Jeremie Posted November 20, 2009 Share Posted November 20, 2009 Revu et c'est toujours un plaisir manifestement, même si la poésie vénéneuse de La cité des enfants perdus a plus tendance à me faire de l'oeil... Dans un no man's land saturé de lumière blafarde où le soleil ne semble jamais percé, un immeuble se dresse, décrépi et manifestement en ruine. Bombe atomique ? Seconde guerre mondiale ? Famine ? Qu'importe, on ne saura rien : on nous conforte dans l'inconfortable.Alors qu'un groupe de résistants traque le légume dans les égouts de la ville, le seul boucher en activité découpe les locataires trop pressés. Pas vraiment au jus des habitudes cannibales de l'endroit, l'ancien clown Louison loue une chambre et tombe sous le charme de la fille du boucher. Autour des deux tourtereaux, ça épie et ça se presse : le hachoir ne va pas tarder à trancher. Sur les chemins de Kafka et de Tex Avery (le fameux concert de sons qui servait de bande-annonce au film, sèche toujours autant par son inventivité branque), Jeunet joue la carte du cinéma rétro (ambiance camembert moisi garanti) et Caro emballe tout ça dans un papier poisseux et dégénéré à souhait. D'un autre côté, il y a juste ce qu'il faut pour que l'ensemble ne dérape pas trop dans le trash decomplexé...Quelques années avant de vanter les mérites de Marie (ironie !!), Dreyfuss excelle en boucher bourru découpeur de bifteck humain et les secondes rôles (gros point fort de Jeunet) donne franchement la banane (mention spéciale à la suicidaire malchanceuse ou au début de Karin Viard...sans parler du perso d'Howard Vernon ). Cauchemardesque oui, mais totalement jubilatoire. Link to comment Share on other sites More sharing options...
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