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Antebellum - Gérard Bush, Christopher Renz - 2020


kevo42

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Une esclave cherche à s'évader d'une plantation de coton sudiste. La réalité est néanmoins plus complexe que cela, mais pas trop complexe quand même.

Disons qu'en gros, c'est la BD de valeurs actuelles sur Danièle Obono, le film.

 

 

Le teaser qui balance tous les twists du film dans la plus grande tranquillité

 

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Drôle de film que ce Antebellum. Dans son montage, tout semble fait pour ménager un effet de surprise qui ne fonctionne pas, car toutes les bandes annonces et toute la promo grille le truc. Du coup, je ne sais même pas comment vous en parler. Faire comme si vous ne saviez pas de quoi ça parle ? Ou se dire que l'on s'en fout, on "divulgâche" tranquille.

 

Le film a quelques qualités. Il est soigné visuellement, Janelle Monae est super (de manière générale d'ailleurs), et on ne s'ennuie pas trop. Mais dans l'ensemble c'est loin d'être dingue.

 

Premier problème, le film est extrêmement superficiel. On a des femmes noires puissantes, des blancs racistes, et une opposition qui s'exprime de la plus brute des façons : l'esclavage. D'un côté, l'idée d'avoir de puissants hommes blancs qui vivent dans ce fantasme est pas absurde, tant le racisme de certains pro-trump est caricatural. D'un autre côté, malheureusement, la discrimination américaine est beaucoup plus louvoyante : la police tue mais a toujours le prétexte d'avoir pensé que la personne était criminelle. Les cartes électorales sont trafiquées pour minimiser le vote noir, et / ou l'on met moins de bureaux de votes dans leurs quartiers pour biaiser le résultat. Même si la symbolique sudiste est forte, je ne sais pas si ce côté reconstitution historique est intéressant.

Ce que j'ai trouvé le plus intéressant dans l'aspect politique du film est encore le portrait de cette classe aisée noire, qui a un poids intellectuel important, fait du yoga, et se sent forte dans cette Amérique. Bon, ça ne va pas beaucoup plus loin qu'un clip de Beyoncé non plus, et la conférence de Janelle n'est pas au top niveau du ted talk.

 

Deuxième problème : le film n'est pas non plus un vrai film d'horreur. Il y a un sujet d'horreur dont on devine très bien le potentiel, celui de l'enlèvement, de l'injustice qui lui est lié, de la perte d'espoir et de la brisure psychologique. Mais le film n'appuie pas vraiment là-dessus, sautant des éléments que l'on devine important pour le personnage (notamment par rapport à la première séquence, qui n'est jamais contextualisée), ne précisant aucun personnage secondaire, tous restant très schématiques.

 

Je serai curieux d'ailleurs de savoir si le montage du film était prévu ainsi dès le départ. Le flashback, situé au milieu du film, contient en effet des éléments d'annonce de l'horreur à venir, qui n'ont aucun sens, vu que l'on sait déjà quelle est la situation du personnage. Y a un truc pas maîtrisé dans l'histoire, quelque chose de pas approfondi, qui est vraiment dommage, parce que visuellement c'était quand même un peu chouette.

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