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Whores' Glory - Michael Glawogger (2011)


Steve

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Triptyque sur la prostitution: 3 pays, 3 langues, 3 religions. En Thaïlande, les femmes attendent les clients derrières des vitres, regardant leurs reflets. Au Bangladesh, les hommes vont dans une sorte de ghetto pour satisfaire leurs désirs. Enfin, à Mexico, les femmes consomment des drogues dures en se prostituant dans l'espoir d'oublier la réalité.

 

Guidé par des avis favorables, je viens de regarder le film sur Netflix. J'appréhendais un peu soit le côté racoleur, soit le coté donneur de leçons, soit le truc simplement sans interêt étant donné que c'est un peu le topic préféré des documentaristes en herbe. Je précise que je ne connais pas les autres films du réal, celui-ci faisant visiblement office d'opus final d'une trilogie sur les conditions humaines et économiques dans des pays en voie de développement. Le résultat est pour le moins surprenant. C'est une sorte de poème visuel à la Baraka / Samsara, sans commentaire, si ce n'est entrecoupé de quelques interviews de travailleuses, clients et matronnes. Le moins qu'on puisse dire, c'est que visuellement ça claque bien le beignet. C'est tourné en 16mm dans des endroits d'une glauquitude absolument extraordinaire. Le fait que la prod ait eu accès à tous ces lieux, qu'elle ait pu donner la parole à tous ces gens, et avoir des images aussi incroyables de scènes particulièrement stupéfiantes met presque mal à l'aise tant on se dit qu'il y a forcément eu un accord monétaire particulièrement juteux pour les gérants des bordels concernés. Et parfois on a l'impression génante que certaines séquences sont forcément mises en scène.

 

Ce qui est intéressant par contre, c'est que le film se focalise plutôt sur des trucs originaux, laissant de côté tout jugement pesant sur l'industrie du sexe en générale. On retrouve par exemple un motif religieux tout le long du film, toutes ces filles vivant dans des nations où la religion a un poid très important ; le film réussit également à dresser des portraits très personnels de toutes ces filles et ces femmes - la démarche est assez intelligente et honnête, au final l'exploitation de ces personnes est dénoncée par les victimes elles-mêmes sans qu'on les utilise narrativement pour faire passer un message global.

 

Au final, je ne vous cache pas que ça fout quand même un gros coup au moral, surtout que bon ça commence par la Thailande qui est déjà un peu désolant pour continuer sur le Bangladesh qui te fait tirer toutes les larmes de ton corps, et enfin finir par l'uppercut final à la frontière Mexicano-Américaine.

 

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