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Fatal Frames


Nick Eetah

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C'est mon dernier "coup de coeur" en date. Je me permets de copier-coller ici la chronique que j'ai faite pour nanarland :

 

FATAL FRAMES

 

(Fotogrammi mortali)

 

 

 

Un choc esthétique, une richesse conceptuelle peu commune : «Fatal frames », c’est du costaud, du nanar de luxe. Mais c’est pourtant un effort artistique courageux, de la part d’un réalisateur sincère : un casting trois étoiles, un scénario ambitieux, des efforts techniques considérables, pour aboutir à une authentique apothéose de mauvais goût. Autant dire que malgré l’intense plaisir kitsch que l’on peut prendre à la vision de ce film, un petit remord étreint le chroniqueur nanar au moment d’attaquer la dissection de ce chef-d’œuvre naufragé.

 

 

Car si un film mérita le qualificatif de film maudit, c’est bien ce «Fatal Frames» qui ambitionnait de relancer le thriller italien de la grande époque. Al Festa, réalisateur de clips, avait pour but de se positionner en nouveau Dario Argento, avec ce giallo à grand spectacle, bénéficiant d’un casting international : parmi les comédiens, on comptait quelques pointures comme Donald Pleasence, dans le rôle d’un profiler du FBI, et Rossano Brazzi, vétéran du cinéma italien. Le film devait en outre mettre sur orbite la carrière de Stefania Stella, la femme d’Al Festa, chanteuse et comédienne de son état. Mais nous reparlerons d’elle plus loin…Le tournage commença en 1993, mais s’interrompit au bout de quelques semaines, deux coproducteurs ayant pris le maquis : le film resta au point mort pendant deux ans, jusqu’à ce que Mediaset (Silvio Berlusconi) apporte une manne financière providentielle. Mais entretemps, catastrophe : Pleasence et Brazzi avaient tous deux cassé leur pipe ! Pour ne rien arranger, Ugo Pagliai, interprète du commissaire de police, refusait de reprendre son rôle. Qu’à cela ne tienne, scénario et montage sont rafistolés pour intégrer vaille que vaille les scènes déjà tournées, on appelle David Warbeck (vu dans «L’Au-delà » de Lucio Fulci, et plein de bis italiens) pour interpréter un autre flic greffé au scénario, on colle les morceaux et on prie pour que les rustines tiennent ! C’est parti pour ressusciter le film d’horreur italien, les gars !

Fatal plan touristique!

 

Hélas…après un passage dans divers festivals de films fantastiques, le grand œuvre d’Al Festa ne connut qu’une exploitation très limitée dans les salles italiennes. Il devait se rattraper plus tard sur le marché vidéo international, où il a gagné une sorte de statut de culte. Enfin…culte, c’est beaucoup dire, car il est réservé aux amateurs de bizarreries jusqu’au-boutistes. Car «Fatal frames » a tout de l’opération-suicide, tant le cinéma d’horreur italien en sort totalement meurtri, passé à la moulinette par un Al Festa qui n’en a retenu que les poncifs. Mise en scène tape-à-l’œil et couleurs plus flashy que dans un téléfilm érotique aboutissent à une véritable hystérie visuelle qui laisse le spectateur complètement pantelant.

 

 

La genèse difficile du film a pour résultat un scénario assez alambiqué : le rythme de narration est le premier à en souffrir, les personnages apparaissant et disparaissant au gré de la disponibilité des acteurs (morts, en grève ou en fuite).

 

Fatale casquette !

 

L’action commence à New York : Alex Ritt, un réalisateur de vidéo-clips, a du mal à se remettre de la mort de son épouse, assassinée par un serial killer connu sous le surnom de «Video Killer », car il filme le corps de ses victimes avant d’en envoyer une cassette à la police.

Tellement marqué qu’il n’a même pas nettoyé la moquette de l’appartement (véridique), Alex se laisse pourtant convaincre par un ami italien de se rendre à Rome pour réaliser le clip de Stefania Stella, la nouvelle chanteuse pop à la mode en Italie. Alex accepte le job pour se changer les idées et rencontre l’idole à Rome.

 

Et là, c’est le drame.

Car Stefania Stella (qui joue donc son propre rôle, à ceci près qu’elle n’a jamais eu de vraie notoriété comme chanteuse)…hé ben, c’est pas n’importe qui !

Fatal décolleté!

 

Rappelons qu’outre la femme du réalisateur, elle est également la productrice du film (sous son vrai nom, la coquine !)

