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La route - Cormac McCarthy


Bast

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L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un Caddie rempli d'objets hétéroclites. Dans la pluie, La neige et Le froid, ils avancent vers les côtes du Sud, La peur au ventre: des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l'humanité. Survivront-ils à leur voyage?

 

Bon, pour faire simple:

Le monde est mort, glacé, la plupart des humains sont devenus des monstres et ce père se débat comme il peux pour faire survivre son fils.

J'ai rarement lu un bouquin ou le style reflétait autant l'ambiance, le texte est froid, monocorde, pas de réels dialogues, vocabulaire difficile (j'ai appris des mots ). Les premières lignes peuvent rebuter mais une fois le style assimilé

Pas trop le temps de developper, j'y reviendrais si besoin.

Ce que je trouve amusant dans ce bouquin, c'est la différence d'interprétation que l'ont peut avoir du père.

On entre dans le terrible monde du SPOILER :

 

 

La plupart des lecteurs ont trouvé ce père admirable tentant de préserver ou de développer l'humanité de son fils dans un monde de mort alors que je l'ai trouvé limite pathétique (bon, des soirées de débats sur le sujet me rende clairement excessif )

J'étais soulagé a sa mort, c'est dire

Pour moi ce père s'accroche a son passé alors que le fils va de l'avant. On nous fait comprendre qu'il y a d'autres humains, que tous ne sont pas des monstres et ce père, par sa fuite permanente rate toutes les occasions d'offrir un "avenir" a son fils. La fin a tendance a me confirmer mon point de vue mais, je croise tellement de gens qui sont "scandalisés" par ma vison de ce père que je le relirais sous peu, voire si je me plante. Pour moi, ce père enterre son fils , il le voit sous l'angle d'avant alors que le monde n'est plus le même, Il n'a pas eu le courage de mettre fin a son monde (comme l'a fait sa femme)et la seule solution, c'est que le père meurt pour que le fils puisse enfin vivre.

Bon, pour comprendre mon point de vue, je suis entouré de papa quadra qui surprotègent leurs gosses ce qui me gonfle et aura selon moi des impacts demain sur le comportement de ces petits et leur vision du monde.

 

Mes arguments ont leurs limites, je sais :

le danger mortel permanent, l'absence de nourriture, de vie, tout ça fait que ce père a peur et crée un rempart autour de son fils mais je n'arrive pas a me défaire de mon point de vue

 

En tout cas, quelle que soit votre vision, ce livre est formidable et j'attends trés impatiemment le film (même si j'ai les mêmes craintes que celles annoncées dans le thread sur le film)

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Ben je partage plus ou moins ton point de vue, à quelques nuances près.

 

 

Effectivement le père s'accroche à son fils et le sur-protège, sans très bien savoir pourquoi d'ailleurs, un peu comme leur périple vers la mer...

 

A plusieurs moments j'ai eu comme toi le sentiment qu'il se sentait dépassé par le gamin mais aussi presque tributaire de son fils. Mais j'ai aussi senti, et c'est ce que j'ai adoré dans ce bouquin qui n'explique rien ou par bribe, que le gosse avait un espèce de destin christique ou supérieur ou je sais pas trop quoi. A des moments il parle de son pouvoir, il est le porteur de la lumière - et à mon avis ça ne fait pas référence qu'au briquet

 

Donc on peut le voir sous différents angles : le père est un boulet pour son fils, qui s'invente en quelque sorte une utilité en lui donnant une importance majeure - alors que bon, un môme dans un monde pareil, quel espoir, franchement ? Il le protège probablement trop, reste à savoir si c'est par égoïsme ou par réel sens du danger. Ou alors le père est vraiment le garant de sa sécurité, effectivement pathétique par moments car pas très efficace. Il le met en danger à plusieurs moments, notamment dans la baraque où le môme sent que ça va partir en couilles, mais le père insiste pour aller à la cave.

 

En bref on pourrait voir la Route comme un long passage de relais, la mort du père à la fin marque le passage à l'âge adulte, dans une nouvelle ère, ce qu'on veut, du gamin, de l'humanité, etc. Du coup ta lecture est intéressante et peut s'inscrire dans ce schéma : il retient son fils, le tire vers le bas, le met inconsciemment en danger, lui fait perdre du temps à atteindre un but finalement sans aucune utilité - d'où à mon avis l'importance de toutes les scènes où le père vide le bateau, très longues, très répétitives, comme pour montrer la ritualisation de l'événement alors que leur sort est scellé quelques pages plus loin).

 

 

En tout cas un bouquin passionnant

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Tout a fait en phase avec toi, je ne suis donc pas un monstre

Bon, ça me rassure parce que je te promets que nous sommes trés minoritaires et que je pensais ne pas avoir lu le même livre qu'eux au final. A noter que la plupart des personnes avec qui je suis en desaccord sont des femmes et je pense aussi que le fait d'être popa et "la manière de l'être" influe énormément sur la lecture du comportement des personnages.

Attention, nul besoin d'avoir des mouflets ou d'être un homme pour être touché par La route, on en a juste une lecture différente je pense.

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Ouais mais ça - je vais faire le vieux connard à mon tour - c'est un peu le discours ambiant habituel, t'as pas de gosse tu peux pas comprendre, et c'est valable pour plein de trucs.

 

Mais bon en l'occurrence t'es papa, pas moi, et on a la même lecture du roman

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Je précise parce que je veux pas que tu te méprenne sur ma remarque : je pense qu'il est tentant pour des parents de glorifier le comportement du héros père alors qu'il semblerait qu'on est plusieurs a "critiquer " ce comportement.

Putain, foutez moi l'apocalypse, donnez moi un caddie et vous allez voir la misère qu'on y mets au canibaux moi et mon fiston

 

En tout cas lisez le, il est sorti en poche

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  • 6 months later...

Fini à l'instant, et je vous trouve un peu durs avec le père.

 

Je rentre en spoiler

 

Bon, c'est clair qu'il fait parfois le boulet avec les cannibales, et que peut-être ils auraient pu rester plus longtemps dans l'abri, mais il arrive quand même à protéger suffisamment longtemps son fils pour que celui-ci soit un minimum autonome. A la fin, le fils rejoint une autre communauté, et la perspective change : les nouveaux personnages trouvent le fils mal en point et un peu fou. Mais je doute que ça aille beaucoup mieux pour eux.

 

C'est une vision vraiment glauque de l'humanité : si j'ai bien compris, plus rien ne peut pousser, et il n'y a plus d'animaux. Tout ce qu'il reste, c'est des boîtes de conserve qu'on trouve par chance. Je leur donne pas longtemps à vivre dans ce bordel.

 

Pour revenir à cette histoire de père, peut-être qu'il reste trop dans le passé, mais en même temps je sais pas ce qu'il aurait fallu faire à sa place. C'est tellement désespéré. Après c'est sûr qu'il pourrait faire plus confiance à l'humanité, qu'à plusieurs reprises ils auraient pu former un groupe, mais il y a tellement peu de ressources... De toute façon, ça va nulle part cette histoire.

Ca me fait penser à fin de partie de Beckett. Une fin minable pour l'humanité, et tant mieux après tout.

 

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