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L'arcano incantatore - Pupi Avati - 1996


Jeremie

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Pupi Avati fait incontestablement parti de cette race de réalisateurs se plaisant à slalomer entre les genres avec brio...et qui c'est permi tout de même au passage de se faire un petit nom dans le cinéma fantastique. Petit, car si beaucoup ont retenu La maison aux fenêtres qui rient (redoutable concurant aux Frissons de l'angoisse), le public aura vite fait d'expédier ad patres ses autres essais dans le genre.

 

Treize ans après son Zeder annonçant (involontairement ?) les délires morbides de King pour son fameux Pet Semetary, Avati revient très discrètement au genre : et ce n'est pas le giallo qui le tentera, mais un autre sous-genre étendard du cinéma fantastique italien ; le gothique. Le gothique qu'on avait abandonné depuis les eighties dès lors, Bava Junior ayant tenté tant bien que mal de le moderniser à coups de démons rutilants et de cryptes hantées.

Coincé entre Dellamorte Dellamore et Le masque de cire, qui seront les tentatives (en Italie du moins) les plus nobles et les plus réussies de ressusciter le mythe gothique dans ses tristes 90's, L'acarno Incantatore fera un passage express à Gerardmer, où il ne séduira visiblement aucun distributeurs français. Triste sort.

 

Italie du 18ème siècle, Giacomo est un séminariste en fuite après avoir poussé une jeune fille à l'avortement : il trouve refuge alors à la campagne, où il devient le messager d'un prêtre excommunié, reclu dans une gigantesque bibliothèque. Un personnage de mauvaise augure à ce que l'on entend dans la région, trafiquant volontiers avec les forces du mal et la magie noire.

 

On ne change pas une recette qui gagne, et Avati adopte la même structure (ou presque) de ses précédents films fantastiques : un tempo lent, mais une enquête passionnante, jusqu'à un final qui délivrera les réponses attendues dans l'effroi et le déchainement du surnaturel.

A l'urbanisme galopant et malsain de Zeder, avec ses constructions décrépites et démesurées, à la ruralité maladive de La maison aux fenêtres qui rient, L'arcano Incantatore préfère un cadre plein de charmes et mystères, bien que toujours mortifères. Portes qui grincent, bibliothèque démesurée de livres occultes, ombres menaçantes, bougie vacillantes, cadavre en décomposition, spectre rodant la nuit...bref du grand art.

Totalement invisible en dvd et en France, bref, une redécouverte qui s'impose.

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