Ceci explique cela car le physique tout simplement unique de la dame laisse perplexe quant à ses qualifications pour tenir le rôle principal d’un film où sa beauté devrait faire l’unanimité. Dotée à la base d’une sorte de charme vulgaire pas forcément déplaisant, Stefania Stella est sans doute l’actrice la moins distinguée à avoir jamais orné de sa présence un film bis italien. Les lèvres hypertrophiées, les seins enflés comme des outres et rigides comme des pastèques, arborant des coiffures parfaitement inqualifiables, Stefania devait être l’attraction principale du film : elle l’est, mais dans le mauvais sens du terme !

Fatale pouffe!

Fatal silicone !

Fatal collagène !

 

Pour ne rien gâcher, ajoutons qu’elle joue comme une savate et qu’elle nous inflige trois fois au cours du film une chanson indigne des pires soupes disco, interprétée dans un anglais yaourt tout à fait criminel pour les tympans («There’s a magic in the air» devient ainsi, par la magie de l’accent de Stefania, «There’s a magic in the hair» !) On me souffle que le réalisateur, Al Festa, est aussi le compositeur de la musique du film. Et en plus, il a l’air d’en être fier, le bougre ! (Il faut dire qu'il avait également composé celle de "Robowar")

La vision de Stefania Stella, exposée en long, en large et en travers sur toute la durée du film (et dont le physique semble évoluer d’une scène à l’autre, sans doute au gré des interruptions du tournage), finit par avoir un effet totalement perturbant, au point que l’on ne sait plus si notre héroïne est un poisson des profondeurs déguisé en femme ou la plus belle bombe sexuelle de la création ! Al Festa a dû rajouter des ondes hypnotiques dans la bande-son du film…

 

Sortez couverts : gardez vos strings pour faire l’amour !

 

Pour revenir à l’action du film, disons simplement que le «Video Killer » se met soudain à frapper à Rome. Témoin de l’un de ses crimes, Alex se trouve sur la liste des suspects, sa profession de réalisateur vidéo mettant la puce à l’oreille de la police. Notre héros parviendra-t-il à démasquer le vrai tueur ? La police italienne se montrera-t-elle pour une fois efficace ? Stefania Stella va-t-elle arrêter de chanter ? Al Festa va-t-il arrêter de croire qu’il réalise un clip des années 80 ?

Comme il a été dit plus haut, l’interruption du tournage et l’indisponibilité de plusieurs comédiens ont rendu la narration quelque peu hachée. Le spectateur a ainsi l’impression que deux équipes de la police travaillent sur la même affaire, comme dans un 2 en 1 de Godfrey Ho : d’un côté le premier commissaire (Ugo Pagliai), un scientifique de la police italienne (Rossano Brazzi) et un expert américain dépêché par le FBI (Donald Pleasence) ; de l’autre, le deuxième commissaire (David Warbeck).

Fatal cacheton !

Rossano Brazzi, vieux routier du cinéma et habitué des panouilles (On frappe fort avec “La Comtesse au pieds nus”, on continue avec "Le Château de l’horreur").

Ugo Pagliai.

David Warbeck.

Fort heureusement, c’est le même acteur qui joue l’inspecteur assistant les deux commissaires, ce qui permet de donner un peu de cohérence à tout ça. David Warbeck recolle parfois les bouts en donnant des coups de téléphone à droite et à gauche.

 

Quant à Donald Pleasence, Al Festa fait des efforts héroïques pour utiliser le plus possible de scènes tournées avec lui et les coller ici et là dans le scénario. Son personnage est finalement évacué du récit au moyen d’un gag référentiel qui pèse son poids : un figurant, maquillé pour ressembler à Pleasence et caché derrière la vitre fumée d’une cabine téléphonique, annonce que sa présence est requise aux USA car «un vieux dossier vient d’être rouvert». Suit la musique de «Halloween». Mouaff, ouaff !

Fatale doublure!

 

Pleasence n’étant pas disponible pour le final, un nouveau personnage, joué par Geoffrey Copleston (un anglais vétéran du cinéma italien, qu'on voit entre autres dans "Superargo contre Diabolikus" et "L'Homme Puma"), est introduit vaille que vaille pour interpréter les scènes manquantes à sa place.

 

Mais dites donc, allez-vous me dire ? C’est méchant de se moquer d’un film uniquement parce qu’il a eu un tournage difficile ! Oui, certes, mais il faut voir le résultat final. Vous avez vu les films de Mario Bava, Dario Argento, Brian De Palma ? Ca tombe bien, Al Festa aussi les a vus. Et il essaie de faire pareil, mais sans aucune mesure. La caméra fait des tours à 360° au point qu’on en attrape mal au ventre, les couleurs flashent dans tous les sens, Rome est noyée sous les filtres ! «Fatal Frames», le film qui tue les yeux !

