Je viens de poster ma review péniblement écrite sur une autre planète, et comme y'a beaucoup de gens que j'apprécie ici aussi, je vous la livre. Nous sommes aux Etats Unis d'Amérique, en 1988 un peu avant Halloween, en plein pendant la campagne électorale qui voit s'affronter Bush Senior et Dukakis pour le poste de maître du monde. Voilà pour l'ambiance. Donnie, lui, vit au milieu de sa famille américaine faussement souriante, trois enfants-deux parents, dans une High School type avec des profs catastrophiques et d'autres très bons, qui se font virer, des potes un peu niais, une gentille fille bizarre qui pourrait devenir sa petite amie, tout ça dans un petit suburb de banlieue verdoyante comprenant quelques figures locales bien allumées. Il est maître de son monde à lui, car il sait quelque chose que personne d'autre ne sait. Un lapin géant nommé Franck lui apprend pendant ses escapades somnanbuliques que la fin du monde est prévue pour dans 28 jours et des brouettes. Durant ses 28 jours, on va suivre Donnie, qui fait tomber les masques, même si lui même semble un peu perdu, et c'est bouleversant et magique. Une bande-son originalement pop et merveilleuse, des seconds rôles (Noah Whyle, Drew Barrymore, Patrick Swayze...) à contre-emploi et géniaux, un scénario non seulement très opportuniste (un lynch movie de teenagers, un Back to the future tragique ?) mais, de plus, extrêment brillant, une mise en scène à l'avenant, pleine d'idées. Donnie Darko est un film fant(asma)tique sur l'adolescence, sur l'émancipation (école, adultes, famille, médecins), il est aussi et surtout un film sur les voyages dans le temps (voyages que nous avons tous connus avec un peu de volonté (mmh.. ou d'artifices)) Un mélange des genres qui provoque irrémédiablement en moi énormément de débordements lacrymaux, tellement je suis à chaque vision, remué au plus profond. Surtout, si vous êtes anglophone, ne vous précipitez pas sur les éditions DVD américaine et anglaise du "director's cut" (que j'ai vendue pour de vrai à Allan Theo). Cet ersatz est irregardable et sacrilège. Les scènes coupées de la version originale, présentes sur les DVD des premières éditions en Europe suffiront à votre bonheur. DONNIE DARKO IS GOD