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Beach blanket bingo - William Asher - 1965


romain

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Beach blanket bingo De la plage une serviette et " bingo ", (le jeu que l’on appelle plus communément loto dans les maisons de retraite). Le jeu consiste donc à s’asseoir sur ta serviette sur la plage, à attendre qu’une jolie californienne en bikini s’assoie sur ta serviette et d’essayer de flirter avec elle. Sur une plage de Californie, Franky Avalon accompagné par sa copine Annette Fumicino et leurs amis font du surf, et flirtent sur leurs serviettes. Arrive du ciel une starlette chanteuse, en effet elle fait du " free fall " (parachute). Annette va vouloir en faire. Une bande de motards (les rats), vont vouloir s’emparer de la chanteuse, tandis que son imprésario va vouloir assurer sa promo. À cela s’ajoute une romance entre " bonehead " et une sirène, permettant de fors moment d’un romantisme idéal pour essayer de se pencher sur sa partenaire de drive-in. Sans oublier une dispute entre Franky et Annette, au sujet de la prof de parachute qui essaye de flirter avec Franky… L’idée de base est relativement faible pour ce beachploitation de la première heure. Ce n’est que plus tard Franky et ses amis iront à la neige (sky party), se mesureront avec les " muscle boy " (muscle beach party). Il manque aussi un moment fort de ces films : la vraie chanson. En effet contrairement à " ski party " où James Brown alors très jeune vient réaliser un tour de chant très impressionnant, rien de tel dans ce beachploitation. A la place de la gentille surf musique pas désagréable mais n’ayant rien d’extraordinaire. Par contre une vieille star est récupérée dans ce film, élément classique du film d’exploitation et du film de beachploitation. Là il s’agit de Buster Keaton. Il n’est plus que l’ombre de lui-même, contrairement à Peter Lorre qui n’a jamais été un mauvais acteur la présence de Buster keaton est plus que décevante. On préférera repenser à son époque glorieuse, à celle de " campus ", vu à la cinémathèque de Grenoble et l’un de mes premiers souvenirs de cinéphile. Il ne faut pas bouder son plaisir, ce film est l’un des plus réussi de la série. Le comique visuel ou de répétition marche parfois, une chanson " follow your leader " est particulièrement drôle. C’est parfois sur jouer, Franky Avalon n’est pas Frank Sinatra, mais le film fonctionne. L’humour de ce film est-il involontaire ? On s’interroge parfois tant les personnages semblent sortir de l’imagination débridée d’un John Waters. Pour preuve ce méchant " slim south Dakota ", joueur de billard placide et impatient, devenant sadique et cruel gratuitement. On est loin d’un vide absolu, pas de sensation de vertige ici, ce film ne peut pas être comparé avec des œuvres telles que " mon curé chez les nudistes ", " la pension des sous-doués " ou même encore " l’émir préfère les blondes ". Cinéma d’exploitation parmi les cinémas d’exploitation, la beachploitation est un genre à par entière avec ses codes, ses acteurs, son mode narratif, ses incontournables. J’ajouterais même que la beachploitation offre une vision du cinéma très novatrice, sans message politique apparent, sans prétention visuelle ou artistique. La beachploitation c’est le film qui se suffit à lui-même en tant que produit, qui n’existe que pour lui, pour remplir sa fonction de figurer sur une toile d’un drive-in, de remplir celui-ci et de rapporter suffisamment d’argent pour financer le prochain film. Un élément de production dans une chaine économique, un bien meuble voilà ce qu’est un beachploitation. Pourtant la beachploitation n’est elle pas si vide ? ne possède elle un message politique et un sens caché derrière une comédie d’apparence innocente ? Un trait commun lie tous les beachploitation entre eux : l’optimisme. Jamais rien de grave n’arrive dans un beachploitation, la maladie n’existe pas, de même que les difficultés existentielles ou économiques, les tensions sexuelles, le mauvais temps le travail, non rien de désagréable n’existe. Les petits soucis se résolvent, les couples se reforment ou se forment, rien de difficile ou d’insurmontable n’existe réellement. La laideur n’existe pas, tout y est aseptisé, contrôlé. Un peu comme dans l’univers d’un certain Georges Lucas dont on sait l’importance qu’il a eu dans la lutte contre le communisme dans les années Reagan et pour que les états unis en finissent avec leur traumatisme post-Vietnam. Un des premiers film de Lucas n’etait-il pas " american graffiti " qui rendait hommage à cette Amérique insouciante ? Les beachploitations présentent aussi une image forte de l’american way of life, non seulement la jeunesse y est resplendissante et épanouie, mais en plus les couples ont une idée préconçue de leur devenir ne laissant aucune place ni aux doutes ni aux interrogations. Annette Fumicino deviendra une épouse modèle au foyer, qui fera des hamburgers et élèvera des enfants. Le rôle de Franky Avalon sera celui de gagner de l’argent. Une chanson (let’s get together) est assez éloquente et ne laisse aucune place au doute quant à l’image du couple existante dans ces films. L’unique moment de confrontation étant celui ou Annette s’essaye au vole libre en parachute, pour prouver " qu’elle aussi elle peut le faire ", timide et unique moment de féminisme. Malgré cette preuve de courage désapprouvée par l’ensemble des participants au film, elle rejoindra sa place dans les bras de Franky Avalon. Quelque quatre années plus tard, sortira " the big bounce " (1969), qui avec sa nudité et sa violence (soft) prouvera que l’image des films de beachploitation n’avait plus de liens avec la réalité. Puis " the graduate " nous donnera envie d’aller à berkley-san fransisco, de nous laisser baigner par la douceur de vitre et de tomber amoureux. C’est un autre cinéma. Il ne nous empêche pas pour autant d’apprécier la beachploitation, ses chansons idiotes et drôles, les disputes entre Franky et Annette, ses surfeurs factices, les soutient-georges qui donnent une forme d'obus à la poitrine d'annette et l'éternel soleil de la californie. Romain
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