Mike Hunter Posted June 11, 2017 Share Posted June 11, 2017 Affiche un poil racoleuse par rapport au film... La petite Vera a 18 ans. Comme beaucoup de jeunes filles, elle aime sortir avec des garçons, fumer, porter des mini-jupes et faire tourner ses parents en bourriques. Mais la petite Vera ne vit pas à Rome, Paris ou Londres, mais dans un petite ville industrielle perdue en URSS. Au début des années 80, les dirigeants soviétiques prirent conscience que le communisme était un échec absolu que cela soit sur les aspects économiques, scientifiques ou militaires. Pour éviter que le régime ne sombre, ils nommèrent à la tête de l'Etat un jeune réformateur, Mikhaïl GORBATCHEV, qui mit en place plusieurs mesures censées libéraliser l'économie. Cet ensemble de mesures a été appelée Perestroïka, c'est-à-dire Reconstruction en russe. Parallèlement au volet économique, d'autres directives atténuèrent la censure officielle et permirent une relative liberté d'expression. On appela cet assouplissement la Glasnost (Transparence en russe). La petite Vera est né dans ce contexte de régime agonisant. Le film fut un choc lors de sa sortie car il montrait une jeunesse soviétique perdue, sans avenir et bien éloignée des idéaux communistes. Cinquante millions de soviétiques allèrent le voir en salles (d'ailleurs il contient la première scène de sexe d'un film soviétique ayant un visa de sortie officielle). La petite Vera est avant tout un drame social sur une gamine qui doit grandir mais n'arrive pas à trouver sa place. Le film est porté par la prestation de son actrice principale dont le personnage passe peu à peu de morveuse immature et insupportable à une jeune femme qui doit affronter ses responsabilités. La petite Vera n'est pas réellement critique vis-à-vis du régime, mais montre bien que l'URSS n'était plus le paradis ouvrier qu'il prétendait être. L'intelligence du propos du réalisateur est de ne pas désigner un coupable: on n'est pas dans un mélodrame à la Ken LOACH où les héros sont les victimes de la répression d'un État borné, aveugle et sourd. Vera est né au mauvais endroit et au mauvais moment, mais elle est aussi victime de son comportement et de ses choix. D'ailleurs, à l'exception d'une descente de police lors d'un concert qui vire en bagarre générale, on sent assez peu la répression et la paranoïa d'état. Il est vrai que les personnages ne se mêlent pas de politique, mais leur vie quotidienne n'est pas réellement impactée par la mainmise du parti. Visuellement, le film est assez moche: tourné en caméra à l'épaule et en lumière naturelle, il souffre d'une qualité d'image médiocre, particulièrement pour les scènes nocturnes. Cependant le réalisateur, dont c'était le premier film, n'a pas forcément eu les moyens qu'il désirait. Le film fut distribué en Occident, et Natalya NEGODA acquit une telle notoriété qu'elle posa nue en couverture de Play Boy. Link to comment Share on other sites More sharing options...
Nice Panda Posted June 11, 2017 Share Posted June 11, 2017 Chapeau pour ces reviews qui sont toujours un plaisir. Link to comment Share on other sites More sharing options...
burialoftherats Posted June 14, 2017 Share Posted June 14, 2017 Bien joue Matt Hunter! Bientot une review de Green Elephant ? Link to comment Share on other sites More sharing options...
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