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Le salaire de la peur - HG Clouzot - 1953


MartinG

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Du film de Clouzot, on retient toujours la partie thriller, d'une précision et d'un suspense redoutables, où quatre « morts qui marchent » convoient deux camions chargés de nitroglycérine. Véritable enfer en mouvement où la mort attend à chaque tournant, où la peur vrille les tripes et met les hommes à nu. Mais, avant ce voyage aussi soufflant que bouleversant, Clouzot se paie le luxe d'une introduction d'une heure à Las Piedras, bled putride d'Amérique du Sud où croupissent des épaves de toutes nationalités. Son implacable réalisme noir est dans ce premier enfer, immobile et poisseux, cette prison à ciel ouvert et plombé. Et dire que c'est en Camargue que Clouzot a réussi à créer de toutes pièces cette atmosphère de bout du monde qui transpire le vice et la lutte pour la survie...

 

Pour une poignée de dollars, de quoi sortir de ce trou à rats, Mario, Jo, Luigi et Bimba acceptent donc la mission suicide proposée par une cynique compagnie pétrolière américaine. Sur la route, Clouzot se délecte de l'inversion des rapports entre Mario (Montand) et Jo (Vanel), son aîné. Plus le caïd se dégonfle, lâche et pathétique, plus le jeunot le maltraite, l'humilie. Sadomasochisme cher au réalisateur des Diaboliques, qui en profite pour imposer à ses acteurs des scènes physiques et salissantes. En Mario, personnage bestial et complexe dont le courage se nourrit de cruauté, Yves Montand trouvait son premier grand rôle, et peut-être son meilleur. En face de lui, en vieil animal blessé demandant grâce, Charles Vanel est époustouflant. On pense à Albert Camus, à sa vision de l'homme : un condamné à mort lucide qui trouve dans le défi une raison d'avancer, d'exister.

 

Je l'avais jamais vu Merci Arte!

 

Chef d'oeuvre je sais pas, mais c'était BIEN !

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Chef d'oeuvre. Ce film te fait réfléchir à 2 fois avant de manipuler de la nitroglycérine. Le film accumule les morceaux de bravoure: la mare de pétrole , le virage sur le pont, le rocher à éclater.

Niveau suspense, le film explose le remake de Friedkin qui est bon aussi mais un bon cran en dessous.

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Un voyage au bout de l'enfer qui commence d'une manière curieusement gay (Montand et son petit foulard qui se pomponne avant d'aller rencontrer "un homme,un vrai" ) et vire au crépusculaire le plus total, dans tous les sens du terme.

 

Et quelle fin !

 

C'est un film qui m'a beaucoup marqué môme. Son ambiance bizarre, son côté "Casablanca avec des camions"...Je crois que j'adore ce film.

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Chefdoeuvresme total. Revu sur Arte, visiblement c'était bien une copie HD, donc bonnard. Que dire, le passage de relai Vanel/Montand, la mauviette qui devient bourreau et le dur qui s'étale comme une merde ("mais pourquoi t'es aussi vache avec moi", terrible), la couche de psycho-sado-maso sur la bonne compote de suspense, du grand grand art.

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