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Sada - Nobuhiko Obayashi - 1998


kevo42

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Affiche :

 

 

Images :

 

 

 

 

 

 

 

 

Bande-annonce :

 

Pas trouvée

 

L'histoire :

 

L'histoire de la vie de Sada Abe, dont le crime passionnel a inspiré l'empire des sens de Nagisa Oshima. Cette histoire a aussi déjà été traitée dans la véritable histoire d'Abe Sada de Noburo Tanaka, mais c'est la première fois que l'on parle de sa vie entière et non du seul étranglement - coupage de zizi.

 

Mon avis :

 

Je continue mon cycle Obayashi, puisqu'après House et La traversée du temps, Sada est le troisième film que je vois du réalisateur. Là encore, on peut dire que ce film est très différent des autres, tout en en reprenant des points.

 

Différence tout d'abord, puisqu'Obayashi s'attaque au genre casse-gueule du biopic et du film à costume. Et ce d'autant plus que contrairement aux deux autres films, Obayashi ne traite pas d'une période courte, mais d'une histoire qui s'étend sur des années.

 

Ressemblance pourtant, car Obayashi retrouve ici ce qui semble bien être des leitmotivs, tant esthétiques que thématiques.

 

Esthétiques tout d'abord, car le film est beau et assez expérimental (moins que House, mais plus que la traversée du temps). Basant son récit sur un dispositif proche de Bronson, Obayashi opte pour une focalisation interne, celle d'une Abe Sada nous racontant sa vie, son parcours, ce qui l'a amené à commettre son crime effroyable. Du coup, il y a plusieurs bizarreries de mise en scène et ruptures de tons qui peuvent énerver (j'ai vu une chronique assassine du film sur le site eigagogo) ou séduire : personnellement, je trouve que ça vient au bon moment, et que c'est au service de la narration. A la limite, je rapprocherai presque l'esthétique noir / blanc numérique, avec passage à la couleur, plus acteurs au jeu assez théâtral du Tetro de Coppola, à la différence que j'ai préféré l'histoire de Sada et du coup j'ai trouvé ça pas trop lourd.

 

Thématique aussi, car le film est un vrai mélo, basé sur une histoire de séparation : comme dans House (la tante attendant le retour de son homme de la guerre), comme dans la traversée du temps (histoire d'amour impossible entre la jeune fille et un autre garçon), Sada va rencontrer l'homme idéal (un apprenti médecin qui la soigne après qu'elle ait été violée, et saigne abondamment), qui va aussitôt lui échapper (il est atteint d'une maladie incurable, va être isolé sur une île et interdit de visite). Le second grand amour de sa vie, elle ne le laissera pas partir, et comme dans House, préfèrera le tuer et le découper en morceau que de le laisser partir.

 

Attention, c'est mon interprétation du film, peut-être un peu psychologisante, je dis pas que c'est ce qu'a voulu montrer Obayashi.

 

Dernière mise en garde : l'histoire est scabreuse : Sada est violée à 13 ans, puis apprend l'art d'être geisha, et ça se termine dans le stupre et le sang, mais, contrairement au film de Oshima (enfin, je l'ai pas vu mais d'après ce que j'ai compris), le film d'Obayashi est très chaste : je crois qu'il n'y a même pas un plan nichon. A vous de voir si c'est un problème pour vous.

 

Bref, Sada est un bon film, quoique long (2h15 environ). Je dirais pas claquage de beignet, parce que je l'ai vu sur mon ordinateur portable, et c'est typiquement le genre de film à voir au ciné je pense. C'est aussi un peu un film de festival, je crois d'ailleurs qu'il a reçu un prix à celui de Berlin. En tout cas, il mérite largement de sortir en dvd en France, parce que le sujet est intéressant, et son traitement aussi.

 

Pour compléter cette petite recension, un article intéressant sur le faux raccord via un extrait de ce Sada : http://insecte-nuisible.com/apologie-du-faux-raccord-1-sada-de-obayashi-nobuhiko/

Je ne connaissais pas ce site, mais ça a l'air pas mal du tout.

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