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Danger, Planète inconnue - Robert Parrish (1969)


jpl

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Diffusé actuellement sur la vénérable chaîne CineFX, Doppelgänger aka Journey to the Far Side of the Sun se révèle être une petite perle de la SF, malgré tous ses défauts. Toutefois je n'ai pas pu trouver beaucoup d'informations le concernant sur la toile - apparemment le film n'a pas fait date dans l'histoire du cinéma.

 

 

**SPOILERS**

 

Résumé :

Il s'agit d'une production quelque peu atypique, tournée en Angleterre mais dont l'histoire se situe au Portugal, au futur Centre Européen de l'Exploration Spatiale : une sonde européenne vient de découvrir l'existence probable d'une nouvelle planète dans le système solaire, sur la même orbite que celle de la Terre, mais à l'exact opposé si bien qu'elle n'a jamais été observable, perpétuellement éclipsée par le Soleil.

Conjointement avec les Etats-Unis, l'Europe décide d'envoyer deux cosmonautes de l'autre côté du Soleil.

Lorsque ces derniers se posent en catastrophe sur l'astre jumeau, ils sont récupérés par une équipe de secours... terriens.

Revenu à sa base, on reproche au commandant d'avoir rebroussé chemin au cours du voyage. Il nie avec force, et s'aperçoit bientôt que tout sur sa planète mère a été inversé : l'écriture, la conduite, les montres... exactement comme dans un miroir !

Si le film se traîne un peu en longueur pour faire admirer ses maquettes et autres SFX (fort réussis pour l'époque), et pour dilater une intrigue qui n'en demandait pas tant (1h40...), on n'en est pas moins frappé par un vertige d'ordre métaphysique : ce qui est figuré ici, c'est une véritable traversée du miroir, qui présuppose l'existence d'un monde tout aussi réel que le nôtre, bien qu'inversé.

 

On a commenté, ici et là, la parenté du film avec des épisodes de La Quatrième Dimension (Robert Parrish en a réalisé trois), mais la référence qui me vient à l'esprit est plutôt l'univers mental de Philippe K Dick !

Dick, cet écrivain qui se demandait sérieusement si le miroir ne contenait pas un monde propre, et, au-delà du reflet perceptible, si quelque part au fond derrière cette porte, les mêmes objets existaient bel et bien ; et si leur vie n'était pas aussi consistante que la nôtre : qu'est-ce qui nous prouve en effet que c'est bien NOUS qui nous regardons dans la glace, et non notre reflet ?

Brèche ouverte dans le réel, et dans le cerveau de Dick, à la paranoïa galopante, qui donnera naissance à tous les (fantasmes de ?) simulacres du monde contemporains, jusqu'à Matrix.

Il n'en faut pas beaucoup, parfois, pour qu'un film de science-fiction nous détourne de notre orbite, et nous invite à prendre pied sur un terrain qui s'avère être un gouffre absolu ; la relative médiocrité du métrage nous indiffère alors, parce que l'essentiel réside dans la brèche qu'il a ouverte.

Döppelganger est de ces films, objectivement ratés, mais qui requièrent juste un peu d'abandon.

Modifié par Invité
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  • 6 years later...

Ca commence bien avec un postulat très "4è dimension", et c'est très sympa dans l'ensemble, mais ça cafouille en cours de route, la faute à un scénario un brin flemmard et à des personnages parfois un peu niais alors qu'ils sont tout de même censés être quelques uns des plus grands cerveaux de la planète.

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