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Undisputed : Boyka - Todor Chapkanov 2016


Lord Ruthven

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Boyka ! Boyka ! Boyka !

 

Singulière franchise que celle d'Undisputed.

Le premier, signé Walter Hill, était un film au rythme bizarre, hanté par les soliloques de Peter Falk.

 

Le second reprenait vaguement le concept du champion intra-muros invaincu, mais n'en donnait pas moins le bon rôle à Michael Jay White, qui tentait tant bien que mal de faire manger ses dents à un relatif inconnu, Scott Adkins. L'occasion de briser des genoux et d'échanger la boxe anglaise contre une bonne dose de MMA.

 

La suite est à l'avenant. A la manière d'un Rocky dont la franchise se serait brutalement recentrée sur Clubber Lang, Undisputed, contre toute attente, recupère le badass Boyka pour lui faire prendre le chemin de la rédemption.

 

Undisputed 3, chemin de croix d'un Boyka blessé doublé d'une efficace démo martiale, voyait l'anti-heros littéralement se reconstruire.

 

L'épisode qui nous intéresse aujourd'hui, sort enfin le combattant de l'enfer carcéral. Nous retrouvons un Boyka appaisé, à l'aube d'intégrer légalement le MMA professionnel. Le sésame sera un dernier combat, où tout à son objectif, Boyka explose son adversaire, qui ne se relèvera pas.

A une semaine d'un rendez-vous crucial pour sa vie future, Boyka plaque tout et retourne en Russie pour retrouver la veuve de son adversaire. Naturellement, tout ne se passera pas comme prévu...

 

Depuis Indisputed 2, Scott Adkins a fait du chemin, sans jamais parvenir à percer sur grand écran. La faute à un manque de chance évident -son combat d'Expendables 2 est franchement mal foutu- doublé d'un certain anachronisme que ne réussit pas à contrebalancer une approche free-fight pourtant dans l'air du temps. D'où une carrière DTV plutôt honnêtre quoiqu'un peu en dents de scie, d'où surnage le rôle de Boyka. Charismatique, sauvage, enchaînant les chorégraphes hallucinantes, Scott Adkins n'a jamais été aussi incandescent que dans la franchise Undisputed. Ce qui a permis parallèlement d'introduire un axiome étrange, et souvent vérifié, voulant que la qualité d'une Atskinerie se mesure à son port de barbe.

 

Le film du coup ? Il est bon. Bon le scénario, c'est du Steven Seagal (et on demande pas forcément plus), mais c'est pas mal filmé et le fait que Boyka se batte pour lui et pour Dieu (!) lui donne un côté fanatique qui permet de moins polir le personage et Adkins est toujours aussi impressionnant, parvenant même à effrayer (toutes proportiions gardées), lorsque, démoli de son dernier combat et criblé de balles, il trouve encore la force sauvage pour limer la gueule de la mafia locale.

 

Niveau adversaires pittoresques, le littéralement monstrueux Martyn Ford, 2m, 145 Kg, tatoué, dont la performance éructante laisse pourtant échapper une vraie souplesse.

 

L'épilogue a également le bon goût d'éviter une happy end attendue :

Boyka obtient le pardon de la veuve mais voit son rêve s'envoler et retourne aux géoles où il redevient la légende des bas-fonds.

 

 

D'aucun diront que Scott Adkins ronge son personnage-phare jusqu'à la moelle dans des films qui semblent de plus en plus tendre vers la performance martiale pure, dont les combats ne sont reliés entre eux que par une histoire au prétexte s'affinant dangereusement (undisputed 3 n'était d'ailleurs pas loin de l'abstraction).

Pour l'instant et tant que Boyka fait des pirouettes et triple retournés, je dois bien avouer que ça ne me dérange pas.

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