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Sunset Limited - Tommy Lee Jones (2011)


Dan

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Inspiré de la pièce de Théâtre homonyme de Cormac McCarthy, ce film reprend l'histoire un ex prisonnier profondément religieux qui dissuade un professeur de collège asocial de se suicider. L'un noir, l'autre blanc, les deux hommes très différents, s'enferment dans un débat philosophique où chacun tente de convaincre l'autre...

 

 

Téléfilm franchement pas inintéressant dans lequel le minimalisme est le maître mot : deux acteurs et un décor unique, la pièce principal d'un appartement miteux d'Harlem dans lequel vit le personnage de S.L Jackson. Ex-taulard, fervent chrétien, vivant de façon spartiate, il empêche un vieux professeur (Jones) de se suicider en se balançant sous les rails d'un train de banlieue. Commence alors une question sur l'existence d'1h30 : des questions de société sont abordées, mais c'est surtout l'opposition entre la foi qui rencontre un athéisme plutôt radical, pour ne pas dire nihiliste qui devient un élément central.

 

Il faut dire que le pari est quand même risqué, même si l'on parle d'une production pour la télé et que le budget doit être quand même bien limité. Voir le jeu sobre et nihiliste de Jones face à celui, plus emporté, voire par moments lumineux de Samuel Lee Jackson, c'est quand même quelque chose. On peut regretter que le jeu de ces deux acteurs ne soit pas nouveau. L'un se retrouve avec le personnage, presque traditionnel, de l'afro-américain chrétien mystique qui balance le mot "nègre" un peu tout le temps. Le second semble sortir de No Country For Old Men, mais en encore plus hardcore (il veut se suicider me direz-vous).

C'est que pour une discussion d'une heure et demi à laquelle on assiste en simple spectateur, c'est plutôt prenant, des anecdotes de taule, la vision de l'existence dans sa globalité, des futilités, la misère humaine, quelques tranches de vie à pleurer sans que ça verse à l'excès dans le pathos. Rafraîchissant. En revanche, à la fin du film, une impression gênante de "tout ça pour ça ?" où le dénouement est inexistant et toute évolution des personnages compromise malgré les intéressantes joutes verbales.

 

Techniquement, c'est pas hyper folichon. Quand on filme un long-métrage dans un seul décor, autant s'approprier complètement l'espace (comme au théâtre), et visiblement, Jones ne l'a pas vraiment fait. On suit avant tout une discussion, plus quelque chose de vraiment sonore qu'un véritable film et c'est dommage car même vers la fin du film, on reste indifférent au décor. Une photographie et une lumière très pro en revanche, à défaut d'être inoubliables.

 

A voir tout de même, ça change !

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