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Magick Lantern Cycle - Kenneth Anger - 1947/2002


Jeremie

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Achat recommandable que ce "cycle de la lanterne magique" renfermant les trésors cultes de Kenneth Anger, disponible voilà un petit bout de temps en blu-ray anglais à moins de 10 euros !!!

 

Pour situer l'univers, on nage dans des emprunts visibles à Genet, Lautréamont ou Bunuel, le tout arrosé d'une personnalité pleine de souffre et de sympathie ; drogue, satanisme et décadences ont peu de secret pour Anger, qui aurait été longtemps un grand passionné d'Aleister Crowley. Inventeur de la langue de pute people qui fait mal et fondu d'expérimental et de satanisme, il n'aura pas laissé insensible des auteurs comme Cocteau ou Scorcese. Tour d'horizon :

 

Fireworks (1947) : Sa première oeuvre, et étrangement la plus extrême ; comme une réponse américaine à Un chant d'amour de Genet, Anger filme les fantasmes d'un garçon qui tourne à l'orgie gore. Bien qu'en noir et blanc, il y souligne déjà son goût pour une sorte de "spectaculaire languissant" et de la subversion par paquet.

 

Puce Moment (1949) : On voit où Anger voulait en venir, à frôler les costumes qui scintillent et les starlettes désabusées. Il ne reste qu'un brouillon à l'hommage des stars/spectres et de vraies belles images. Et quelle musique !

 

La lune des lapins (1950) : Mon préféré. Le plus innocent, le plus pur, le plus enfantin, le plus lunaire (forcément), le plus beau peut-être... On remonte au mythe du Pierrot Lunaire, qui essaye tant et si bien d'attraper la lune. Si la version de 51 est plus longue (et une chanson pop/rétro très malvenue en guise de b.o), celle de 79 a l'avantage de proposer une musique bien meilleure... Give me the night, give me the fright...

 

Eaux d'artifices (1953) : C'est un peu la quintessence du "chiant mais beau". Vivaldi ressuscité ici à travers la vision de multiples fontaines coulant incessamment dans un jardin bleuté...mais ça tourne un peu à vide, et puis ça donne soif.

 

Inauguration of the Pleasure Dome (1969) : Melting-pot orgiaque d'une demi-heure, sorte d'opéra dyonisien très long, et très beau qui donne la part belle aux masques grimaçants et au clinquant qui fait peur.

 

Scorpio Rising (1964) : Mon second favori... Clip cristalisant l'univers morbide et ambigu des motards, qu'Anger rapporte à des rituels troubles proche du sado-masochisme : les moteurs entrelacés aux sangles de cuirs serrées, dans un esprit de réunion et de mort. On ne sait pas trop où ça va quand imagerie nazie et christique dézingue un univers hérité de James Dean et de L'équipée sauvage mais bon. Et la b.o (Bobby Vinton, Elvis Presley, Ray Charles...) est démentielle.

 

Invocation of my demon brother (1969) : Un passage vers une nouvelle ère pour Anger : les divaguations homo/rétro se marient avec les errements sous LCD des Rolling Stones (visibles ici) dans une simulacre de messe noire fatiguant pour les oreilles.

 

Kustom Kar Kommandos (1970) : Le petit frère de Scorpio Rising, sauf qu'ici c'est une voiture qui est bichonnée, et non des motos en pagaille. Esthétique folle, plaisir rétro.

 

Lucifer Rising (1972) : Trip long et beau instrumentalisée par un disciple de la Famille Manson (Bobby Beausoleil) dans un processus de (re)création mystique, satanique et ésotérique où se joint Marianne Faithfull en Lilith. Une musique et des images de junkie sectaire qui planent.

 

En bonus, on peut dénicher The man we want to be hang, qui est une présentation muette des peintures et dessins d'Aleister Crowley (faut être un minimum intéressé donc) et tous les courts commentés par Maître Anger, toujours debout (la preuve, il a fait un clip pour Missoni et sa ligne de vêtements).

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