Serge Gainsbourg : vie héroïque - Joann Sfar (2010)

[Lord Ruthven]

Il a baisé Brigitte Bardot.

[DPG]

Ben le titre me laissait dubitatif pr la même raison que vous, et la vision du film n'apporte strictement aucun éclairage sur ce point...

[Prodigy]

Connaissant Sfar ça ne doit pas être là par hasard.

[Lord Ruthven]

Face à un gars comme Gainsbourg,la question se pose : fallait-il un biopic flamboyant, policé et irréprochable ? Non, je ne pense pas. Le film de Sfar n'est pas un grand film, il est même assez brinquebalant, mais il est traversé d'une douce folie et d'un côté "paumé" qui va bien à l'auteur de Melody Nelson. On pourrait même dire qu'il a de fait les qualités de ses défauts.

 

Je dois dire que j'ai beaucoup aimé le film de Sfar, qui dépeint tant bien que mal un Gainsbourg en poète maudit, timide, complexé, séduisant les plus belles femmes tout en se voyant lui-même d'une laideur inqualifiable. Le personnage de la Gueule est en cela une très belle idée, sorte de double bouffon dans la peau duquel il peut tout oser. Sfar a d'ailleurs une belle patte, que cela soit pour quelques instants poétiques fort réussis, notamment lors de l'enfance de Lucien, ou dans la période adulte, propice à des moments de folies pures (la nuit chez Vian, la mort du père et l'ahurissante scène qui en découle). Sfar ne s'en montre pas moins parfois maladroit, en mettant toute la période Gainsbarre sur le dos, consciemment ou non, d'une Jane Birkin qui sans doute n'en demendait pas tant. Un parti pris, qui, si tant est que s'en est un, peut laisser perplexe.

 

Du reste, Sarah Forester campe une France Gall en chaussette blanche qui est juste à chier, mais face à ça, nous avons une Juliette Greco vampirique et surtout, Laetitia Casta belle à se damner, qui visiblement s'amuse comme une folle en BB. Et pourtant, dieu sait que je suis pas fanatique des blondes.

 

Plutot que sur son cancer, le film s'achève sur

l'image d'un Gainsbourg apaisé, entouré de ce qui sera sa famille pendant quelques temps

. L'image sans doute que Sfar voulait conservé de cet homme qu'il admire tant.

 

Gainsbourg Vie Heroïque n'est pas parfait, mais est un film sincère, souvent passionnant et qui n'est pas dépourvu d'un certain cachet. On aurait sans doute pu faire mieux, mais là tout de suite, j'ai pas envie de reflechir comment...

 

Mon p'tit coup de coeur à moi.

[Steve]

[FebioFest 2010]

 

J'ai vraiment beaucoup beaucoup aime, je ne saurais dire exactement pourquoi. Peut-etre parce que c'est tout simplement bien raconte, bien interprete, bien photographie, c'est tres chaleureux comme film et tres personnel. Completement l'oppose du Coluche de De Caunes, que j'ai vu cette semaine aussi, et qui m'a fait l'effet d'un film wikipedia.

[Stéphane]

Un film bizarre car le réalisateur y a mis une vraie touche personnelle et qui ne ressemble effectivement à aucun biopic. La première partie est très bonne car c'est peut être la moins connue. Mais après le film tourne pas mal en rond malheureusement. Les conquêtes défilent (Brigitte Bardot ridicule), les musiques aussi ... ça trainasse pas mal malgré quelques scènes marrantes (France Gall) mais le film au lieu de s'ouvrir un peu reste trop nombrilisme. On commence à étouffer petit à petit lors de la période Jane Birkin. L'emmerdement commence même. Heureusement arrive la fin avec l'arrivée de Mylène Jampanoï qui a failli faire craquer ma braguette. La voir se déhancher en boite de nuit est la plus belle scène du film C'est par contre assez déroutant de voir la vie d'un homme à femmes qui soit aussi peu sensuel que ça alors qu'il leur a écris les plus belles chansons de son répertoire. C'est peut être ça le problème du film. La vision de Sfar est peut être intéressante au début mais elle bouffe tout au bout d'un moment, dévient égoïste même et au bout d'un moment agaçante.

[Jeremie]

Decalé, bizarre, c'est le mot. C'est qui ce qui fait, comme dit auparavant, ses faiblesses et en même temps sa singularité, son interêt. Après Bardot, c'est quand même moins intéressant (et Lucy Gordon ressemble à Carla Bruni en plus), mais pour une fois qu'on a un biopic avec une gueule vraiment "autre" (la créature incarnée par Doug Jones est incroyable) et un casting aussi plaisant (Katerine dans le rôle de Vian, je l'attendais celui-là ), on va pas faire la fine gueule. J'ai été surpris aussi de la direction du film qui va à l'encontre du trailer, tirant quant à lui à fond sur le pathos. Sauf que, miracle, se n'est résolument pas le cas ici. Un beau conte baigné d'ombres et de lumières...

 

Alors par contre, si Mouglalis est scotchante en Greco, Forrestier en France Gall (la plus belle fille des années 60 incarnée par l'actrice la plus inssuportable des années 2000, faut le faire) c'est vraiment un blasphème. Et sa prestation sur Baby Pop relève du nanar involontaire (à moins que Sfar voulait vraiment se foutre de la gueule des minettes de l'époque, mais faut pas déconner, elle avait une voix France Gall putain).

 

Pour la peine, punition !!

Modifié le 20 juin 2010 par Invité

[kevo42]

Sauf que, miracle, ne sait résolument pas le cas ici.

 

Je ne comprends pas le sens de cette phrase. Ca me trouble.

