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Desert Moon - Shinji Aoyama (2001)


Dan

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Nagai est un homme d'affaires qui a connu d'immenses réussites et qui a percé grâce à l'explosion d'Internet. Depuis quelque temps pourtant, sa société perd du terrain, ses employés ne le regardent plus de la même manière. Tout le monde le trouve changé : c'est que pour la première fois le doute l'habite. Il ne voit plus sa femme Akira et sa fille que par l'intermédiaire des vidéos qu'il a gardé d'elles. Il les regarde seul, dans son immense maison, car sa femme l'a quitté, il y a quelque temps de cela. De son côté, Akira peine à s'assumer, elle vit dans un appartement à Tokyo avec la petite Kaai, entièrement dépendante de l'argent de son mari avec qui elle n'a toujours pas divorcé. Akira tente d'oublier les souvenirs trop pesants, elle tente d'ignorer ces apparitions surgies du passé. Alors elle noie ses soucis, et trouve du réconfort auprès de sa fille. Tandis qu'il rentre chez lui, Nagai va rencontrer un étrange marginal, Keechie, qui exerce le métier de gigolo et raconte qu'il a tué son père. Nagai commence par lui proposer un étrange marché : coucher avec sa femme, et si elle accepte, lui demander si elle a aimé...

 

 

J'avais bien aimé Eurêka du même réalisateur sorti un an avant. Un drame social de 3h40 tourné tout en sépia qui m'avait titillé les yeux et m'avait fait passer une nuit assez spéciale.

 

Ici, on change de style, presque de registre : exit les effets de style, la lente progression des protagonistes dans le désespoir et les choix à faire, exit les personnages qui évoluent dans un riche environnement social. Ici, les personnages sont seuls, face à eux-mêmes et surtout face à leurs souvenirs. Et c'est autour de ce thème que navigue "Desert Moon", et plutôt bien, les souvenirs, en fait les interrogations des uns répondant à celles des autres (famille, paternité, situation sociale, but dans la vie, etc). Entre les différents protagonistes et les divers univers (la grande entreprise, le milieu quasi-mafieux, la mère célibataire reclus à la campagne), on évite aussi de se concentrer seulement sur un seul fil narratif, ce qui rendrait au bout du compte le film assez chiant.

 

La progression, mais surtout le final, semble un peu ressembler à ce que font Sono Sion et d'autres réalisateurs de ce genre dans leurs films (et je pense à Himuzu) : une lente descente aux enfers qui se couple avec une perte de la réalité des personnages dans un final assez explosif et par moments presque surréaliste. Ce n'est pas ce que je préfère, mais bon...

 

Rien à dire franchement côté visuel, photographie et montage. C'est pas laid, mais pas transcendant pour autant. On jurerait qu'il est antérieur à Eurêka.

 

Bon moment.

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