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Her - Spike Jonze, 2013


Kerozene

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  • 6 months later...

Bah, malgré une durée trop longue de 20min (ca dure 2h quand meme), c'est quand meme vraiment bien et beau.

Juste la limite mais aussi l'intellingence du film est d'avoir suivi le schema classique d'une histoire d'amour realiste, avec avec un OS.

Ca donne un décalage qui fout tantot une bonne mélancolie, mais aussi quelques scenes ou je voyais le recit comme une comedie noire sur l'absurdité de la situation.

je ne suis pas sur que c'etait voulu

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J'ai envie de dire mais en même temps, ça fait quand même du bien un aussi joli film.

Le film arrive déjà à un moment de ma vie qui m'a fait tout de suite senti concerné (non je ne sors pas un OS ), et en même temps ça m'a pas renversé émotionnellement. Allez savoir pourquoi...

Il n'empêche que j'ai apprécié que Jonze ne déverse une vieille guimauve SF (y'a des moments limite malsain, comme la scène de la chatroom ou celle de la "doublure") mais livre un vrai beau film intelligent, avec une vision du futur à la fois hypsterisante, terrifiante, virtuelle et confortable, donc tout à fait dans la droite lignée de ce qu'on vit aujourd'hui. Je pense que je risque d’apprécier encore plus avec le temps...

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  • 2 weeks later...

Effectivement un chouïa trop long mais sinon, du high level du début à la fin.

 

Ce qui est curieux, c'est que, malgré les multiples pistes et interprétations possibles, je ne suis pas certain de quoi cause réellement le film ni où il veut vraiment en venir.

Mais qu'importe tant on se laisse porter par le ton, à la fois mélancolique et curieusement apaisé.

 

Et bravo à Jonze d'avoir eu les couilles de tenir jusqu'au bout de sa drôle d'histoire sans jamais déraper ni tomber dans le n'importe quoi.

Son talent permettant de rendre la situation logique et même touchante...

 

Quant à Joaquin Phoenix, qu'on me prouve qu'il n'est pas l'acteur le plus doué de sa génération...

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  • 2 weeks later...

Etonnant! Le monde futur dans "Her" n'a rien à voir avec "Robocop", "Oblivion", "Elysium" ou "Les Nouveaux barbares", mais il est tout aussi flippant, voire encore plus tant il est proche de notre société désincarnée évoluant dans un idéal qui tend vers l'univers 3.0 dépeint dans le film. Sous ses atours de love-story attachante, son verni rutilant et ses petites balades musicales pleines d'innocence, le futur selon Jonze est finalement celui de la déshumanisation, de la solitude et de l'uniformisation la plus désespérante. Au final, "Her" illustre le pathétisme des rapports virtuels auxquels nous risquons bientôt de nous limiter. Où un chat sexuel (ça se dit ça?) est finalement moins pire qu'une vie auprès d'une voix artificielle, aussi attentionnée et sensuelle soit-elle. On aurait tort de n'y voir qu'une jolie bluette.

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Je modère l'enthousiasme qui semble présent ici en conseillant carrément de ne pas y aller. Si comme moi, c'était juste pour voir, sans y croire et avec un léger a priori, ce sera très probablement une longue traversée de la jungle des images léchées et creuses.

 

Voilà, m'y suis copieusement ennuyé, et n'ai jamais réussi à voir autre chose qu'une interminable série de clichés pour la future campagne Orange ou quelque autre pourvoyeur d'un monde feutré.

 

PS: Je me demande si une pièce radiophonique n'aurait pas suffi à soutenir le propos

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  • 3 weeks later...

Oublié d'en parler aussi, alors que pourtant j'ai adoré.

 

Superbement filmé, avec un environnement bien pensé (le fait de ne pas trop savoir où se situe le film est une bonne idée, avec le fait d'avoir tourné ça dans plusieurs pays différents (dont la Chine)) et surtout qui réussit à maintenir son sujet de bout en bout, sans se répéter, et sans tomber dans des pathos que l'on aurait pu craindre avec un tel sujet. C'est d'ailleurs là où il est le plus fort, c'est que le film est assez malin pour ne pas faire de la morale type "bouh bouh ouin ouin les nouvelles technologies c'est caca et on se renferme devant nos écrans hors de la vraie vie réelle", mais est bien écrit pour que l'on puisse se faire son propre avis. Bref, un très bon film.

 

Et je suis entièrement d'accord avec Kérozène, le futur dépeint dans ce film m'a assez fait froid dans le dos malgré cet aspect très solaire et rayonnant. Je crois que le moment qui m'a fait dire ça, c'est l'endroit où travaille l'amie de Theodore, Amy, une boîte de jeux vidéos et de logiciels appelée "Be Perfect". C'est encore une fois la force de l'écriture, dans un monde en apparence amical, sans rendre des menaces forcément apparentes, existent des sociétés qui exigent de vous que vous soyez de bons soldats, et c'est devenu "normal" dans ce monde (sans pour autant être ultra surligné et jeté à la gueule du spectateur). Plein d'autres détails reprennent un peu cette idée et c'est franchement pas mal du tout.

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  • 4 years later...

Je m'en suis tenu à l'écart pendant un bout de temps parce que je n'imaginais pas que voir un hipster qui drague le "siri" de son iphone puisse m'amuser plus de 5 minutes...

 

En fait on dirait un épisode de Black Mirror qui dure 2h, mais un bon épisode, donc ça passe très bien.

 

Le film est avant tout dominé par la solitude et ce sentiment bien présent de dystopie soft. Les interactions entre être humains sont réduites au strict minimum et presque toujours source d'incompréhension ou de profond malaise (chatroom, plan cul, remplaçante, amis ou collègues bizarres,...). Le boulot même du héros, aussi sympa que puisse être son cadre de travail, donne le ton du niveau d'autisme général. L'angoisse sourde d'un monde vu comme un grand café starbucks.

 

Je ne sais pas si c'est l'époque qui veut ça ou si c'est censé accentuer le malaise mais il y a de brèves effusions de vulgarité qui semblent en décalage avec cet univers policé. Je pense par exemple au dessin des aliens qui baisent, au jeu video avec le personnage injurieux ou à celui avec la mère qui se tape le frigo. J'y vois un autre reflet (volontaire?) de notre société 2.0 où il est de bon ton d'être "trash" du moment qu'on ne critique rien.

 

Enfin la prestation de phoenix est remarquable, surtout qu'il interprète quand même le roi des loseurs

jeté par sa femme, jeté par ses plans culs, jeté par son ordinateur

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  • 7 months later...

Quand j'y repense absolument TOUS les films de Jonze m'ont ému à différents niveaux et je sais pas pourquoi je pense jamais à ce mec quand il s'agit d'évoquer mes cinéastes contemporains préférés...

 

Joaquin Phoenix est vraiment un tout tout grand...(la scène où il apprend que sa meuf virtuelle est en fait en plein gang bang avec genre 8000 autres personnes, son monde s'écroule...tellement bien interprété).

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