Les crimes de Snowtown - Justin Kurzel - 2011

[Jeremie]

 

Jamie est un ado de 16 ans miné par un quotidien minable. Malgré la présence de sa mère, il n'échappe pas aux abus sexuels de son voisin, ainsi que ses petits frères. Arrive alors un curieux personnage, John, faux nounours qui compte bien régler les comptes aux ombres malintentionnés du patelin...

 

Vendu comme l'après Animal Kingdom et le choc de l'année dernière, j'ai découvert ça ce soir après avoir sauté la case cinéma. Et j'ai trouvé ça vraiment pénible. Psychologiquement d'abord. Car Snowtown ne veut rien nous épargner de cet état des lieux crapoteux. A force de faire dans le misérabilisme, on décroche : le film n'a même pas commencé depuis une demi-heure que le héros s'est déjà fait photographié à poil par son voisin pedo, violé par son frangin...oui bon, stop. On étouffe à force de patauger dans ces quartiers grisâtres, dans des baignoires tachées où on torture des mecs...

 

Tous les persos semblent perdus, lessivés, broyés, de la première à la dernière minute, identification loupée. Le personnage de Jaimie m'a semblé n'avoir aucune consistance, quasiment muet, traumatisé pendant tout le film. Avec sa tête de bon bear, Daniel Henshall fait très peur en père de substitution dégénéré qui invite ses voisins à imaginer la pire mort possible pour un pédophile. C'est le pire bras de la justice imaginable

 

Au bout d'une heure, on finit pourtant par se faire chier, à force de tensions qui n'explosent jamais, de corps inertes (ou blessés), de nuages lourds et de portre entrebâillées. Pas convaincu pour ma part...

[Nice Panda]

Un peu pareil.

L'état de crasse (physique et morale) des persos est, pour le coup, bien rendu mais tout ça manque un peu de cinéma et finit par se vautrer dans une complaisance écoeurante qui flirte avec le nihilisme (après, c'est peut-être le but)...

 

Animal Kingdom, sans être génial pour autant (et puisque tout le monde ou presque les a comparé), affichait quand même meilleure tenue.