The Emperor's naked army marches on - 1987 - Kazuo Hara

[riton]

 

 

Yukiyukite shingun

 

 

Emperor's Naked Army Marches On est un documentaire qui suit l'itinéraire de Kenzo Okuzaki dans sa recherche de la révélation de la vérité au sujet de la mort suspecte de 3 soldats japonais en Nouvelle Guinée et qui ont été éxécutés à la fin de la deuxième guerre mondiale.

Mais Okuzaki, lui-même vétéran de la guerre du Pacifique n'est pas un personnage commun : après avoir passé 10 ans en prison pour avoir tué un agent immobilier, il sera incarcéré par encore deux fois pour ses attaques contre l'empereur (par le biais d'un lance pierre et de pornographie) qu'il juge coupable et lâche.

Ainsi les méthodes d'investigation d'Okuzaki sont assez directes, voire violentes. Cet homme d'une soixantaine d'année s'impose aux personnes qu'il interroge (des anciens soldats comme lui) d'une manière acharnée, en venant parfois aux mains pour mettre au grand jour des souvenirs pénibles.

 

Le film de Kazo Hara est d'une grande richesse, apportant de la matière sur plusieurs sujets sans donner de réponse directive.

Le premier angle est la personnalité complexe du protagoniste principal, Okuzaki, visiblement ecorché, habité par des convictions moralistes qu'on a du mal à ne pas imaginer induites par une culpabilité qu'il cherche à extirper des autres. Puis immédiatement, la place et l'importance de la caméra dans le déroulement de l'action devient aussi une question prégnante, notemment devant certaines scènes qui mettent assez mal à l'aise.

Mais il y a aussi les interlocuteurs d'Okuzaki, prostrés par une terrible mémoire, témoins d'une histoire infernale qu'ils veulent enfouir.

Enfin, le moins surprenant n'est pas l'intervention de policiers à plusieurs reprises et la façon qu'ils on d'agir dans le contexte.

 

Au final, Emperor's Naked Army Marches On est un maelstrom humain, mais dans lequel on ne peut pas ne pas se questionner.

Vivement recommandé.

 

Il existe un DVD US en VO sta chez Facets (que les allergiques à Michael Moore ne soient pas rebutés par l'accroche sur la jaquette, on est dans un registre assez différent ici).