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Blissfully Yours - Apichatpong Weerasethakul - 2002


Florent

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Rong, une jeune Thaïlandaise, est tombée amoureuse de Min, un immigré clandestin birman. Elle paie Orn, une vieille femme, pour prendre soin de Min, pendant qu'elle cherche un endroit où ils pourront vivre leur bonheur.

Un après-midi, Min emmène Roong pique-niquer dans la jungle, où ils se sentent libres d'exprimer leur amour. Orn, de son côté, est également allée dans la jungle avec Tommy, l'homme qui travaille avec son mari. Une overdose de bonheur risquerait-elle d'avoir des effets secondaires ?

 

Enfin vu et j’enchaîne avec Tropical Malady, son deuxième long métrage.

 

Blissfully Yours est le premier film de fiction d'Apichatpong Weerasethakul. Et il faut l’avouer même si mon avis est encore en maturation est une réussite aussi bien qu’un désastre ! Tout dépend – à mon avis – de quel point de vue on se place. Pour autant il faut reconnaître une maîtrise incroyable de la part du réalisateur Thaïlandais. Il avait (je crois) 21/22 ans lors du tournage.

 

Pour moi le film peut être une grosse boursouflure sans scénario, sans rythme, sans rien du tout, juste une bulle de savon. Alors oui c’est joli, c’est de la poésie numérique, 24 vers par seconde mais cela peut-être considéré comme vain. Ou bien le film est un merveilleux « objet » artistique à la croisée du cinéma (vérité), de l’installation numérique. Je ne sais quoi penser, j’ai envie de l’aimer mais j’ai peur de me faire avoir, un peu comme avec les filles populaires. On a envie de les aimer (violement ou tendrement) mais d’un côté on a envie de montrer notre décalage par rapport à la pensée ambiante. Dans le cas du film, la presse est unanime et personnellement je préfère les films qui dérangent, qui piquent aussi bien les yeux que le cerveau, bref j’arrête mes digressions…

 

 

Le scénario est un « prétexte » pour de long plan, ou la féerie n’est jamais aussi proche que de l’exaspération. On ressent la dilatation comme un « vous avez vu je suis capable de faire des scènes de plus de 5 mn, c’est de l’Art ! »… D’un côté ce n’est pas étonnant lorsque l’on sait que le film est (une coproduction avec la France ?) aidée par Chantal Akerman … le passé d'Apichatpong Weerasethakul lorsqu’il était documentariste et artiste se ressent (trop ?) dans le film.

 

Durant tout le film mon cœur a balancé. Je n’ai pas (au début) réussi à m’abandonner mais finalement on se surprend à la moitié du film à aimer, à respirer avec les personnages ? les comédiens ? les personnes car se sont des acteurs non professionnels qui sont dirigés? par Weerasethakul. Et la narration en filigrane (un clandestin en Thaïlande) requiert une poésie et la jungle semble être son refuge. Une jungle dans laquelle les corps font l’amour, se cache, se libère du temps, de l’espace.

 

 

Le film touche à la perfection dans la description des relations amoureuses, des effleurements, aux caresses, la caméra a toujours le recul (la pudeur ?) dévoile une intimité magnifique et les plans de nudité (une scène de coït, un sexe d’homme caressé frontalement) revêtent une expression de liberté charmante.

 

 

Un film hypnotique à la réalisation incroyable, un moment de cinéma expérimental. Un film troublant car vrai, un film finalement bien plus politique qui n’y parait, bref énormément de chose à dire sur un film qui fait l’économie de parole pour laisser l’image envahir notre espace, notre tête, notre vie.

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