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Venus Noire - Abdellatif Kechiche - 2010


Jeremie

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Comme La vie d'Adèle va débarquer sous peu et qu'on va en rajouter une nouvelle couche dessus, je me suis dis que ce serait bien de remettre les pendules à l'heure en découvrant ce Venus Noire, dont on a pas mal parlé à la sortie (bonne couverture critique, forcément), et puis ben après ben...plus trop.

 

Kechiche touche quand même à un sujet assez sensible, mais aussi très tenté par la complaisance (ce qu'il n'évite pas) : à savoir le calvaire de Sarrtjie Baartman, jeune fille noire arrachée à sa terre et trimbalée dans les foires sordides pour son anatomie hors-normes. Bref, on nage en plein Elephant Man au féminin...

J'avais sauté la case cinoche à cause de la durée du film (presque 3H) et c'est vrai que c'est trois fois trop long. Kechiche prend un plaisir évident à décrire l'atmosphère poisseuse et grasse de l'époque, plongeant sa caméra dans les freakshows, les bordels, les salons bourgeois, les bars dégueulasses, de Paris à Londres. Du coup, Venus Noire est tout sauf académique, profite bien de sa dénonciation du racisme et de l'immondice humaine (une scène de palpation confiant presque au viol chez des bourges lubriques) avec une mise en scène sans concession, très frontale, mais aussi trop froide.

 

Je sais bien que Sarrtjie devait être constamment soumise, en dehors ou sur scène, mais le perso est un bloc de pierre, se contentant de froncer les sourcils et de verser des larmes. Y'a comme une impossibilité d'animer davantage le personnage, mais de le laisser plutôt dans sa douleur (là où John Merrick subissait aussi un chemin de croix, mais bouleversait par son humanité). Alors oui, le film choque pas mal, laisse con, mais se noie un peu à force de se regarder.

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