Bullet Collector, Alexander Vartanov Un adolescent de 14 ans détestant sa vie tente de fuir une existence dans laquelle il se sent faible et lâche. Entre parcours initiatique et lente descente aux enfers, le jeune héros se trouve complètement impuissant face aux événements qui se succèdent autour de lui et s'invente une réalité qui lui permette de tout affronter avec courage et noblesse. Evoquant le thème universel du passage difficile à l'âge adulte, le film décrit un monde ou une société qui laisse ses enfants livrés à eux-mêmes avec toutes les contradictions liées à ses attentes. De toutes les humiliations subies à l'école, dans la rue et dans sa propre maison jusqu'à son atterrissage dans un foyer de correction, tout nous rappelle «L'enfance d'Ivan» (1962) d'Andreï Tarkovsky et «Les quatre cents coups» (1959) de François Truffaut, dans une approche bien plus brutale et sans pitié. Avouant son admiration pour le réalisateur de la Nouvelle Vague française, Alexander Vartanov réalise un hommage qu'il transpose à une réalité bien russe, à savoir cruelle et dure comme le fer. Journaliste et directeur de théâtre pendant près de 10 ans, il s'agit du premier film du réalisateur moscovite, produit en partie par lui-même, qui dans la lancée se trouve déjà sur la finition de son prochain «Till Night Tear Us Apart». (LUFF) Le film a été présenté à l'Etrange, je l'ai vu au LUFF, où il a reçu un prix (mais pas LE prix, à priori) Claquage de beignet pour ma part : la première heure du film est absolument géniale, les plans sont très beaux et le scénario très émouvant. Je regrette que le film traîne en longueur, ça devient particulièrement pénible dans le dernier quart d'heure où on se demande vraiment si ça va finir un jour.