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Les lévres rouges - Harry Kumel - 1971


Jeremie

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Stefan vient d'épouser Valerie et voilà que les époux traversent la belgique en direction du manoir familial. Mais Stefan, visiblement peu pressé de rejoindre sa mère, préfère s'arrêter dans un hôtel à Ostende. Saison morte oblige, personne ne fréquente l'hôtel si ce n'est une cliente d'une exceptionnelle beauté, la Comtesse Elizabeth Bathory, qui se fascine très vite pour le jeune couple...

 

Très belle modernisation du mythe de Bathory, ici à cent lieues de l'image de harpie gothique qu'on ai pu lui livrer au cinéma ou dans l'art : Delphine Serig excelle en "comtesse rouge", hors du temps, hors des modes, à la sensualité perverse finement calculée et aux appétits mystérieux. Une Bathory lumineuse, desormais bourgeoise lesbienne saignant les jeunes filles sur son passage : Serig est la classe même.

 

Compte tenu du sujet (on aura très vite compris que la Bathory souhaite "remplacée" sa compagne actuelle), c'est quand même un peu trop long : le couple Stefan/Valérie est pourtant assez tordu, en particulier le personnage de Stefan, difficile à cerner (serait-il un psychopathe en puissance ?). J'ai pas saisi l'interêt de la sous-intrigue lié à la "mère"

en fait une grande folle

qui se relève surtout un detail bizarre de plus. Mais j'aime bien...

 

Malgré la durée et quelques maladresses (le discours sadique sur les tortures entre Stefan et la comtesse est emmenée de manière bien grossière), ça reste quand même une production fantastique hexagonale de très haut standing : on est loin des autres mini-classiques du cinéma bis comme Vampyres (plus marquant dans l'horreur et l'érotisme mais diablement plus chiant) ou Vampyros Lesbos (plus free-style, Franco oblige) ; Kumel a un sens de l'esthétique et du filmage bien supérieur, snas parler du score génial de François de Roubaix

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  • 6 years later...

Revu sur le BR de Blue Underground, très beau, très précis. J'ai été surpris de voir La mariée sanglante dans les bonus ! Même si c'est une copie SD en anglais seulement, j'étais pas du tout au courant. Sympa quand même.

 

J'ai revu un peu à la baisse ces lèvres rouges, bien que ma première vision ne semblait pas non plus hyper enthousiaste. Je ne savais pas que le film avait été tourné en anglais, et j'ai vite zappé la vf (quand même présente sur le BR). Rien que pour entendre Seyrig...

On se laisse prendre par l'ambiance mais les enjeux sont faibles : on voit vite où veut en venir Bathory, et les situations s'étirent...

Par contre j'avais totalement oublié la scène finale où

l’héroïne vampirisée s'en sort et continue son épopée

et surtout à quel point Les Prédateurs en est un remake à peine déguisé. La réalisation est superbe, et à mille lieues d'un Vampyros Lesbos réalisé à la ramasse sous couvert d'être "psychédélique". Ce qui n'empêche des scènes bien ridicules, comme

la mort de Valerie, qui glisse sur un rasoir parce que terrifiée par l'eau de la douche ou l'agression de Stephen avec une coupelle en verre. Que c'est con...

 

Je me rappelais pas non plus de la scène de la cape façon chauve-souris, qui détonne complètement avec l'illustration assez sobre du vampirisme. Dommage.

 

Bien sûr il y a Seyrig, tout le côté queer du film (toujours très intéressant), des perso jamais manichéens...ça reste quand même un bon film fantastique français. Mais Malpertuis (toujours pas prévu en HD) était bien plus abouti dans mes souvenirs...

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