de vue européen. Comment dans son pays d'origine est perçu Ray Kroc, loup ambitieux qui au nom de l'Amérique développe le buisness de deux ploucs aux petits bras ? (le film n'est pas spécialement empathique envers les frangins McDo). La réponse risque de pas plaire.
Une sucess-story qui sent le burger moisi. Tout le monde finissant milionnaire -le mètre étalon des belles histoires hollywoodienne-, reste à savoir comment la prendre...
(sinon, à l'occasion, n'hésitez pas à m'ouvrir la porte )