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Zoo - Robinson Devor (2007)


Steve

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Robinson Devor's "Zoo" removes itself from the realm of bawdy jokes to examine the shocking 2005 incident in which a Seattle businessman, Mr. Hands, died of a perforated colon after having intercourse with a stallion. The death led to an investigation into a horse ranch near the town of Enumclaw, where videotapes were discovered of men having sex with horses. The film explores the ensuing media coverage and public outcry that uncovered a secret community of apparently upstanding citizens who share this extreme and exotic appetite, revealing the enormous gulf between what we appear to be and who we really are.

 

Ah bah tout un programme

 

Pour ceux qui ont acces au nandre, rappelez vous : viewtopic.php?t=1651

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  • 3 months later...

Le résultat est assez étonnant. Des avis très divergents se sont faits échos après la projection, qu'il s'agisses de critiques officielles ou de discussions animées.

 

Le film fait plutot office d'objet filmique mal identifiable. Il est aussi bien documentaire que fiction. Le réalisateur a travaillé à partir de témoignages sonores de cette communauté étrange qui se réunissait dans un ranch, et où l'une des tentatives de relation sexuelle entre un homme (on ne connaitra que son pseudo M. Hands) et un cheval a donc fini par un mort (et la castration du cheval). A noter que deux protagonistes apparaissent dans le film dans leur propre role, hormis certains intervenants comme le vétérinaire.

 

A partir de ce matériau, il y donc tentative de recréér l'environnement, les conditions nécessaires pour tenter de comprendre cet ultime tabou. Quelques critiques ont mis en avant (dont un gars d'Ecran large avec qui j'ai discuté - désolé si tu me lis, mais j'ai oublié ton nom!) le fait de se tenir au fait divers et qu'on aurait aussi bien pu parler de pédophilie ou de copropahgie que le résultat aurait été le même, à savoir épouser le thème du film. Je ne suis pas d'accord avec ce point de vue.

 

La tentative de compréhension de la nature de certains hommes est relativement délicate pour la très grande majorité d'entre nous qui ne se sentent d'aucune affinité avec le monde animal au point d'avoir des relations sexuelles/amoureuses avec. Le film essaye en ce sens de maintenir une ligne afin de ne pas déverser dans le procès de la zoophilie ou le prosélytisme. Juste de tenter de comprendre. En l'état, la bestialité est une chose que je ne saurais tolérer. Mais au moins de pouvoir amorcer un début de compréhension de ce phénomène, je peux le concevoir.

 

Il y a une scène qui porte ainsi à polémique. Une vétérinaire appelée sur le lieu avec son mari afin de ramener le cheval. Le commentaire d'un des memebre de la cmmunauté indique qu'elle n'y connait rien aux chevaux avec en parallèle des images ou elle n'arrive pas à capturer le-dit cheval. Est-ce clairement pour montrer le parti-pris des zoophiles ou non? Je trouve l'argument un peu simpliste, idem si les images d'un capture d'un cheval se montrant de la manière aussi docile aurait eu l'exact effet inverse. Reprenant ce qui a été dit plus haut, si c'était pour faire un documentaire sur "la zoophilie, c'est mal", on aurait guère été avancé. Un film à charge unilatéral n'aurait pas été intéressant, à la fois en termes thématiques et cinématographiques.

 

La mise en scène est dans un état parfois hypnotique, se déroulant de manière volontaire dans un ralenti onirique. la musique, très proche du monde de Philip Glass, ajoute à cette impression d'étrangeté qu'on ressent tout le long du film. Un magnifique travail de photographie a également été effectué. Le jeu des ombres sur le visage des intervenants (on ne verra la majeure partie du temps que leur contour de visage ou leurs yeux).

 

Une erreur à mon sens, le fait de montrer des acteurs jouant de sprotagonistes découvrant la scène d'intromission de M. Hands (l'homme ort) par le chval. un travelling circulaire autour d'une télévision projettant la scène à des gens qui fondent entre larmes et colère. On y aperçoit quelques images du vrai film tourné à l'occasion de cette scène.

1/ il s'agit de la seule scène où les acteurs jouent mal, peu juste. Trop forcés, à mon gout

2/ cela relance le débat du "fallait-il montrer l'objet du délit", à savoir, intégrer au récit cinématographique un objet du réel? j'avoue que je suis plutôt partagé, même si finalement on ne voit pratiquement rien. Pour le fait de dire que, oui, ce film existe, c'est bien arrivé. Il est clair qu'il ne s'agit en aucun cas de voyeurisme gratuit, mais la scène esttellement mal amenée qu'elle est contre-productive.

 

La manière de montrer cette curieuse communauté demeure fascinante. Car traduit un mélange de répulsion et d'une étrange mansuétude à l'égard de ces hommes, habités par le même gout bestial, qui se réunissent. Non pas pour systématiquement dégénérer en sexe non stop avec des anmaux (car cela arrivait très rarement, selon les témoignages).

 

Il y a aussiune scène hors contexte, à savoir un acteur jouant le role d'un policier. Il estinterviewé sur une chaise, en plan fixe, parlant de son choix d'acteur afin de jouer un tel role dans un film assez particulier.

 

Je suis sorti du film en pensant toujours que l'idée de zoophilie était proprement révoltante. Que le fim n'est pas entièrement réussi de par son côté parfois bancal. Mais que le traitement original, entre rêve et cauchemar éveillé, a su garder une certaine pudeur dans la dépiction de ces actes, de ne pas systématiquement choisir d'honnir les hommes reponsables de ces dits-actes. De ne pas non plus les dédouaner, mais de poser des questions, à savoir, quelle réponse la société doit apporter à ce type de comportement?

 

Suite à ceci, une loi a été adoptée dans l'état où l'affaire s'est déroulée, condamnant à 10 ans de prison pour tout acte de bestialité. Une loi, oui, mais... quoi d'autre?

 

PS a noter une splendide projection numérique du film dans la salle du Noga Hilton à Cannes, où le film était présenté dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs.

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