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Le parfum de la dame en noir - Francesco Barilli - 1974


Jeremie

Messages recommandés

 

Waouh

Un cas curieux tout de même que ce Francesco Barilli qui tentera par deux fois sa chance dans le cinéma de genre, avant de s'évanouir dans la nature. Raro Video puis le Niff de cette année ont su donné l'occasion de faire découvrir un artiste tout aussi abouti que ses pairs, et hélas injustement méconnu...

 

Bien plus rayonnante que dans le tout aussi bizarre Frissons d'horreur, déterré en dvd depuis quelques temps chez nous, Minsy Farmer campe la douce Silvia, dont la vie à priori banale prend une tournure de plus en plus désagréable.

Quelques objets, quelques souvenirs, viennent réveiller un obscur malaise, de manière fugace et persistante : un vase, la tombe d'une mère défunte, des animaux empaillés, le vent fouettant les arbres d'un cimetière...

Traumas d'enfances et hallucinations envahissent alors le quotidien de la jeune femme, harcelé par l'image d'une dame en noir et d'une petite fille vêtue de blanc, obstinée et agressive. Barilli annonce déjà les fastes esthétiques d'Argento, offrant le pendant giallesque et vaporeux d'un Rosemary's baby, à qui il emprunte ce schéma d'étau se refermant petit à petit, son héroïne frêle et paumée, ses personnages suspects, sa bizarrerie...mais jamais ses délires sataniques pré-natales.

Dans sa description de la folie, on pense même au Locataire, qui ne sera réalisé que quelques années plus tard, avec qui il entretient des similitudes parfois troublantes !!

On retrouvera dans Pensiona Paura ce même goût pour les intrigues malsaines et tordues, cette figure féminine principale à la fois fragile et brûlée vive, le besoin de livrer un giallo pas tout à fait giallo, mais en tout cas, hors-normes, etc...

 

Il en résulte une œuvre torturée et profondément enivrante, avec un score de Nicola Piovani aussi cauchemardesque que enchanteur (une franche réussite !), se concluant dans une dernière scène outrée, gore, surréaliste et dérangeante, ou le spectateur quitte sur un superbe travelling arrière un monde caverneux et infernal n'ayant pas encore délivrer tous ses horreurs et ses mystères. Incroyable.

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  • 1 year later...

Revu ce soir à l'Etrange, j'avais quasiment complètement oublié le film deux après....

Ben c'est toujours un peu chiant, j'en veux pour témoin tous les gens qui ronflaient dans la salle...

Mais c'est très beau, il y a de bonnes idées... et finalement, cela n'a rien d'un giallo, comme l'a si bien dit M. Tanzi.

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  • 10 years later...

Bon petit claquage de beignet de mon côté ! Il faut dire aussi que je suis bon client avec ce genre de giallos (très) lent et atmosphérique. Même si au final on est plus sur un drame psychologique avec des éléments de film de machination.

 

Très belle mise en scène, photo et décors magnifiques, partition sublime de Piovani et une direction d'acteurs un bon cran au dessus de ce qui se faisait dans le bis italien de la même période.

 

Mimsy Farmer, fragile, frêle et névrosée irradie. Lara Wendell en gamine perturbée est impeccable dans ce qui restera sans doute son meilleur rôle.

 

On pense évidemment à Polanski, et le film ressemble limite à un quatrième opus officieux à sa trilogie des appartements, en plus glamour et plus bis. Son extrême lenteur risque d'en laisser plus d'un sur le carreau de même que son final sujet à de multiples interprétations. Perso je l'ai trouvé limite punk, comme si Barilli me faisait un gros doigt en me hurlant "Démmerde-toi avec ça" !😅

 

Très curieux de découvrir son second et dernier long du coup !

 

Sinon ça vient tout juste de sortir chez Artus au tarif raisonnable de 20e. Master correct sans plus, je ne sais pas si il s'agit du même que celui de l'édition Raro mais par rapport à ce dernier on perds une interview et un court de Barilli. Il faudra se contenter à la place d'un court français que je n'ai pas encore vu et d'une présentation du film (sympa sans être transcendante) d'Emmanuel Le Gagne de Culturopoing.

 

 

Modifié par Léo
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