Aller au contenu

Au diable Staline, vive les mariés - Horatiu Malaele (2009)


Dan

Messages recommandés

 

Synopsis d'allociné :

Roumanie, de nos jours. Une équipe de tournage arrive dans un village isolé pour un reportage sur des phénomènes paranormaux. A la surprise de tous, seules de vieilles femmes en deuil habitent ce village. Quelle est donc leur histoire ? Roumanie, 1953. Ana et Iancu sont sur le point de se marier. Tout le village s'atèle aux préparatifs de la noce. C'est un véritable festin qui attend tous les convives. Alors que la fête bat son plein dans le jardin de la maison, le maire du village et le commandant du régiment font irruption pour annoncer la mort de Staline ainsi qu'une semaine de deuil national prenant effet sur le champ. Toutes les festivités sont interdites. Malgré l'interdiction, les mariés et leurs invités feront preuve d'ingéniosité pour poursuivre la fête...

 

VYT5U1gVdWM

 

 

Le film s'est fait totalement démonter à sa sortie par les Inrocks, Libération et Positif, parfois sur des motifs idéologiques. Du coup, fallait que je le vois, ce devait sûrement être un bon film. Et effectivement, c'est un très bon film. Pourtant, les films roumains distribués en France ne sont pas ma tasse de thé : trop sobres pour moi, trop sombres, et d'une tristesse confondante. De bons films en soi, mais c'est franchement pas mon truc.

 

Ce film, pourtant, est une réelle surprise : Une comédie au goût doux/amer avec de véritables moments de grâce comme on peut en retrouver dans ce cinéma balkanique, par exemple chez Emir Kusturika. Bien que le contexte historique soit bien lourd, on y perçoit avant tout la comédie du destin grâce à un humour paysan très frontal mais jamais parodique au sens folklorique du terme. Un bon casting aide surtout à s'immerger dans la vie de ce village. Les répliques, vannes et dialogues bien sentis fusent, les blagues potaches généreuses, les relations entre les personnages sont magiques, et pour un peu qu'on connaisse la culture de ce pays et son histoire, c'est un véritable délice.

 

Pourtant, le film commençait plutôt mal lorsque l'on débute l'histoire en 2008 avec l'équipe de télévision. Une photographie sombrissime à pleurer façon film d'auteur albanais, mais très vite les couleurs arrivent en 1953, le soleil, la verdure, le bruit, l'activité, et une construction originale se met enfin en place, et là, c'est caviar. Au beau milieu de cette comédie pastorale, des petites séquences assez énormes, comme cette projection de film en pleine campagne qui tourne au désastre avec un montage et un jeu d'acteur façon Laurel & Hardy des années 20, le tout en noir et blanc. Des ralentis bien pensés, une séquence en photos rafales et une autre, onirique et poétique pendant l'arrivée du cirque avec une très belle musique, qui dénote de la musique folklorique, festive et entêtante. Tout ça qui se distille entre une séance de baise dans un grenier à blé et deux nains qui se draguent.

 

Le film vaut l'achat uniquement pour la séquence du repas muet de mariage en lui-même, qui ne dure qu'une vingtaine de minutes. Une séquence simple, très drôle et attachante, où le réalisateur réussit le pari d'en dire plus pendant 20 minutes de muet que durant tout le reste du film qui crie, bois et baise.

 

Ce film recèle également de ces moments de tristesse assez forts pour oublier que c'est une comédie, mais ça passe très bien, la narration étant bien construite et allant dans le sens d'un conte typique de cette région de l'Europe. On se croirait presque dans une nouvelle d'Istrati ou de Creanga.

 

Bref, j'ai passé un formidable moment, même si la fin est expédiée bien vite à mon goût et peut se ressentir comme un petit goût d'inachevé.

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Et bien je l'ai pas vu. Mais le titre me faisait penser. Premiere en avait dit du bien à l'époque, et surtout, c'est un film avec Georges Corraface, qui était le héros du château des oliviers ainsi que le che guevara de pacotille de Los Angeles 2013. Si ça te suffit pas, je sais pas ce qui peut te contenter.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...