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After Life - Hirokazu Kore Eda (1998)


Dan

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Allociné :

Dans un endroit mystérieux, les morts doivent mettre en scène un film revenant sur le temps le plus fort de leur vie passée.

 

Je ne saurais l'expliquer, mais les films japonais des années 1990, voire début 2000 ont un impact sur moi. Je sais pas, il y a un truc, une photographie, une ambiance. Les films de Kitano (Hana-Bi, A scene at the sea), les Kore Eda (Maborosi en 1995, très beau), et d'autres m'ont toujours plongé dans une autre dimension.

 

Et pour ce celui-là, il y a aussi ce truc mais pas totalement. Des anges, mi-désabusés mi-compréhensifs, enfilent les habits d'agents administratifs pour écouter les souvenirs de 22 personnes fraîchement décédées. Ils ne doivent en sélectionner qu'un, le plus heureux, qui sera mis en scène et tourné. Ensuite, les gens revivront ce souvenir en boucle pour l'éternité.

 

Une bonne partie du film, ce sont des plans fixes très sobres nous livrant des tranches de vie et des émotions. Le tout est entrecoupé de la vie quotidienne des anges qui vivent isolés dans un bâtiment austère mais qui installe une grosse ambiance, un peu inquiétante mais très onirique. Au fur et à mesure que le film avance, on en apprends plus sur les morts ainsi que sur les anges, dont les discussions et les souvenirs se croisent parfois.

Cela permet au réalisateur pas mal d'occasions pour revenir sur l'histoire du Japon, la société, et même sur des épisodes politiques. Par exemple, les manifestations étudiantes de 1969 puis la mise au pas de ces mêmes étudiants dans la nouvelle société consumériste japonaise. Et c'était très bien foutu : pas trop de pathos, une bonne direction d'acteur, des non-dits bien utilisés et surtout beaucoup d'humanité. Pour le coup, Kore Eda réussit à mieux diversifier l'approche psychologique des personnages que dans son précédent film : "Maborosi" que j'adore.

Pour tout ça, c'est un film intéressant, et vraiment à voir.

 

Par contre, vers la fin, le film commence à tirer en longueurs, et l'évolution de deux ou trois personnages est trop longue, lente, et devient frustrante à force d'attendre, même dans le dénouement. Sur la dernière demi-heure du film, le montage fait qu'on a l'impression qu'on ne sait plus trop pour qui s'intéresser et qu'on revient encore une fois sur les mêmes problématiques, dans les mêmes endroits (le film est entièrement tourné dans le même endroit) et avec les mêmes personnes.

 

C'est un poil dommage mais il n'empêche que ça reste un bon film, très intéressant et humain, avec des acteurs qui font bien partager leur mélancolie, surtout au moment des reconstitutions de souvenirs : l'aviateur, celui qui prenait le bus gamin, à pleurer.

Une belle photographie également, sombre mais classe et simple.

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