Nicolas Posted May 17, 2007 Posted May 17, 2007 DVD Z2 Neo Publishing. Bruno, jeune musicien, loue une maison, pensant composer en toute tranquilité la bande sonore d'un film d'horreur. Il est très vite dérangé par des phénomènes anormaux. La découverte d'un journal intime bien étrange, des jeunes femmes qui sortent des placards et la présence de gouttes de sang suspectes vont l'empêcher de continuer son travail... Revu ce plaisir coupable signé Lamberto Bava sur le DVD français, qui présente la version française (VF Guy Gibert des grands jours) telle qu'on la connu jusqu'ici, ainsi que la version anglaise rallongée de près de 20 minutes et déjà présenté sur le dvd américain.J'avoue largement préféré le montage exploité en France (vu également sur VHS René Chateau et Film Office), plus dynamique, plus resséré et globalement plus efficace. Exit les longueurs, cette version longue ne bouleversant pas fondamentalement la structure narrative du film déjà connu. Un film que j'ai toujours beaucoup affectionné, qui devait à l'origine être une série pour la télévision, Dardano Sacchetti et Bava Jr. reviennent d'ailleurs largement sur la génèse télévisée du film sur le documentaire exclusif proposé par Néo : "Jeux d'ombres". Malheureusement le document en question trahie parfois la confusion et le peu d'intérêt au fond des deux intervenants sur certains sujets... laisser Sacchetti dire que son film a été copié par De Palma pour "Dressed to Kill" alors que le film en question est antérieur de 3 ans et Bava Jr. affirmer que Lara Naszinsky était à l'époque la petite amie de Klaus Kinski, alors qu'elle est sa nièce, cela est peut-être spontané, mais ca ne fait pas très sérieux... quelques anecdotes maigrichonnes: la maison de Martino comme lieu de tournage, le tournage en 16mm... ainsi que pas mal d'approximations dans le genre pour un entretien inutilement étalé et étiré sur 39 minutes riches avant tout en lieux communs, et aggravé par des questions anodines (Si l'on devait faire ce film en numérique aujourd'hui qu'est ce que cela changerait ? Heu oui ?)ce n'est guère très concluant. Revenons à l'oeuvre qui est assez mal aimée dans l'ensemble, les papiers dans la presse spécialisée n'étaient guère tendres lors de sa sortie tardive en 1987 par les films Jacques Leitienne. Et pourtant, cette maison aux escaliers dans les ténèbres récèlent de bien des qualités dont beaucoup d'oeuvrettes du Bis ne peuvent se targuer. Une gestion habile de l'espace, une prise en compte du medium musique sur l'impact des images (belle mise en abyme à ce titre dans le film entre la profession du héros et sa composition en travail qui devient thème même du film), un talent pour confectionner des ambiances et entretenir la tension sur un postulat Hitchcockien en diable, tordu comme il faut, et des meurtres hyper graphiques intenses et effrayants à l'esthétique giallesque. Impossible à ce titre d'oublier le meurtre très violent de la salle de bain... ou encore cette baignade dans la piscine jonchée d'un cutter. Si le film accuse quelques longueurs à le revoir aujourd'hui, longueurs accentuées dans son montage alternatif, il n'en demeure pas moins une oeuvre attachante, malsaine et dérangeante dans sa folie meurtrière et son doux parfum de névrose.
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