Classe tous risques 1959

[Natale]

J'ai découvert hier cet excellent polar français en noir et blanc adapté de José Giovanni. On suit la cavale d'un gangster français (Lino Ventura) depuis l'Italie où il s'était exilé suite à une condamnation à mort par contumax en France. De retour à Paris, il découvre que ses anciens amis ne se plus aussi fiable qu'auparavant d'autant qu'une fusillade mortelle à la frontière avec des douaniers en fait l'homme le plus recherché de France.

Donc une très bonne surprise, d'autant que le film est moins connu que les polars de Melville. Toute la 1ère partie du film, de L'Italie jusqu'à Paris est d'une nervosité et d'un rythme impressionnant pour un film de cette époque. Cela commence par un braquage suivi d'une longue et haletante chasse à l'homme. Lino Ventura trouve l'un de ses meilleurs rôles en truand père de famille qui essaie tant bien que mal d'échapper à police tout en gardant ses enfants près de lui. Comme disait Giovanni, cet acteur dégageait une humanité et un sympathie évidente malgré son visage bourru et ses rôles de brute. Son talent éclate dans ce film, notement dans ses monologues. Dans une plus belle scène du film, Lino se réfugie à l'église avec ses 2 enfants et leur explique qu'il ne pourront plus marcher côte à côte mais à au moins 10 mètres d'écart. Et si un jour des hommes l'encercle, ils devront fuir sans un mot et se réfugier dans une église pour voir le prêtre. Je suis plus réservé concernant Belmondo que d'habitude j'adore mais qui la joue trop avec un balai dans le cul. Son personnage est quasi identique à celui du doulos que je n'aime pas non plus d'ailleurs. Les autres personnages sont impeccables. On trouve l'actrice italienne des yeux sans visage auquel a participé Sautet. La musique de Delerue ne m'a pas marqué.

La deuxième partie du film, à Paris se rapproche du cinéma de Melville, en moins froid. En conclusion. Un grand film de Ventura et un grand film français.