Fatals filtres!

 

Pour ne rien gâcher, la direction d’acteurs est totalement inexistante, Festa laissant ses comédiens en faire des tonnes selon leur bon vouloir. Si Pleasence garde sa classe naturelle, David Warbeck se laisse aller plus d’une fois à des outrances dignes d’une parodie de polar par les Inconnus !

Fatal cabotinage !

 

Pas grand-chose à dire sur l’interprète d’Alex, Rick Gianasi, surtout connu pour avoir été le «Sergent Kabukiman » du film de la Troma : il n’est ni très bon ni très mauvais, malgré une allure de surfeur sur le retour et une petite tendance à surjouer.

 

Mais les acteurs de second rôle ont une fâcheuse habitude, soit de faire n’importe quoi comme des comédiens mal payés qui se vengent en sabotant leur scène (ce qu’ils sont peut-être), soit de ressembler à des mannequins débutants échappés des pages de «Playgirl».

 

A noter que le film nous offre une fabuleuse galerie de guest-stars :

 

Ciccio Ingrassia, survivant du duo comique Franco et Ciccio (voir la chronique de «Deux bidasses et le général»).

 

Linnea Quigley, vedette de nombreux films d’horreur américains de série B et Z.

 

Angus Scrimm, connu pour son rôle dans les «Phantasm»

 

Alida Valli, grande dame du cinéma, qui joua dans «Le Troisième homme », mais aussi dans «Suspiria».

 

Bref, des hommages en pagaille à tout et à n’importe quoi, au cinéma d’horreur sous toutes ses coutures (Dario Argento, John Carpenter…) mais aussi au comique troupier italien. On en attrape le tournis devant une telle cascade de cameos plus ou moins utiles.

 

 

Film monstrueux, aussi démesuré que le physique hors normes de son actrice principale, «Fatal frames » croule sous le référentiel, mais aussi sous un mauvais goût visuel totalement hypnotisant, mais au final parfaitement jouissif. La réalisation est digne de ce que l’audiovisuel italien peut nous offrir de plus kitsch, mais finit par être complètement fascinante par son côté assumé.

 

 

Fatal raccord ! Dans cette scène de dialogue, Stefania met dix minutes à découper une pizza.

 

Le film souffre malheureusement d’un petit problème de rythme : le scénario ayant été rafistolé pour les besoins du tournage, les 2h10 du film finissent par être un peu indigestes ; une bonne vingtaine de minutes aurait pu sauter sans problème. Tiens, on aurait pu commencer par enlever les chansons de Stefania, mais on me signale que la productrice n’aurait pas été d’accord.

 

 

Précisons que ce film ne fut pas le dernier de Donald Pleasence, qui eût le temps de tourner «Halloween VI» juste après. Le film de Festa sortit néanmoins par la suite. Par contre, ce fut le dernier film de Ciccio Ingrassia, et David Warbeck mourut l’année suivante. De là à dire que ce film porte la poisse à tout le monde…

 

Fatale fin de carrière !

 

Film porté par un amour que l’on devine sincère pour le cinéma de genre, «Fatal frames » est si chargé en mauvais goût et en n’importe quoi qu’il finit par donner autant le vertige qu’un Ed Wood friqué, doté de surcroît d’une tendance typiquement italienne au kitsch hallucinatoire. Quoi que l’on pense des ambitions d’Al Festa, son œuvre est complètement hors normes, une sorte de météore unique dans le cinéma italien des années 1990. Si l’on aurait bien voulu voir son entreprise de résurrection du giallo couronnée de succès, l’échec artistique de «Fatal frames » nous aura valu une vraie hallucination, comme le cinéma en offre assez peu ! Depuis, Al Festa (avec Stefania comme productrice) a tourné un film documentaire…sur la vie de Padre Pio ! Espérons que le moine aux stigmates n’y coupait pas les têtes à la machette !

 

 

FATAL FRAMES

 

Année : 1996

Pays : Italie

Réalisateur : Al Festa

Genre :Giallo tombé à l’eau

Catégorie : Crimes et délits

 

Avec : Stefania Stella, Rick Gianasi, David Warbeck, Donald Pleasence, Ugo Pagliai, Linnea Quigley, Geoffrey Copleston, Angus Scrimm, Rossano Brazzi, Alida Valli, Ciccio Ingrassia

 

Nikita : 3

 

Cote de rareté : exotique

 

Jamais sorti en France, le film a fait l’objet d’une bonne distribution DVD dans d’autres pays : Etats-Unis, Italie, Allemagne…On peut même acheter en ligne une édition collector avec making-of et commentaire audio du réalisateur et de sa star. La classe !

