Aller au contenu

S.O.B. - Blake Edwards (1981)


Invité

Messages recommandés

 

Le dernier film du célèbre cinéaste Felix Farmer est un échec retentissant. Accablé par la critique, abattu par le départ de sa femme, Farmer sombre dans la déprime. Afin de sauver son film, il décide d'en tourner une version porno.

 

EXPLOSIF!

 

Une satire en règle de la jungle hollywoodienne. L'art de la comédie d'Edwards tourne à plein régime. On y retrouve ses gimmicks scénographiques, sa fascination dévouée pour une forme d'errance personnelle et une insolence qui se conjuguent à merveille à un sens de l'absurde dès plus radicaux. (le comédien terrassé par une crise cardiaque sur la plage de Malibu, que personne ne calcule, dont tout le monde se fout et dont le corps va rester là des jours durant pour finir salué comme la 8ème merveille du monde à son enterrement)

 

Les dialogues enchainent les perles à un rythme qui fuse, référentielles ou non, ils mettent en exergue la vacuité des mogules hollywoodiens, avec une férocité mais aussi et un parfum d'authenticité dans ses mécanismes. La caricature s'autorise l'outrance, on a déjà vu cela ailleurs, mais chez Edwards elle s'acoquine d'une tonicité et d'un esprit jouissif indiscutable !

 

Côté cast, c'est le bonheur, Edwards ayant optimisé sa panoplie de comédiens dans des roles écrits sur mesure. A commencer par le réalisateur Félix Farmer, (qui à jadis connu le succès avec "l'attaque des hommes hipopotames" dixit le gourou de sa femme) campé par un Richard Mulligan en très grande forme. Ses scènes de ménage avec sa Julie Andrews d'épouse frise l'hystérie totale. Un personnage dont la part créatrice est remise en cause par le bide de son dernier film, navet peu raccord avec son époque expliquant ainsi son échec. Pour relancer sa machine, son idée de génie c'est LE CUL. Les gens veulent du cul, on va leur en donner. Une idée qui le sauve in extremis du suicide, matière dans laquelle il s'illustre déjà par son incompétence. Holden, monstre de cynisme, vieux beau producteur qui ne retient pas les noms des films et encore moins des réalisateurs, alors quand il s'agit de navets ! (comme le dernier tango dixit son perso) A signaler aussi, Shelley Winters en assistante de stars, Larry Hagman en prod partouzeur, Marisa Berenson en actrice aux dents qui rayent le parquet (! lol !) Robert Vaughn en producteur qui juge les films sur la durée (163' c'est trop long ! faut couper), l'excellentissime Robert Preston en médecin du tout-Hollywood qui s'auto-qualifie de charlatan avec ses piquouzes maison... et plus figurativement Rosanna Arquette, en nana qui passait par là et qui se retrouve dans la maison d'un type qui a ses entrées et donc se fout à poils direct.

 

Il y a néanmoins dans cette illustration mordante, l'élément liant qui fait la diffèrence avec une charge démonstrative, drole sur la surface, et dure en dessous, la dimension clé de la camaraderie, qui contre toutes attentes, tempère et atténue considérablement l'insoutenable contexte de vie des protagonistes, car si elle est dévoyée dans bien des cas (celles du producteur joué par Robert Vaughn sont toutes faussées), le tout-Hollywood hypocrite restant de mise, l'entourage direct du réalisateur lui est lié par une réelle amitié, au final vraiment touchante dans ses manifestations les plus extrêmes...

 

Le film vire au tragi-comique dans un goût d'ultimate, la règle du réalisateur figure forcêment christique quand il est tourmenté dans son art (ou son business) s'appliquant même au dernier des blaireaux.

C'est un peu le 8 1/2 d'Edwards, en bref une joie pour tout cinéphile digne de ce nom.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Un film à l'efficacité redoutable, en effet. Le bide fut intégral lors de sortie (et sa sortie française fut d'ailleurs à peine effectve).

Il semble retrouver une deuxième jeunesse actuellement, mais il estvrai qu'Hollywood pardonne rarement quand on tente de jeter le bébé avec l'eau du bain.

On notera que Julie Andrews décida pour l'occasion de se montrer seins nus (il ne faut pas oublier qu'elle incarnait la parfaite pette fiancée de l'Amérique depuis Mary Poppins et la Mélodie du Bonheur. La voir se dénuder fut un grand risque et un grand choc pour les spectateurs & tabloïds locaux (et non pas parce qu'elle arborait un buste laid, bien au contraire!)

La satire tourne parfois au règlement de compte, et c'est tant mieux!

Le film a failli couter la carrière à Edwards & Andrews, mais ils réussirent à sauver in extremis leur aura hiollywoodienne avec Victor Victoria (sujet d'ailleurs que peu soutenirent à l'époque).

 

Edwards tentera juste après une nouvelle approche hollywoodienne avec l'excellent Sunset, mais avec un égal malheur au box office.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

On notera que Julie Andrews décida pour l'occasion de se montrer seins nus (il ne faut pas oublier qu'elle incarnait la parfaite pette fiancée de l'Amérique depuis Mary Poppins et la Mélodie du Bonheur. La voir se dénuder fut un grand risque et un grand choc pour les spectateurs & tabloïds locaux (et non pas parce qu'elle arborait un buste laid, bien au contraire!)

 

C'est vrai que le bustier est laid!

Cette place particulière qu'occupe Andrews dont tu parles, joue carrêment l'effet de source sur son personnage, qui est justement situé dans ce statut. Ce qui rends le film d'autant plus gonflé je trouve. J'adore la scène de tournage de la "scène chaude", lorsque dans un premier temps elle craque et ne peut le faire, rameutant le docteur es piquouzes, avec la horde de mecs qui essayent de la convaincre qu'elle peut le faire. Et son mari lui rappellant pour la rassurer (vachement rassurant son mari lol) dans son statut que bon nombres d'actrices ayant tournées ce genre de scènes, sont aussi de bonnes mères de famille, en citant Mac Laine, Redgrave et après un gros temps d'hésitation Liv Ullmann.

J'ai oublié de citer Loretta Switt aussi, mémorable en chroniqueuse mondaine qui jure comme une chartière... le plan ou elle se fracasse de tout son long dans un explosage de platre sur le sol du set m'a fait hurler de rire!

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 1 year later...
×
×
  • Créer...