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Agony : The Life and Death of Rasputin - Elem Klimov - 1981


Jeremie

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Imaginez un peu : la dégringolade du mythique Raspoutine réalisée par le papa de Requiem pour un massacre. Bon je vous calme direct, ce n'est pas aussi bien quand même ceci dit bon...c'est bien quand même.

 

Klimov choisit de prendre appui sur la dernière année de l'influence pathétique de Raspoutine sur la famille royale (en 1916 plus précisément), sautant au passage toute la montée de son pouvoir et son entrée par les portes des dirigeants. J'avoue être un peu déçu par cet aspect là, mais le choix de Klimov est heureusement tout à fait légitime à l'écran : il nous place déjà au coeur de la tourmente, alors que les scandales sur le barbu illuminé fleurissent déjà et que le pays arrive à un stade de décomposition phénoménal.

Ce n'est pas tant l'agonie de Raspoutine qui fascine Klimov, mais celle d'un pays tout entier, qui a vu l'horreur s'emparer de lui au fil des guerres et des révolutions sanglantes. L'utilisation (judicieuse et inspirée) de films d'époques placent tout de suite le film dans un souci de précision assez peu négligeable.

 

Le goût de Klimov pour le chaos ambiant et la tentation de l'expérimental est moins éclatant que dans Requiem pour un massacre (qui avait l'extraordinaire avantage de tenir en haleine comme si le spectateur était plongé au beau milieu du conflit), la mise en scène y est moins énervée (mais relativement inspirée) bien que captant toujours la belle image dans l'hystérie générale, la musique splendide. A ce titre, l'interprétation de Aleksei Petrenko crame littéralement la pellicule, l'acteur semblant possédé tout entier par la personnalité de Raspoutine (taille démesurée, charisme hirsute, rictus dégénéré, regard dément) : un peu dommage que Klimov se soucie peu de son arrivée en scène, posée de manière un peu anecdotique. On en garde le goût d'une grande œuvre un peu bancale, mais passionnée par son sujet. Pour ceux donc qui s'intéressent au moine à la grosse bite, à voir donc...

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