 

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J'attend que le fourm de Devildead réaparraisse pour pouvoir à mon tour transmettre et copier/coller tout le bien que je pense de cette pelure de celluloid.
??

Et pourquoi pas sur ZoneBis ?

 

Sinon c'est possible de mettre le nom du real et l'année de sortis du film dans le titre du thread ?

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J'attend que le fourm de Devildead réaparraisse pour pouvoir à mon tour transmettre et copier/coller tout le bien que je pense de cette pelure de celluloid.
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Et pourquoi pas sur ZoneBis ?

 

Sinon c'est possible de mettre le nom du real et l'année de sortis du film dans le titre du thread ?

tout simplement parce que mon commentaire il est sur devildead, que je n'aipas fait de copie de sauvegarde et donc, j'attend que le forum réapparaisse comme par magie et me revoilou! (parce que, aussi, j'ai la flemme de tout réécrire de mémoire )

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J'attend que le fourm de Devildead réaparraisse pour pouvoir à mon tour transmettre et copier/coller tout le bien que je pense de cette pelure de celluloid.
??

Et pourquoi pas sur ZoneBis ?

 

Sinon c'est possible de mettre le nom du real et l'année de sortis du film dans le titre du thread ?

tout simplement parce que mon commentaire il est sur devildead, que je n'aipas fait de copie de sauvegarde et donc, j'attend que le forum réapparaisse comme par magie et me revoilou! (parce que, aussi, j'ai la flemme de tout réécrire de mémoire )

 

J'avais compris ça comme ça en fait

Bon le surmenage me guêpe (bzzzzz)

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Voilà ma riviou de l'époque :

 

"]:shock: Hallucinant. Je viens de voir cette chose d'Al Festa et c'est un vrai choc (mais pas dans le bon sens du terme)

 

 

les spec du DVD Z1 Synapse

 

125 mn Uncut

1.85:1 sans 16/9eme

DD 2.0 Surround

VA sans sous-titre

Trailers

Scènes coupées

Interviews/making Of : 27mn

 

Un casting "de choc" : Hormis les deux leads (j'y reviens plus loin) il y a David Warbeck, Linnea Quigley, Alida Valli, Ciccio Ingrassia, Angus Scrimm, Ugo Pagliai, Rossanno Brazzi et Donald Pleasence

 

Pour les leads : Un Rick Gianasi (ci-dessous avec Alida Valli et Stefania Stella) bellatre aux cheveux longs, croisement entre Lorenzo lamas et Fabio...top 90's

 

Et le pire (ou le meilleure, selon humeur) de tout : Stefania Stella Une horreur dans tous les sens du terme. C'est plus des lèvres qu'elle a, mais deux wurstels surgonflées. Son jeu d'actrice est excrémentiel, sa voix (car elle chante, en plus) est épouvantable de crécelles désorganisées, elle est d'une vulgarité putassière faisant passer la moindre des péripatéticiennes du périph pour des Miss Univers, une sorte de Sabrina Trash. Elle est aussi productrice du film sous son vrai nom. pas étonnant, le film est carrément à sa gloire propre.

 

 

Histoire : Un réalisetur américain (Rick Gianasi) vient diriger celui de la star Stefania Stella à Rome. Il est témoin d'un meurtre d'une jeune danseuse de la troupe mais la police le croit fou : il n'y a ni cadavre, ni sang. jusqu'à ce que l'inspecteur (David Warbeck)reçoive une cassette video avec le corps mutilé de la jeune fille. Le lien est fait avec le "VideoKiller" qui a sévit aux USA et tué la femme du réalisateur. tout pointe vers lui mais les cassettes s'amoncellent avec de nouvelles victimes mais pas de corps.

 

Le DVD : meilleure édition possible pour un film de cet accabit. Enregistré en Dolby SRD, il aurait certes mérité une édition en 5.1. Les effets stereo sont pas mal restuitués, saisissant par moment. Le surround n'offre que peu d'interet. Question image, les images dégueulent de couleurs de partout : ça sature dans la brillance! Le transfert 16/9eme est absent et c'est dommage car les vues des batiments romains correctement éclairés auraient bien rendu. Compression tout juste dans la moyenne. mais pouvait-on espérer mieux?

 

Les Plus :

 

Un pitch scénaristique très intéressant (les révélations finales sont vraiment de bonnes surprises, les twists bien amenés).