[Lord Ruthven]

non mais Baby Pop on va oublier, écoutons ça plutot :

[Basculo Cui Cui]

vu hier soir et j'ai trouvé ca bien terrible, je serai tombé sur ce film gamin, j'aurai été traumatisé par les 2 créatures, surtout la grosse !

[FUCK YOU BILL MURRAY]

Grotesque, mal foutu, pénible, il m'a fallu m'accrocher pour ne pas appuyer sur stop.

 

A force de vouloir sortir des chemins balisés du biopic, s'éloigner du "réel", de la chronologie et de l'histoire, je trouve que Sfar ne raconte... strictement rien. Pire, après la vision de ce film , on a juste l'impression d'en savoir encore moins sur Gainsbourg qu'on en savait.

Ça part sur l'évocation de ses rapports amour/haine avec son judaïsme avant de se concentrer quasiment uniquement sur ses relations avec ses femmes. Clairement pas l'aspect le plus intéressant de la vie de Gainsbourg. Le film est une succession de scènettes dont la succession ne construit rien.

Au lieu de filmer un scénario, ça m'a donné l'impression que Sfar filmait ses notes.

 

Le double-marionnette de Gainsbourg est un vrai boulet, ne sert pas à grand chose narrativement parlant, sans parler de l'extrême lourdeur de la métaphore. Elmosino est plutôt bon au début et plus le film avance, moins il est convainquant. Le final dans la partie Gainsbarre est carrément embarrassante.

 

Pour le reste, plein de scène (surtout au début) font penser à du Jeunet ou du Gondry mal dégrossi, la pseudo poésie dont Sfar saupoudre son film est juste de la "poésie de spot publicitaire" (les scènes sur la plage m'ont vraiment envie de m'acheter un téléphone portable).

 

Mais la cerise sur le gâteau, c'est quand même la petite note d'intention de Sfar à la fin du film... "J'ai pas voulu parler de la "vraie" vie de Gainsbourg, mais plutôt de ses mensonges". Hey couillon, tu savais pas que les notes d'intentions étaient destinées aux producteurs du film, et que, logiquement, si tu as bien fait ton boulot, tu n'as logiquement pas besoin d'expliquer ton film au public ?

 

Détestable de bout en bout.

[Bast]

Je découvre les avis négatifs avec beaucoup de surprise.

Vu sur le Blue ray qui claque bieng

J'aime beaucoup le travail de Sfar en BD et j'etait plutôt impatient/inquiet de son passage au cinéma et surtout avec ce sujet.

Et ben une très grande réussite pour moi alors que c'était vraiment pas gagné d'avance.

 

Quelques reproches mais vraiment mineur par rapport au plaisir que j'ai pris :

- les arrangements musicaux : je comprends pas sur le coup , réarranger Gainsbourg, c'est ambitieux ... et donc en moins bien forcement

- BB/ Casta => ca marche pas, la ressemblance y est mais ca ne le fait pas du tout et pourtant on aimerait être a la place du Lulu dans les deux cas

- la scène face aux parachutistes est un peu ridicule j'en convient

- le film s'essouffle un peu sur la dernière partie

A part ça ...

A revoir très prochainement pour me confirmer tout ça

[MONSIEUR OUINE]

Plutôt revoir un Brillante Mendoza que "ça" !

[Tomfincher]

Beaucoup aimé aussi. Quand un artiste parle d'un autre artiste, c'est certains que ça peut en laisser sur le bord de la route.

[MONSIEUR OUINE]

Ça doit être ça. Je hais les artistes.

[Tomfincher]

Je ne juge pas, je dis juste qu'on peut ne pas etre touché par la rencontre de deux univers bien définis. Ça fait un gloubiboulga qu'on peut ne pas trouver digeste.

[Kerozene]

J'ai bien aimé, c'est complètement imparfait, un peu farfelu, ça se cherche, ça ne raconte rien, mais surtout ça ne dresse en aucun cas le portrait d'un héros, ça ne magnifie pas Gainsbourg, ça ne cherche pas à en faire ce qu'il n'était pas. J'ai bien aimé cet univers gentiment surréaliste, et surtout, j'ai trouvé l'interprétation principale tout à fait remarquable.

Par contre, ce n'est jamais passionnant, il se dégage du film une sorte de légèreté, de nonchalance qui en font un joli et amusant produit de déco. Ca ne m'a pas dérangé vu que je n'attendais rien de la chose, mais je doute que ce soit l'intention de départ.

[Prodigy]

Je pense tout comme Kéro. Je m'attendais à pas aimer (j'ai eu un peu peur au début), mais c'est original, bien foutu, visuellement très joli, et effectivement ça nous épargne la chienlit des bios à dates.

 

Les reprises de Gainsbourg sont tolérables à part 1 ou 2 qui m'ont vrillé les oreilles, mais on s'en fout.

 

Par contre j'ai trouvé que vers la fin ça accélérait et ça devenait un peu brouillon comme si Sfar avait pas eu le temps de tout mettre dans son film.

[Benj]

J'ai pas aimé tout le film, la dernière partie est vraiment foireuse, on dirait une sale parodie de Gainsbarre avec Elmosnino même pas grossi pour l'occasion. Et on ne sait vraiment pas pourquoi il passe du mec cool au mec bordeline.

Par contre toute la partie de l'enfance jusqu'à BB est formidable. Sfar sait choisir ses actrices

Laetitia Casta est à mourir de beauté

Et oui Sara Forestier en France Gall c'est la pire idée du film.

L'idée du double est pas ultra pertinente pour moi mais au moins on a effectivement un biopic un peu différent du reste.

 

Et j'avais oublié l'existence de Coluche, c'est l'histoire d'un mec