 

Le gore : ça tranche à la machette! Tetes coupées, eventrements...ça y va bien. les SFX sont par ailleurs très réalistes (la scène de début avec une jeune femme se faisant torturer) est saisissante de réalisme. Le making of révcélant un mannequin : j'étais persuadé qu'il s'agissait d'une véritable actrice Steve Johnson est responsable des SFX (et , entre autres occupations, mari de Linnea Quigley)

 

C'est tout.

 

Les Moins :

 

Tout le reste. c'est absolument inimaginable! Le scénario pille à tout va dans le patrimoine Giallo italien. L'ombre du tueur visible sur le film :pitch de Ciak! Si Muore (déjà fortement inspiré d'autres films...), les couleurs qui changent brutalement à la vision du tueur c'est Delirium de Lamberto Bava (j'aime cette référence )...un peu de Profondo Rosso ici et là...

 

Les "références" (entre hommage et plagiat, on navigue joyeusement chez Al festa) visuelles sont légion : les couleurs saturées rouge & bleues font inévitablement penser à Mario Bava & Dario Argento. Certaines scènes dans Rome (on passe tous les monuments en revue) reprennent des lieux mythiques (la place où est égorgé l'aveugle dans Suspiria, tiens..) de certains autres films.

 

Les acteurs (les vrais) font tous des cameos sans avoir vraiment l'air de réaliser dans quoi ils se sont fourvoyés. David Warbeck surjoue d'une manière démente afin de masquer des dialogues d'une banalité affligeante. Donald Pleasence avait l'air hélas déjà bien malade et il a été doublé pour la circonstance. un petit clin d'oeil "tres appuyé" à la fin du film disant qu'il doit retourner aux US avant halloween pour un cas jamais terminé -et la ptite melodie d'Halloween dans le fond-. il est mort pendant le tournage.

Alida Valli a l'air perdue, Ciccio Ingrassia est plutot amusant, Rossano Brazzi..le pauvre... seule Linnea Quigley parait tirer son épingle du jeu, seule véritable professionnelle qui n'en fait pas des tonnes.

 

Le film a connu une génèse assez pénible (tourné sur deux ans, avec réécriture entre-temps)

 

Le visuel du film : Al Festa est un vidéaste, réalisateur de clips & de pubs dans les années 90 : ça se voit! On assiste pendant DEUX HEURES CINQ à une mega-compil de clips orangés, rouges, bleus...filtres à tout va,; ralentis jaunatres, fumigènes partout, éclairages dans tous les sens. En regardant ses clips dans les bonus, on comprend tout de suite la filiation.

Mais le look a l'air très daté et tiré du début des années 80. Un mauvais gout flagrant, déjà passé de mode avant même d'avoir été pensé.

 

Le montage : une véritable horreur. Le film est parfois très loooooooong, surtout en montrant les clips de sefania Stella, une insulte aux yeux et oreilles de chacun. C'est laid, bete, grossier, idiot.

 

les plus saliveurs d'entre vous loucheront sur la poitrine énorme de la grosse Stefania, sur la scène de baise torride avec le beau Rick (elle le chevauche sans ménagement, la poitrine partant dans tous les sens, mais tout en gardant un string pendant la baise le tout baigné dans un filtre bleu). Comme Stefania ne sait pas jouer, il y a des plans de coupe qui cassent le rythme car elle est constamment en gros plans, les wurstels pretes à sauter à la gueule du spectateur. Son accent est à chier par terre, elle ne sait même pas parler en anglais....c'est à PISSER DE RIRE ..on a juste l'impression (pardonnez-moi mesdemoiselles qui me lirez) qu'elle veut se montrer un super-sex symbol prete à tout baiser, à tout casser (son reve est de jouer une comédie à broadway!!!!) par son look de Mama napolitaine en devenir, sa laideur confondante et son jeu de vache rousse blanche et noire.

 

la musique : car Al Festa a composé la musique (avec entre autres, celle de Zombie 4: After Death ). entre le fait de reprendre la mélodie de L'emmurée Vivante/Sette Note in Nero, celui de piller les orgues des Goblin...on a l'impression d'entendre du Claudio Simonetti en permanence. Une très belle médolie pendant une scènes dans un chateau éclairé aux chandelles, ambiance gothique assurée...mais une impression de déjà-entendu. Et la musqiue des "chansons" de la Stefania...les amateurs die-hard de disco italienne des années 80-90 apprécieront, les autres éclateront de rire ou auront envie de bruler le dvd.

 

Bref, un grand moment de solitude effrénée, une leçon de non-sens cinématographique et une question : comment ont-ils réussi à réunir autant d'argent pour ça? (parce qu'il y a un budget important!). C'est à chier par terre, une grosse rigolade Z incompétente et amateure à tous les niveaux, presqu'autant jouissive qu'un Mummy Theme Park

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